Nicolas de Merville | Sujet: Ancien souvenir Lun 17 Oct - 20:02 | |
| J'entrais dans le petit salon d'un pas assuré. Avec une certaine nonchalance, je posai ma cape noire sur le dossier du canapé et retirai lentement mes gants de soie noire que je jetai sur l'accoudoir avant de me laisser tomber sur le fauteuil. Je rejetai la tête dans un soupire tandis que j'écartai les bras sur le dossier. Tout en ayant un immense sourire, je fermai les yeux.
Je venais de passer l'après-midi avec la plus exquise des compagnies : Roxane de Beauville ! Je lui ai présenté Paris, montré les plus beaux quartiers et les meilleurs endroits selon mes propres critères. Nous avons déambulé dans les rues tout en discutant. Et – évidemment- tout en jouant au chat et à la souris. Je me plaisais à la courtiser et à lui faire savoir que je comptais la faire mienne. Entièrement mienne. Et plus elle me repoussait, plus je me régalais. Avec gourmandise, je me léchai les babines en repensant à ses manières tantôt subtiles tantôt franches de m'envoyer balader. Continue, ma Sauvage... Continue de me mettre en appétit, ma belle ! J'adore ça ! Tu n'imagines pas à quel point tes « non » franc et sec me font saliver ! Mais ma Sauvage,chacun de nous sait qu'il n'y aura qu'un seul vainqueur. Et le vainqueur, ce sera moi ! Que cela te plaise ou non. Aucune femme ne m'a échappé. Et tu ne seras pas la première.
Je me mis à rire doucement. Jamais je n'avais été d'aussi bonne humeur ! Je riais à gorge déployée mais sans qu'il n'y ait la moindre once de moquerie. Ce qui était rare chez moi. J'étais comme heureux. Distraitement, je passai une main dans mes cheveux, me calmant au passage. Il me la fallait ! Je la voulais et je l'aurai ! Foi de libertin ! Roxane de Beauville sera à moi ! Et rien ne m'arrêtera ! Trop pris dans ma détermination, je n'entendis pas quelqu'un entrer. Je ne constatai la présence qu'une fois qu'elle eut glissé ses bras sur mes épaules et mon torse.
- Serait-on d'humeur joyeuse, monsieur de Merville ? Fit une voix de femme.
Je tournai légèrement la tête pour découvrir une très belle femme aux yeux noisettes et aux longs cheveux blonds attachés dans une coiffure complexe. Personnellement, je n'ai jamais compris pourquoi les femme s'évertuaient à emmêler aussi grossièrement leur chevelure. Tout comme je ne comprenais pas pourquoi les hommes se plaisaient à mettre des perruques. Ça grattait et n'avait aucune élégance, donnant un air coincé à la personne qui en porte. Non ! Rien de tel qu'une queue de cheval en catogan avec quelques mèches rebelles près des yeux ! C'est ce qui m'allait le mieux. D'ailleurs, la nouvelle venue jouait déjà à entortiller une de ces fameuses mèches autour de son doigt.
- Oui, répondis-je avec un fin sourire. D'humeur très joyeuse même. - Et quelle en est la raison ?
Elle libéra mes cheveux pour venir se positionner sur mes cuisses sans la moindre gêne. Tout comme elle ne se priva pas de caresser mon torse. Ah ! Les femmes ! Je leur faisais toujours cet effet ! Ce qui n'était pas pour me déplaire. Je devais avouer que ses doigts glissant sur ma poitrine n'étaient pas désagréables. Néanmoins, je lui pris la main pour la faire cesser. Je n'étais pas d'humeur à ça. Pour l'instant. La jeune femme me regarda, curieuse. - Dis-moi, Lucile, connais-tu Roxane de Beauville ? - La petite nouvelle qui s'est installée à Paris il y a un an ? Bien sûr que je la connais. Je ne lui ai jamais parlé personnellement mais je l'ai déjà vu à des réceptions. Une vraie peste, si tu veux mon avis... Elle se croit tout permis ! Et elle n'a aucune manière...
Roxane ? Aucune manière ? Je faillis éclater de rire. Mais par un heureux hasard, je n'en fis rien, me contentant simplement de sourire d'amusement.
- Si elle t'entendais, elle jubilerait de te savoir jalouse, fis-je, moqueur. - Moi ? Jalouse ? De cette gamine capricieuse ? Allons donc ! Elle n'en vaut pas la peine... Je suis sûre qu'elle est toujours vierge et que tous les ragots qui circulent sur elle sont faux ! Elle n'a rien d'une libertine expérimentée, contrairement à moi.
Cette fois, je ne pus me retenir de rire. C'était trop cocasse pour qu'il en fusse autrement.
- Détrompe-toi, Lucile. Roxane n'est plus vierge. - Et qu'est-ce qui te permet de l'affirmer ? C'est toi qui a cueilli sa petite fleur ?
