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 Mais quelle étrange et presque heureuse coïncidence ! (Pv Marie Wildehorse)

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Morgan CarltonMorgan Carlton
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Date d'inscription : 23/10/2011

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Mais quelle étrange et presque heureuse coïncidence ! (Pv Marie Wildehorse) Vide
MessageSujet: Mais quelle étrange et presque heureuse coïncidence ! (Pv Marie Wildehorse)   Mais quelle étrange et presque heureuse coïncidence ! (Pv Marie Wildehorse) Icon_minitimeMar 17 Avr - 1:56

Du bout de sa fourchette, Morgan farfouillait dans ses petits pois carottes d'un air las. Assis seul à sa table, il fixait son assiette qui n'avait franchement pas l'air ragoûtant. Du poulet trop cuit et coupés en morceau et des petits pois au goût infecte.
Il émit un soupir exaspéré. Décidément, les hôpitaux sont vraiment cruels avec leurs « patients ». Sans doute, d'autant plus dans un hopital psychiatrique dont les malades ne sont autre que des criminels hein ? Morgan ne se considérait pas comme un malade ni même fou. Et pourtant, c'est avec une étrange lucidité qu'il avait conscience de sa folie. Etrange paradoxe, n'est-ce pas ? Mais Morgan est un paradoxe et une énigme à lui tout seul. Qui peut se vanter de connaître Morgan ? Qui peut se vanter de savoir jusqu’où va sa démence ? Personne, naturellement.
Pour la énième fois, le sociopathe émit un soupir plus long que la muraille de Chine. Il piqua dans un morceau de poulet et le prit en bouche, le mâchant un peu. A peine eut-il senti le goût de brûler qu'il fit une horrible grimace, accentuée par ces cicatrices qui ornaient ses joues. Ecoeuré, il sortit ce qu'il avait en bouche en le recueillant dans sa main et le jetant dans son assiette. Morgan essuya sa langue contre son palais, la faisant sortir à chaque fois. Comme s'il faisait sortir le mauvais goût de sa bouche.

Ces cuisiniers de cantine ne savent vraiment pas faire à manger... Peut-être qu'il devrait leur apprendre, qui sait ? Ou peut-être pas... Il doutait qu'ils retiennent ses leçons. Surtout que les leçons de Morgan sont bien particulières. En fait, il aurait simplement fait frire les cuisiniers à la casserole.
Nonchalamment, il frotta sa main salle sur le pantalon du pyjama orange typique des prisonniers Il se fichait royalement de tâcher le vêtement et de paraître sale. De toute façon, il détestait cette couleur... Le orange ne lui allait franchement pas au teint. Si ça avait été son costume violet foncé assorti à une chemise à carreaux indigo et à un veston vert, ça aurait été autre chose.
Ah ! Que ne donnerait-il pas pour enfiler de vrai habits et avoir du vrai maquillage. Pour l'instant il s'était barbouiller de poudre blanche provenant des murs, de charbon noir, et... du sang d'un doigt qu'il a coupé à quelqu'un. Bah quoi ? On fait avec ce qu'on a ! On l'avait déjà puni pour son méfait sans que ça ne le fasse sourciller pour le moins du monde..
Comment il a réussi à se procurer tout ça pour s'en faire du maquillage improviser ? Très bonne question. Et je ne crois que vous voulez le savoir.

Nouveau soupire digne d'une tornade. Morgan jeta un regard circulaire à la salle où il se trouvait. Le réfectoire était grouillant de monde. Que des pyjamas orange à l'horizon ! Oh ! Charmante couleur éblouissante ! En face de lui, à trois table de lui, une vitre à côté d'une porte laissait voir les médecins et le personnel de l'hôpital qui se restauraient vêtu de leur célèbre blouse blanche.
Morgan avait l'impression d'avoir affaire à deux troupeaux de moutons: l'un étant soit-disant supérieur à l'autre. Un peu comme les pauvres et les riches. Et il détestait l'idée qu'on puisse l'intégrer à un groupe défini. C'était ce que représentait pour lui ce pyjama orange.
Depuis quatre ans qu'il était ici, le personnel devait avoir bien compris qu'on ne peut ranger Morgan dans un catégorie. Morgan n'appartient à aucune. Il était un homme tout à fait à part, hors des normes du genre humain.
Plus intelligent. Plus entreprenant. Se laissant à faire ce qu'il souhaite réellement sans se soucier d'une quelconque morale ou des conséquences de ses actes. Son plus grand passe temps : donner un coup de pied dans la fourmilière et regarder ce qui se passe.

