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 Souvenirs d'enfance

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Morgan CarltonMorgan Carlton
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Date d'inscription : 23/10/2011

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MessageSujet: Souvenirs d'enfance   Souvenirs d'enfance Icon_minitimeMer 29 Fév - 1:05

- Hey ! Le balafré !

Morgan, tranquillement assis sur sa chaise, ne daigna pas relever les yeux vers celui qui l'avait interpellé. Pourquoi aurait-il réagi ? Il avait un nom, et ce n'était certainement pas « le balafré ». Il n'avait donc aucune raison de répondre quoi que ce soit ou de s'intéresser à ce que cet idiot lui disait. De toute façon, il n'en valait pas la peine.
L'adolescent de 16 ans garda les yeux sur son livre, se concentrant sur les lignes et les mots qui défilaient au fur et à mesure qu'il lisait.

- Hey ! Je te cause, le balafré !

Morgan ne lui accorda pas plus d'attention qu'avant. Néanmoins, il ressentit une certaine irritation qu'on puisse ainsi le déranger dans sa lecture. Il ne supportait pas qu'on vienne troubler son imprégnation dans l'histoire. Y compris quand il jugeait que celle-ci n'était pas bonne et inintéressante.
Bobby Lane – celui qui l'avait surnommé « le balafré » – posa une main sur son épaule sans la moindre douceur. Ce mouvement força le jeune lycéen qu'il était à relever la tête et regarder son vis-à-vis. Il ne prononça pas un mot, se contentant de le fixer d'un air impassible. Intérieurement, il était quelque peu énervé. Il n'avait jamais particulièrement apprécié qu'on le touche. Du moins, depuis le jour où il avait récolté ces fameuses cicatrices sur les joues. Il ressentait à chaque fois comme une sorte de dégoût qui emplissait sa bouche mais aussi des frissons désagréables qui parcouraient son échine.

- Quand on te parle, tu réponds, le balafré !
- C'est bizarre mais il me semble que mon nom est Morgan. A moins que je ne me sois trompé
- Pour moi tu es le balafré. Et tu seras toujours le balafré.
- Si ça te fait plaisir, fit Morgan qui allait reprendre sa lecture.
- C'est vrai que ton vieux à crever ta darone et qu'il se retrouve maintenant chez les fous ?

Morgan le fixa, sans dire un mot. Sur le qui-vive, il attendait que Bobby poursuive. Au moins, il aurait une raison pour se défouler

- Ouais, fit un des amis de Bobby. Mon père travaille au Santa-Rosa et il l'a vu dans sa cellule en train de se cogner contre les murs comme un idiot. Si ça se trouve, c'est ce qu'il a fait avant de défoncer sa nana et qu'il a refait le portrait du balafré. Il a perdu un bout de sa cervelle et il a disjoncté !
- Dis-moi..., Morgan, ton vieux, en plus de te coller un sourire, a aussi couper quelque chose à ta vieille ?

Sans prévenir, Morgan plaqua violemment la tête de Bobby sur la table de classe et s'empara de ses ciseau qu'il ouvrit. Il introduisit un des coté coupant dans la bouche de son ennemi et appuya avec sur l'un des coins. Son autre main maintenait la tête contre le bureau alors que l'avant-bras appuyait sur le haut du dos afin d'empêcher ce crâneur de bouger. Et pour en être sûr, il exerçait une plus forte pression avec son coude qui arrivait au milieu de la colonne vertébrale.

- Et si c'était moi qui te balafrais, hmm ? Après tout, moi aussi j'ai perdu un bout de cervelle et je peux disjoncter, dit-il d'une voix étrangement calme et posée.

Morgan le regarda quelques secondes. Il tremblait et gémissait de peur comme un enfant. Morgan ne put s'empêcher de jeter un œil à l'avant du pantalon de Bobby. Puis il caressa d'un geste machinal les cheveux du garçon.

- Chut ! Allons ! Tu vas faire dans ton froc. C'est pas bien. Que va dire ta maman ?
- Morgan Carlton ! S'écria une voix sèche et autoritaire.

Morgan releva d'un bond la tête et vit, devant la porte de la classe, son professeur qui était revenu. C'était une petite femme trapue portant de petites lunettes un tailleur sur mesure. Ses cheveux étaient attachés en un chignon très serré qui lui donnait un air coincé.

- Lâche Bobby immédiatement.

Fixant son professeur, il obéit non sans s'empêcher de passer la langue sur ses lèvres. Il s'agissait d'un tic qui lui était venu depuis la mort de sa mère. Sans doute était-ce dû à ces cicatrices. Une façon inconsciente de les effacer, qui sait. Morgan lui-même n'avait pas conscience de cette manie.
Bobby se redressa et s'essuya vivement la bouche, encore tremblant.

- Espèce de malade ! Lâcha-t-il

Morgan lui fit un « adorable » sourire, découvrant ses dents ; ce qui lui donnait un air dément et surtout dangereux.

- Suis-moi dans le bureau du proviseur ! Hurla presque le professeur.

En silence, Morgan obéit. Il suivit tranquillement la petite femme dont les chaussures claquaient sur le sol dallé. Elle toqua ensuite à une porte sur laquelle était inscrite « proviseur ».

- Entrez ! Fit une voix de l'autre côté.

La dame trapue ouvrit et pénétra dans le bureau, suivit de Morgan.

- Monsieur le proviseur, je vous amène Morgan ! Déclara-t-elle.
- Encore ? Qu'a-t-il fait cette fois ?
- Il a tenté de... couper la bouche de Bobby Lane avec un ciseau !