Le mépris et la raillerie que j'entendis dans sa voix me déplut. Je n'aimais pas particulièrement qu'on manque de respect à ma Sauvage. Car elle valait beaucoup mieux que toutes les Lucile de Beaufort du monde. Mais je le cachai par un léger rire.
- Non, je ne l'ai pas dépucelée. Même si ça ne me déplairait pas du tout de l'avoir dans mon lit. Mais je sais reconnaître une vierge quand j'en vois une. Et crois-moi, elle a perdu sa virginité depuis un moment.
Lucile me regarda en haussant un sourcil, un poing sur la hanche.
- Mon chou, tu sais, ça ne veut pas dire qu'une femme est sans-gêne que ça veut forcément dire qu'elle s'est déjà donné à un homme.
J'émis un soupire d'exaspération. A ce demander pourquoi j'avais cette conversation avec elle...
- Tu ne m'apprends rien, tu sais. Mais j'ai suffisamment d'expérience pour repérer les vierge. Crois-moi. Mais qu'importe ! En tout les cas, Roxane vaut sa réputation. - Quelle réputation... ? Ironisa Lucile. Celle d'une gamine capricieuse qui chouine quand elle n'a pas sur un plateau ce qu'elle veut et qui ne voit pas plus loin que sa petite personne ? - Parce que que tu es différente peut-être ? Fis-je, commençant à m'énerver. N'as-tu pas fait toute une histoire pour ton dernier prétendant ? Comment s'appelait-il déjà... ? Rappelle-moi son nom, je ne m'en souviens plus.
Bien sûr, je connaissais son nom. Et Lucile le savait parfaitement. La preuve, elle me foudroyait du regard, me mettant au défi de le prononcer. Et comme vous le savez, je relève toujours les défis.
- Le comte de Lauzac, c'est ça ?
La gifle ne tarda pas à venir. Ma tête vola un peu sur le côté tandis qu'une belle marque rouge apparut sur ma joue. D'un geste nonchalant, je me massai un peu alors que j'étais incendié des yeux. Cela me fit ni chaud ni froid. J'avais l'habitude des gifles ainsi que des regards assassin. A force, on s'y habitue.
- Tu vois, ma chérie, fis-je, m'amusant à l'exaspérer davantage. Tu as autant besoin qu'on ait d'yeux que pour toi. Tu aimes qu'on t'adule et qu'on ne voit que toi. Ton plus grand plaisir c'est qu'on te vénère, qu'on te jalouse. Toi, toi et encore toi ! Roxane est pareil. Alors ne sois pas aussi prompte à la juger. Surtout qu'elle a plus de talent que toi pour ce qui est de jouer
Lucile me regarda, semblant m'étudier alors que je la fixai dans les yeux. Puis un petit sourie vint se ficher dans le coin dans ses lèvres. Qu'est-ce qu'elle manigançait encore ? Je devais avouer que je ne m'attendais pas à ce qu'elle réagisse de la sorte. D'ordinaire, elle se serait insurgé et m'aurait accablé d'injure pour m'être moqué d'elle de la sorte. Mais non... Au lieu de ça, elle souriait.
- A t'entendre, on croirait presque que tu es amoureux de cette gamine, dit-elle doucement.
Je faillis m'étouffer sur le coup. Je n'avais jamais rien entendu d'aussi absurde !
- Pardon ? Tu peux répéter ? Fis-je. - Ne fais pas l'idiot, mon chou. Tu as parfaitement entendu.
Je ne pus réprimer un rire. De toute manière, je n'en avais pas l'envie.
- Moi ? Amoureux ? Autant dire que je suis puceau, tant que tu y es ! - Bien sûr, que tu l'es, Nicolas de Merville. C'est évident ! Ça ne m'étonnerait pas que tu transpires en sa compagnie tant tu as envie d'elle et qu'elle te fait de l'effet. - Je n'ai jamais prétendu ne pas la désirer. Mais avoir du désir ne veut pas dire être amoureux, ma belle. - Tu as raison. Mais toi, mon chou, c'est différent. Toi, tu es amoureux. Ou plutôt, tu tombes amoureux. - Ben voyons... Tu me vois vraiment être amoureux ? Moi, Nicolas de Merville ? - Parfaitement ! Vu que c'est ton cas. Sinon, pourquoi aurais-tu pris la peine de défendre ta petite Roxane quand je la critiquai, égoïste que tu es ? Et surtout, tu ne t'efforcerais pas à le nier.
Je levai les yeux ciel. Ça devenait vraiment exaspérant... Je n'étais pas amoureux. Et je n'avais aucunement besoin de le prouver.