Alors qu'il regardait en direction de la salle du personne, il repéra une jolie tête blonde qui y entrait, un plateau en main. Intrigué, il la détailla du regard. Il ne l'avait encore jamais vu. Donc c'était une nouvelle. Ses cheveux légèrement ondulé étaient attaché en un chignon lâche. De là où il était, il pouvait difficilement repéré tous les détails, comme la couleur de ses yeux. Mais au moins il pouvait la qualifier de mignon avec son visage allongé et fin. Ses grands yeux et son nez un peu large ne détonnait absolument pas du tout. En fait ils s'accordaient.
Ce n'était pas tant le fait qu'il la trouvait jolie qui l'intriguait mais cette étrange familiarité qu'il ressentait. Il l'observa un peu plus attentivement. Où avait-il vu ce petit minois ? Un pareil, il s'en serait souvenu. Surtout qu'il retenait facilement les visages qu'il voyait.
Il la suivit du regard, alors qu'elle posait son popotin sur une chaise, continuant à l'étudier. Puis la lumière se fit. Un sourire narquois étira ses lèvres. Elle ici ? Quelle étrange et presque heureuse coïncidence ! Ça faisait combien de temps déjà ? Quatorze ou quinze ans ?
Morgan passa la langue sur ses lèvres d'un geste fébrile. Sûr ! Il allait s'amuser !
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Marie WildhorseMarie Wildhorse
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Date d'inscription : 24/01/2012
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MessageSujet: Re: Mais quelle étrange et presque heureuse coïncidence ! (Pv Marie Wildehorse)   Mais quelle étrange et presque heureuse coïncidence ! (Pv Marie Wildehorse) Icon_minitimeMar 17 Avr - 19:55

Marie venait de terminer avec son premier patient de la journée. Deux heures et demi de consultation ! Un record de patience et de diplomatie. Pas facile... Déjà très peu patiente, Marie préférait de loin les résultat rapides et directs. Elle aimait voir la progression tout de suite, ses récompenses apparaître rapidement. Vite fait bien fait était sa devise. Du moins... Quand il s'agissait du boulot. Autrement, la jeune psychologue était plutôt du genre manipulatrice et machiavélique. Elle savait alors attendre. Reconnaissait-elle ce point faible en elle ? Non... Jamais. Sa raison lui interdisait de penser qu'elle pouvait être aussi sournoise que certains de ses patients ou ceux de son fiancé. En parlant de lui, elle avait hâte de le retrouver. Son Guillaume adoré. Gentil, doux, respectueux mais parfois, plus ennuyeux que la pluie. Il était toujours occupé par son travail, ce qu'elle lui reprochait. Il était même rare qu'il lâche ses papiers afin de la faire sortir et s'amuser ou alors, il s'agissait d'un ciné casé par ci par là sur le calendrier ou des vacances d'une semaine une fois par an. Une moue s'afficha sur le visage de la jeune femme qui se prit soudainement à rêver de l'homme parfait. Mais comme à chaque fois, dès qu'elle tentait de lui mettre un caractère parfait, le caractère qu'elle désirait, c'était le blanc complet. Pourquoi ? Elle n'en savait rien ou si elle le savait... Oui sans doute le savait elle au fond. Simplement, la réponse ne satisfaisait pas sa logique, ni celle de son fiancé ou même de la société. Alors elle taisait son secret au fond d'elle, l'enfouissant sous une tonne d'autres pensées et de rêves, afin que jamais l'homme de ses désirs secrets ne fassent irruption et corrompe l'être merveilleux et doux qu'elle était. C'est vrai ! Tout le monde l'adorait, de ses parents au chien du boulanger en passant par la fleuriste et son lapin. Tout le monde disait la même chose d'elle « Marie ? C'est une femme délicieuse » ou encore « elle ira loin cette petite » ou « quel beau mariage elle va faire. Elle et son fiancé vont si bien ensemble ».

-Voulez quoi m'dame ?

Marie sortit de ses pensées et regarda la grosse et difforme femme de la cantine de l'hôpital. Ses yeux se posèrent sur les choix qui s'offraient à elle. Poulet petits pois, comme les prisonniers, ou bouchées à la reine avec des tagliatelles. Elle opta pour ce dernier. Quant au dessert, entre un yaourt et une forêt noire, elle choisit le second. C'était déjà difficile de bosser dans un lieu pareil, autant ce faire plaisir.
Elle entra dans la salle du réfectoire et parcourut la salle du regard. Elle ne connaissait que deux ou trois médecins depuis son arrivée il y a trois jours. Mais, pas envie. Non pas envie de manger avec eux. Elle s'installa, seule, attendant que quelques prenne place en face d'elle. Mais non... Rien... De toute manière, elle avait l'habitude. Cela c'était toujours passé ainsi. Les gens sensés ne l'approchait pas. Pourtant, rien d'anormal sur son visage ou sa façon d'être. Au contraire, Marie était une femme plutôt mignonne. Pas une star de cinéma, mais elle savait plaire et se faire désirer. Un soupire s'échappa de ses lèvres. Ses yeux se posèrent sans qu'elle n'y fasse véritablement attention sur les prisonniers derrière la vitre près d'elle. Tous pareils, tous orange, affreux, puants. Comme les médecins en somme.
Une minute...

-AAAHHHH !

Son petit cri fit sursauter la moitié des médecins de la salle. S'en fichant royalement, elle se leva et prit son plateau. Le tenant d'une main, elle saisit sa clé et ouvrit la porte qui l'a séparait des prisonniers. Les médecins la regardèrent faire, la bouche entre ouverte personne n'ayant idée de l'arrêter, trop surpris sûrement... Elle referma soigneusement derrière elle et ne fit pas attention aux prisonniers qui eux aussi la regardait, étonnés. Loin d'avoir peur, elle était au contraire d'une grande assurance. Sans plus attendre, ses petites chaussures martelèrent le sol. Puis elle s'installa devant le pire des individus de Santa Rosa. Morgan... Son Morgan.

