Morgan Carlton | Sujet: Tragédie et conséquences Lun 16 Avr - 22:43 | |
| - Morgan ! Chéri ! Descend, le dîner est prêt ! - Oui, maman !
Le jeune garçon d'à peine onze fit reculer sa chaise de bureau, son jeu vidéo ayant été mis sur pause. En sortant de sa chambre, il prit un pas lent et légèrement tremblotant. C'était toujours ainsi, à chaque fois que le souper avait lieu. Morgan redoutait ce moment. Il le craignait plus que tout autre chose car c'était l'instant où il affrontait son père. Ce père violent et alcoolique qui ne manquait pas une occasion de hausser le ton, de lancer des remarques sarcastiques et blessantes à son encontre ou celle de sa mère. Quelques fois – pour ne pas dire souvent – il giflait ou frappait l'un ou l'autre avec violence. Certains diraient que cet homme était fou, d'autres un psychopathe. Dans les deux cas, le père de Morgan était une brute, une bombe à retardement prête à exploser au moindre choc, à la moindre provocation. Une bête furieuse et presque imprévisible grondait à l'intérieur du paternel du jeune garçon. Elle se déchaînait sur n'importe qui à n'importe quel moment. Et l'alcool qu'ingurgitait avec abondance l'homme de famille ne faisait que la renforcer.
C'était pour cela que le garçon aux boucles blondes retombant sur ses épaules angoissait de partager les repas familiaux. Il aurait préféré manger tranquillement dans sa chambre, seul et devant son jeu vidéo préféré plutôt que de faire face à son père. Mais jamais il n'aurait osé faire la demande. Pas même à sa mère. Son géniteur aurait piqué une crise et... ce n’était franchement pas ce qu'il cherchait.
La peur au ventre, Morgan descendit donc les escaliers puis entra dans la cuisine. Sa mère venait de servir tout le monde. Les assiettes fumantes attendaient le bon vouloir des convives. Ce soir, un succulent gratin de pâtes e trouvait au menu ; Morgan pouvait sentir l'odeur aguichante du fromage fondu qui lui mit l'eau à la bouche. Son père, quant à lui, déjà assis et ayant déjà entamé son repas, sirotait ce qui était, sans doute, son dixième verre de bière de la soirée. Sinon plus. Il jeta un rapide coup d’œil à son fils qui se tenait toujours sur le seuil de la cuisine, observant l'ivrogne qui apportait à ses lèvres la boisson mousseuse. Le regard était froid, observateur et effrayant pour ce pauvre garçon ayant encore garder son innocence et qui la perdra bien trop tôt et d'une façon qui brisera à jamais toute forme de bonté et raison mais qui développera son intelligence déjà innée et qui fait parti de lui. Les yeux d'un vert sale de son géniteur lui donnait des frissons incontrôlables et le glaçait sur place. Il y voyait cette folie dévastatrice, à la manière d'un tsunami balayant tout sur son passage ou encore une tornade rugissant furieusement. Ses entrailles se serrèrent, tandis que son cœur eut un sursaut en constatant que cette dégénérescence était plus forte qu'à l’accoutumé. Des larmes d'angoisse faillirent monter à ses yeux et s'en échapper.
- Morgan ? Tu viens t'asseoir, mon chéri ? Fit la voix douce de sa mère.
Le garçon sortit de ses pensées et tourna la tête vers. La femme mince et de haute taille aux formes parfaites – du moins les aurait-il qualifier ainsi s'il n'avait pas été un enfant – se tenait debout derrière sa chaise, prête à s'y installer. Ses longs cheveux blonds bouclés qu'il avait hérité étaient attachés sur sa tête en une élégante coiffure dont elle-seule avait le secret. N'était-elle pas mannequin professionnel ? Une mèche pendait de chaque côté de son visage, caressant ses tempes et ses joues lorsque bougeait la tête.
Morgan aimait sa mère, la trouvant très belle y compris à son jeune âge. Sa vision d'enfant n'interférait pas sur la beauté de celle qui lui avait donné la vie. Pour lui, elle était la perfection féminine que ce soit sur le plan psychologique que physique. Elle était son idéal. Oh ! N'allez pas croire quelque insanité ! Morgan la voyait avec toute l'innocence de l'enfant fier de sa mère. Il admirait cette femme douce et aimante d'une beauté presque exotique à cause de sa peau légèrement brune et ses grand yeux noirs en amande.