Morgan eut un léger hoquet pour dissimuler un rire mais il ne put empêcher ses lèvres s'étirer en un sourire. Ce que le proviseur remarqua.

- Laissez moi seul avec Morgan, s'il vous plaît.
- Très bien monsieur.

La petite femme jeta un dernier regard à Morgan avant de sortir. Ce dernier se contenta simplement de la suivre du regard sans la moindre émotion.

- Viens par ici, Morgan, fit le proviseur.

L'interpellé tourna la tête vers l'homme assis derrière son bureau. Un bras tendu, il indiquait la chaise qui était juste en face, invitant l'adolescent à s'installer. N'ayant aucune raison de refuser, il obéit, se laissant lourdement tomber sur le fauteuil. Il leva lentement les yeux sur le proviseur qui avait à présent les doigts en chapeau circonflexe. Le jeune garçon et l'adulte se jaugèrent silencieusement et mutuellement du regard. Le premier restait impassible, attendant que l'autre commence à parler. Le second essayait de savoir ce que cachait ce manque d'expression. Il soupira.

- Pourquoi, Morgan ?
- Pourquoi quoi, monsieur ? L'interrogea ce dernier en relevant un peu les sourcils, semblant réellement ne pas comprendre où il voulait en venir.
- Pourquoi chercher les ennuis, brutaliser tes camarades ?
- Parce que vous pensez que je suis celui qui commence ?
- Là n'est pas la question, Morgan. Je sais que ceux que tu brutalises se sont moqué de toi. Mais répondre par la violence... Tu crois vraiment que c'est la meilleure solution ?
- Non, mais c'est la seule que j'ai.
- Tu devrais en parler à quelqu'un. Attendre qu'un adulte s'en charge.

Morgan eut à nouveau un hoquet de rire parfaitement ironique et parfaitement visible.

- Oh je sais ce que tu penses. Tu te dis que d'ici là, on t'aura énormément malmené. Tu penses qu'ainsi ils n'apprendraient pas à te respecter, on te prendrait pour un faible incapable de se défendre. Mais tu penses vraiment être fort en brutalisant les autres ?
- Au moins, s'ils ont peur, ils me laissent tranquille.

Le proviseur émit un soupire d'exaspération.

- Tu vas te retrouver seul, tu sais. Personne ne voudra devenir ton ami. Est-ce ça ce que tu veux ?

Morgan ne réagit pas. Il resta silencieux, se contentant de fixer l'homme face à lui, passant d'un geste vif sa langue sur les lèvres.

- Je sais à quel point c'est dur pour toi. Je ne m'imagine pas ce que tu dois ressentir. Il faut le vivre pour pleinement comprendre. Mais je suis capable de compassion et saisir un minimum ce que ça doit faire que de voir son père tuer sa mère et ensuite se faire défigurer de la sorte. Mais tu ne devrais pas avoir honte de tes cicatrices. Elles sont là, c'est tout. Et tu ne pourras pas les effacer. Tu vas devoir apprendre à vivre avec.
- Je n'ai pas honte de mes cicatrices, répondit calmement Morgan. C'est vous qui êtes gênés par elles. Moi, je ne les vois pas. Je ne les sens même plus. Sauf quelques tiraillements parfois. Si on ne me le rappelait pas sans cesse, je les aurai oubliées depuis longtemps. Vous-même me les avez rappelé en en parlant alors qu'il n'en était pas question au départ.
- C'était pour te faire savoir qu'à la base tu auras du mal à te faire des amis mais en utilisant la violence tu risques de ne jamais en avoir.
- Je sais. Mais je tenais également à vous préciser ça.

Le proviseur émit un nouveau soupire. C'était toujours ainsi avec lui ! Il faisait toujours en sorte d'avoir le dernier mot. Et parfois ça devenait agaçant. Et le pire était qu'il avait souvent raison dans ses propos. Du moins, quand il daignait parler comme en cet instant. Morgan parlait très peu, préférant le silence et la solitude. Rare était les fois où il discutait ouvertement. Du moins, aussi ouvertement qu'il pouvait l'être.
L'adolescent se mit à jouer avec un crayon qui traînait sur le bureau,le faisant rouler, tapotant le bois avec la pointe, dessinant des cercles avec l'arrière. Du moment que cela faisait du bruit, il était content. Le proviseur le fit cesser en posant sa main sur la sienne. Morgan le regarda dans les yeux.

- S'il te plaît... range le.

Sans rechigner, il obéit. Il le plaça dans la boîte avec les autres.

- Quoi qu'il en soit, reprit le gérant de l'établissement, j'aimerai que tu cesses de frapper les autres. Entendu ? Je ferai en sorte qu'on ne te malmène plus.

Morgan eut un soupire de lassitude.

- Entendu... Je peux y aller maintenant ? J'ai mon prochain cours
- Oui, tu peux y aller.

Le garçon se leva et s'apprêta à sortir. Mais au moment de passer la porte, il s'arrêta.

- Vous voulez savoir quel rire a eu mon père au moment de tuer ma mère ?

Le proviseur allait refuser mais déjà Morgan s'empressa de rire. Un rire suraiguë, haut perché à en donner des frissons. La folie, la démence et la monstruosité en jaillissaient comme un geyser. Quand on entendait ce rire, on avait la sensation d'entrer dans de l'eau glacée. On se retrouvait pétrifier de froid. On ne pouvait que trembler face à une telle folie.
Le proviseur eut à peine le temps de s'en remettre que Morgan était déjà sorti, un léger sourire aux lèvres.
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