«Salut »

Voyant ce qu'il avait à manger en face d'elle, elle échangea les plateaux et picora son assiette à lui.

« Ca fait plaisir de te revoir »
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Morgan CarltonMorgan Carlton
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MessageSujet: Re: Mais quelle étrange et presque heureuse coïncidence ! (Pv Marie Wildehorse)   Mais quelle étrange et presque heureuse coïncidence ! (Pv Marie Wildehorse) Icon_minitimeJeu 26 Avr - 4:35

Morgan continua de fixer la jeune femme blonde qui s'installa tranquillement à sa place, plateau devant elle. Hey ! C'était des bouchées à la Reine qu'il voyait dans son assiette ? Bonjour l'égalité ! Et on se dit être en démocratie ? Du vent !
Ayant le visage face à lui, il put mieux distinguer ses traits. Et cela lui confirma ce qu'il avait supposé : c'était bien elle, cette fillette de son enfance et qui avait été sa voisine. Elle avait bien grandi ! Et avait gagné de belles formes, il fallait l'avouer. Pourtant, elle n'avait rien d'un star de cinéma. Mais mignonne tout de même.Il ne pouvait le lui enlever ça. Et... elle avait des bouchées à la Reine comme repas... La vie est bien injuste...Il en voulait aussi.... C'est très bon, les bouchées à la Reine... avec des tagliatelles ! Le sociopathe en eut une grimace boudeuse.
Il continuait de la fixait alors qu'elle semblait sincèrement s'ennuyer. Ou alors... contrariée ? Elle était seule à sa table, pauvre petite chose abandonnée et rejetée par la société ou ceux qu'on nomme plus communément les sains d'esprits ! Morgan ne put empêcher un coin de ses lèvres se soulever subtilement formant ainsi un sourire narquois et moqueur. Une sorte de paria ? Non... pas encore. Mais il n'en faudrait pas beaucoup pour qu'elle le devienne et que la folie qu'il pourrait éveillé en elle l'enveloppe toute entière comme un cocon. Rien ne l'amuserait plus que de la faire sombrer, de la voir lutter avec sa raison qui, entre nous soit dit, est bien superflue. Le « fou » qu'il était se dit qu'elle devait être magnifique baignée dans une pure démence. Voir ses yeux briller d'une lueur malsaine seraient un spectacle des plus splendides ! Il pourrait presque en tomber amoureux s'il ne faisait pas attention.
Soudain, la demoiselle se leva d'un bond pour sortir de la salle du personnel et s'avancer à travers les tables des « patients » ainsi que les regards de ces derniers et s'asseoir le plus normalement du monde en face de lui. Morgan n'avait absolument pas réagit, hormis le fait qu'il la suivait du regard en haussant légèrement un sourcil. Extrêmement, il paraissait quelque peu surpris, mais en vérité, il s'y était attendu. Au fond, comment aurait-elle pu ne pas le reconnaître ? Et ce malgré l'incroyable changement opéré en lui depuis ce fameux soir ? Le garçon timide et gentil avait laissé place à un homme extraordinairement intelligent, manipulateur et profondément mauvais. Il était devenu un être totalement différent et pourtant... il restait Morgan Carlton. Alors cela paraissait logique que la jeune femme à présent psychiatre le reconnaisse. Et ce malgré son maquillage improvisé et ses cheveux qui gardaient encore la teinture verte qu'il leur avait imposé.
Il resta silencieux lorsqu'elle le salua, se contentant simplement de la fixer. Il retenait un sourire moqueur tout à fait typique chez lui. Il faillit même se laisser aller mais déjà elle fit une chose qui l'interpella : elle échangea leur assiettes. Pour un peu, il en aurait écarquillé les yeux. C'était SON assiette, SES petits pois, SON poulet. Morgan suivit ses geste avec une légère grimace interloqué puis son regard alla de son nouveau plat à l'ancien et inversement. Et il prit une décision. Il s’empara de sa fourchette (seul couvert qu'on lui autorisait pour manger) et piqua dans un morceau de poulet qu'il fourra dans sa bouche, mastiquant consciencieusement malgré le goût détestable. Puis il avala tout rond. Et comme pour en retirer la « saveur », il but une gorgée de l'eau contenu dans son verre.

- Salut... Marie, déclara-t-il ensuite le plus normalement du monde.

Morgan désigna son plat avec son index avec des gestes frénétiques, presque nerveux.

- Par contre, c'est mon assiette. Je veux récupérer mon assiette.

C'est qu'il y tenait à son assiette, en vérité. Et sans même attendre la moindre réaction de sa vis-à-vis, il échangea à nouveau leur repas. Ah voilà qui était mieux ! A présent, il pouvait tranquillement picorer les bouchées à la Reine de Marie qui se trouvaient face à la jolie tête blonde qu'elle était !
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