Obéissant à son appel, il s'avança dans la pièce et prit place à côté de sa mère assise en face de son père. Ce dernier le suivit du regard tout en mâchant consciencieusement son gratin. Morgan tenta de l'ignorer, de faire comme si ces pupilles malsaines ne le fixaient pas mais ce fut au dessus de ses petites forces. Il garda la tête baissée, craignant de devoir les affronter. Il résista à la tentation de la relever en se concentrant sur le contenu de son assiette. Le jeune garçon mâcha à petites bouchées les pâtes mélangées au fromage, retenant des larmes de peur en sentant toujours les rayons X qui l'étudiaient.
- Tu devrais te calmer avec l'alcool... fit Mme Carlton qui posa une main sur le verre et l'éloignait de son mari.
Des iris flamboyants se jetèrent sur elle. La femme eut un mouvement de recul, ce qui lui fit retirer sa main. Mme Carlton avait l'habitude des colères de son époux mais cette fois était différent. La folie, la rage et la malveillance se trouvaient à un taux extrême. On aurait dit que durant toutes ces années à boire cette boisson fermentée, il avait accumulé et nourrit le Mal qui logeait en lui. Et à présent, il était au sommet de sa forme et ne désirait qu'une chose : se dégourdir les jambes. La mère de Morgan savait que retirer l'os de la gueule de la bête était une erreur. Mais en voyant à quel rythme il engloutissait ce poison et surtout la quantité qui passait dans son sang, elle n'avait pu s'en empêcher. Comment aurait-elle pu ? Qui l'aurait pu ? N'auriez-vous pas fait la même chose en craignant le pire ?
L' homme se leva de sa chaise, ne quittant pas sa femme du regard. Celle-ci ne bougeait pas, pétrifiée par le monstre qu'elle avait réveillé sans le vouloir. Son corps tout entier tremblant d'épouvante à l'idée de ce qu'il pourrait faire son fils, à son Morgan, son bébé qui actuellement mangeait tout en pleurant. L'enfant refusait de relever les yeux. Il s'accrochait à cette assiette qui le rassurait. Il mastiquait la nourriture pour s'occuper le plus longuement possible, ayant besoin de faire quelque chose pour oublier, pour ignorer ce qui se déroulait juste devant lui. Cependant, Morgan était incapable de s'aveugler totalement. Il entendait le grognements de son père ; il sentait l'aura maléfique qui se dégageait de lui. A cause de ça, il pleurait. Sa terreur coulait à travers ses larmes qui lui dessinaient des sillons sur ses joues.
Sa mère se mit debout et fit plusieurs pas en arrière, les yeux rivés sur son époux dans l'espoir d'anticiper ses actions ; même si elle savait que c'était peine perdue.
- Tu oses m’interdire de boire ma bière ?
Le ton de l'homme était sec et cassant mais pourtant étrangement calme. Cependant, sa démence parfaitement palpable ne laissait aucun doute sur ses intentions et le danger qu'il représentait. La mannequin recula jusqu'au buffet tandis que le monstre face à elle s'avançait vers elle, menaçant et effrayant. Morgan s'était désintéressé de son gratin pour observer. Il n'avait pu faire autrement. Sa terreur et l'horreur de la situation le forçaient à relever les yeux. Cloué sur sa chaise, il regardait son père se rapprocher de sa mère. Cette dernière, paniquée, s'empara vivement d'un couteau de cuisine fiché dans un socle en bois et le pointa vers son mari, la main tremblante.
- Reste loin de moi, espèce de cinglé ! S'écria-t-elle, des larmes dans les yeux.
Sa voix vacillante émettait une supplique évidente que l'alcoolique ne manqua pas de remarquer. Malheureusement, le geste qu'elle venait de faire signait son arrêt de mort. La colère, déjà bien présente, redoubla d'intensité quand il vit l'arme tendu vers lui. Pour le malade mental qu'il était, il s'agissait d'une provocation pure et simple qui le poussa à commettre le pire : à savoir faire un massacre. Le sang coulerait sur le carrelage étincelant de la pièce alors que lui éclaterait de rire à cette simple vue.
Quelque chose explosa en lui quand le couteau brilla devant lui. Il attrapa le poignet de sa femme d'un geste vif pour lui subtiliser son arme. Elle poussa un cri de surprise et de douleur lors qu'il le lui tordit pour la faire tomber à genoux. Son poing frappa violemment la tempe de la mannequin ; a tête alla se cogner contre le rebord du buffet et elle s'écroula au sol telle une poupée de chiffon. Morgan en sursauta et retint un cri. Il aurait aimé intervenir, dire quelque chose mais il était tétanisé. Sans compté qu'il était seul contre un homme d'un peu plus de trente ans alors qu'il n'était qu'un jeune garçon de onze ans, frêle et fragile. Pleurant et impuissant, il regarda son père gifler la femme qui l'avait mise au mis au monde dans le but de la réveiller.
A peine eut-elle ouvert les yeux que le couteau de cuisine vint s'enfoncer dans son ventre. Morgan mit une main tremblante sur sa bouche pour retenir un hurlement d'horreur. Pétrifié, il retenait ses sanglots alors qu'il fixait le sang rouge et chaud qui s'échappait de la blessure béante ; mais il ne put les retenir davantage en voyant son père s'acharner sur le corps qui devenait peu à peu un cadavre. Son géniteur frappait, éventrait sa femme en riant. Un rire qui fit froid dans le dos du garçon. Ce rire, Morgan l'imitera bien plus tard, quand il deviendra un des criminels les plus dangereux qui puissent exister. Il était haut perché, aiguë à la manière d'ongles acérés griffant un tableau noir. Il transpirait la folie, malveillance et un besoin incommensurable de sang. Morgan en eut des frissons tout le long de son échine, le faisant trembler de tout son petit corps. Il fixait l'assassin qui enfonçait encore et encore la lame dans le ventre de sa mère. Celle-ci vivait encore et ressentait chaque coup qu'elle recevait comme si on lui appuyait sur un bleu. Elle n'avait plus aucune sensation. Ou alors parvenait-elle a se détacher suffisamment de la douleur pour ne plus en avoir conscience, ayant l'impression qu'on lui donnait de simple caresse. Cependant, elle savait qu'elle était en train de mourir. Elle sentait sa vie s'échapper d'elle petit à petit à chaque fois que le couteau s'introduisait dans ses entrailles.
Bien que secouée par des spasmes incontrôlables et malgré les borborygmes qui sortaient contre sa volonté d'entre ses lèvres, elle réussit à légèrement tourner la tête et contempla une dernière fois son fils qui avait les joues mouillées par les larmes et les yeux presque exorbités par ce qui se déroulait devant lui. Elle admirait cet enfant qui s'était développé dans son ventre à présent réduit en charpie et qui avait grandi pour devenir ce garçon extrêmement intelligent. Elle aurait aimé lui dire à quel point elle était fière de lui et qu'il reste le gentil petit bonhomme qui se tenait assis sur sa chaise. Malheureusement, ce veux ne sera jamais exaucé. Si la mort de sa mère n'avait pas achevé l'esprit de Morgan, ce que commit son père ensuite s'en chargea.
Mrs Carton parvint à prononcer le nom de son fils avant de sombrer dans le néant. Bien que ce fut un simple souffle, Morgan capta l'appel de sa mère. Il retira sa main de sa bouche, horrifié, la laissant presque tomber sur sa cuisse. Elle était morte... La seule personne qui avait fait jusqu'à présent bouclier entre lui et son géniteur n'était plus. Son corps gisait misérablement au sol dans une gigantesque flaque écarlate. Morgan ne put qu'être à la fois fasciné et écœuré par cette scène macabre. Le cadavre formait un angle disgracieux, le dos plié en deux, les jambes et les bras presque ratatinés. Les cheveux baignaient dans le sang comme dans de la soupe, ce qui les raidit. Quant à la bouche, elle était entrouverte sur le dernier nom qu'elle avait prononcé.
Morgan se détacha de cette vision pour lever les yeux vers son père qui se redressait. Comme au ralenti, l'homme pivota sur lui-même pour faire face à son fils, plongeant ses yeux dans les siens avec une lueur démente. Il ne fallut qu'une fraction de second, en captant le sourire carnassier de son paternel, pour comprendre ce qui allait suivre. D'un bond, Morgan sauta de sa chaise et fila hors de la pièce en courant. Derrière lui, il entendit son poursuivant pester. Il résista à l'envie de regarder par dessus son épaule pour voir quelle distance les séparait ; ça n'aurait fait que le ralentir. C'est pourquoi, il courut en gardant la tête droite.
- Morgan ! Cria son poursuivant. Reviens ici, sale morveux !
Du mieux qu'il put, il gravit les marches et se précipita vers sa chambre, ignorant les pas précipité derrière lui et les vocifération de Mr Carlton. Arrivé à la dernière marche, il trébucha et poussa un cri de surprise. Mais par chance, il se rattrapa à la rampe et ne perdit pas trop de temps. Il entra dans sa chambre et claqua vivement la porte derrière lui avant de tourner la clé dans la serrure. Au même instant, des points martelèrent de l'autre côté. Plongé dans le noir, Morgan recula en fixant le seul barrage entre lui et son ennemi.
- Morgan ! Ouvre-moi !
Le garçon ne prononça pas un mot, incapable et ne voulant pas parler. Il regardait autour de lui pour trouver quelque chose à placer devant l'entrée. Juste au cas où... Il s'empara d'une chaise et la plaça contre la porte. Il tenta la même chose avec sa commode, sortant tout ce qui était à l'intérieur, mais dès qu'il voulut la déplacer ce fut impossible pour ses petits bras bien trop frêles pour bouger un meuble aussi lourd. Ce qui signifiait qu'aucun autre ne pourrait lui servir de barrière.
Désespérant, ses larmes redoublèrent d'intensité. Il n'avait qu'une porte et une chaise qui le séparait de son père, une protection bien trop maigre pour qu'il puisse compter dessus. D'ailleurs, les coups se faisaient déjà plus violent et insistant. Que pouvait-il faire ? Il était coincé et prisonnier dans sa propre chambre. Quant à sauter par la fenêtre, c'était même pas la peine d'y penser. La hauteur se trouvait trop grande pour qu'il puisse se laisser tomber ou se servir de draps pour en faire une corde improvisée. Et une fois dehors, que ferait-il ? Où irait-il ? Morgan ignorait comment se rendre au commissariat de police le plus proche. Même en connaissant le chemin, il aurait été à pied et son père aurait tôt fait de prendre la voiture et le rattraper. Les voisins ne l'aideraient pas en le cachant et il ne souhaitait pas attirer son père chez eux. Morgan était totalement coincé !
Soudain, une lame transperça la porte ; ce qui fit pousser un cri au garçon.
- Morgan ! Je vais entrer ! Tu ne peux pas m'échapper, fiston !
Le premier réflexe qu'il eut fut de se glisser sous lit. Oh ! Il savait que ça ne servirait à rien mais au moins il ne verrait le battant se briser sous les coups de couteau et son père devrait le chercher un peu avant de le trouver. Qui sait, aurait-il le temps de trouver une idée qui le sortirait du pétrin ? Peut-être arriverait-il à sortir de la chambre et ensuite de la maison pour se cacher quelque part , à un endroit où son géniteur ne le trouverait pas ? Morgan en doutait sérieusement mais rien n'est jamais sûr. Il se faufila dans sa cachette, se recroquevillant tout au fond en espérant ne pas être immédiatement repéré.
Bientôt, le fracas auquel il s'était attendu retentit violemment. Puis se fut le silence, hormis es pas prononcés et lent qui faisaient doucement grincer le parquet. Morgan ne fit pas un seul geste, tétanisé. Il sentait la tension monter. Son père savait-il déjà où se trouvait sa cachette ? Arriverait-il à s'en sortir ? Ces deux questions sans réponse le firent trembler et se recroqueviller sur lui-même alors qu'il essayait de voir à quel endroit se situait les pieds de son ravisseur. Moins de s'avancer un peu et donc de se rendre aussi voyant qu'une bougie en pleine nuit, il n'y parvint pas. Il ne pouvait qu'écouter et se guider au son.
- Morgan ?... Sors ! Sort de ta cachette !
Le ton mielleux et moqueur glaça Morgan qui resta étendu sous le lit. Son cœur accéléra quand il vit des chaussures se rapprocher. Vivement, le garçon s'enfonça un peu plus dans son antre, son dos collant le mur contre lequel son lit se trouvait. Mais trop tard. Son père était déjà à genoux et jetait un œil par l'espace entre le sol et le sommier. Morgan en poussa un cri en voyant le regard fou de son ennemi.
- Trouvé !
Il glissa un bras et chercha à attraper une cheville de l'enfant. Celui-ci battit des jambes avec vigueur, se fichant royalement que les coups qu'il donnait puisse attiser la colère et le goût du jeu de son père. Malgré les efforts du garçon, il se fit happer et tirer hors de son trou. Morgan se mit à crier et à gesticuler comme un désespérer, essayant vainement de se libérer de l'étau lui enserrait le pied. Des doigts agrippèrent sa gorge, le forçant à se tenir sur jambe malgré lui. Morgan en eut le souffle coupé alors que ces mêmes doigts rendirent sa mâchoire prisonnière de leur poigne. Des larmes de douleur et de panique dans les yeux, il souleva ses paupières et dût affronter les iris marrons brûlants de son géniteur. Son corps entier tremblait de peur alors que des gémissements plaintifs s'échappaient d'entre ses lèvres.
- Tu as été un vilain garçon, mon garçon, se moqua Mr Carlton.
Un coulée de sueur froide glissa dans son dos quand le couteau, encore crasseux du sang de sa mère , fut plaqué contre sa jouer. Des sanglots terrifiés le secouèrent. Il était réellement et totalement mort de trouille. Et il ne le cachait pas. De toute façon, qu'il l'eut voulu on non, il n'aurait pas pu faire autrement.
- Il va falloir que je te punisse dans ce cas. Comme tout père digne de ce nom, pas vrai ? - Me tue pas..., supplia Morgan, incapable de dominer la panique qui montait en crescendo. - Te tuer ? Railla la brute qui lui enserrait la mâchoire. Est-ce qu'un père tue son propre enfant ? Non ! Evidemment ! En revanche, il donne une bonne leçon à son rejeton.
Ses pleurs se firent plus plaintifs et les gouttes salées en devinrent plus abondante. Il ne voulait pas mourir, il ne voulait plus que son père le touche. Tout ce qu'il désirait, c'était que cette main le lâche et que ce couteau s'éloigne de lui. Voilà tout ce qu'il souhaitait !
- Pourquoi cet air si sérieux? Fit la voix moqueuse. Hmm ? Pourquoi cet air si sérieux ?
Soudain et sans qu'il s'y attende le moins du monde, le couteau se glissa à l'intérieur de sa bouche. Morgan en poussa un gémissement de surprise, presque pathétique. La pointe de la lame titillait dangereusement l'intérieur de sa joue.
- Il faut mettre un petit sourire à ce visage ! Déclara presque sérieusement son tortionnaire.
Un nouveau gémissement paniqué lui échappa. Rêvait-il ? Son père allait-il vraiment... ? A peine eut-il cette pensée que le couteau lui trans perça la joue. Morgan ne sentit même pas le sang couler. Tout ce dont il eut conscience fut la douleur fulgurante qui lui irradiait le visage. Un puissant hurlement vint de profond de sa gorge tandis que la lame lui dessinait grossièrement le début d'un sourire. La douleur recommença mais sur son autre joue. Morgan se sentit chavirer vers de douces ténèbres. La souffrance explosait dans sa tête lui vrillant les tempes alors que le sang battait dans ses joues martyrisées. Il commençait à voir flou. Mais le rire strident de son père résonna à ses oreilles, le faisant sortir de sa torpeur. Mais c'était pour mieux sombrer dans l'inconscience qui le soulagea, pour un temps, de la douleur.
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