- Tu es tombée sur la tête ce matin, si tu veux mon avis... déclarai-je. - Et toi, tu vas bientôt la perdre, mon tout beau. Ta Roxane ne va pas t'épargner. Elle va même se faire un plaisir de te mettre à terre, si elle est bien la femme qu'elle prétend être. Et honnêtement, j'ai vraiment hâte de voir ça.
Je haussai un sourcil en la regardant. Elle y croyait vraiment... Moi ? Capable d'aimer sincèrement et passionnément une femme ? Pour leur corps oui. Mais d'amour ? Balivernes ! C'était à l'encontre de ce que j'étais. Oui, je voulais Roxane mais par désir. Pas par amour.
- Nicolas de Merville, le plus redoutable des libertins de France, amoureux d'une gamine de douze ans ! Continua Lucile qui se mit à rire.
Je retins une grimace de dégoût. J'avais toujours détesté qu'on se moque de moi. Et Lucile était en train de s'en donner à cœur joie... Si je ne m'étais pas repris, elle aurait déjà eu mon poing dans la figure. Je n'avais jamais été prompt à me battre à main nu, trouvant l'idée grotesque et puérile. Mais si on venait à trop me chercher, comme le faisait Lucile en cet instant, les coups pouvaient voler. Certes peu nombreux, mais ils venaient. Et pas de la manière la plus douce. Néanmoins, je me contentais de serrer les dents de fureur. Et cela me mettait encore plus en rage qu'elle puisse le voir. Elle me connaissait assez pour ça. Sans prévenir, elle déposa un baiser sur mes lèvres auquel je ne répondis pas.
- Allons ! Fit-elle, moqueuse. Pourquoi te mettre dans cet état-là ? Fais attention ou tu pourrais perdre la face. En tant que libertine, ça me déplairait beaucoup. Ça me donnerait de l'urticaire qu'on se moque de moi parce que je suis amoureuse. - Crois ce que tu veux, Lucile, crachai-je. Je sais quelle est la nature de mes sentiments envers Roxane. Il s'agit de désir.
Doucement, elle se pencha vers moi, approchant ses lèvres de mon oreille. Elle ne se gêna pas pour glisser une main sur ma nuque pour m'amener un peu plus contre elle.
- Mais du désir peut naître l'amour, chuchota-t-elle.
Je tournai légèrement la tête. Nos visages étaient si proche que nos nez se frôlaient. Je pouvais également sentir son souffle caresser mon visage alors que je la regardai droit dans les yeux, me demandant si elle ne s'était pas drogué pour débiter de pareilles sornettes. Je ne voyais que cette explication qui justifierait cette attitude.
- Tu es sûre de ne pas être tombée sur la tête ? Ou alors tu as bu je ne sais quelle potion, lâchai-je.
Le soupire d'exaspération qu'elle poussa eut le don de m'irriter un peu plus. Me prenait-elle vraiment pour un imbécile ou le faisait-elle exprès ? Dans les deux cas, j'avais une irrésistible envie de la baffer. Une chance pour elle que je savais me maîtriser.
- Soit, fit-elle. Tu dis ne pas être amoureux. Dans ce cas, prouve-le ! - Le prouver ? Dis-je en haussant un sourcil. - Parfaitement. Je veux une preuve que tu n'es effectivement pas amoureux en la mettant à bas. Fais-la tomber amoureuse de toi, prends la dans ta couche. Et quand ça sera fait, je veux que tu lui transperces le cœur en l'abandonnant au désespoir. Ça ne devrait pas être compliqué pour toi, pas vrai ? Tu le fais si souvent.
Je secouai légèrement la tête.
- Lucile... S'il y a une chose que tu devrais savoir, c'est que je n supporte pas qu'on me dise ce que je dois faire. De plus, ta petite manipulation ne me prend pas. Je n'ai rien à prouver. Ni a toi ni à personne d'autre. Je sais qui et ce que je suis. Et tu veux savoir la vérité ? Tu es jalouse de Roxane... Tu es jalouse parce qu'elle te fait de l'ombre, que je m'intéresse plus à elle qu'à toi. Tu as l'impression qu'elle te pique ton jouet préféré. Et tu ne le supporte pas. Et là, tu te veux te servir de moi pour la détruire et l'éliminer à jamais de la course. J'ai bien résumé la situation ?
Un regard incendiaire me confirma que j'avais visé juste. C'était si facile de la vexer et de toucher ses cordes sensibles. Et pourtant, Lucile était plutôt douée pour cacher ses faiblesses. Sauf que moi, je suis encore plus doué pour les chercher et les trouver.
- Ah et une dernière chose ! N'espère pas m'avoir comme ce cher vicomte de Valmont. J'ai certes des points communs mais je ne suis pas lui. D'autant plus qu'il est un personnage de fiction. Tout comme tu n'es pas Madame de Merteuil.
Qui est prit qui croyait prendre, comme on dit. Si elle pensait m'avoir par cette ruse, c'était raté. D'autant plus que ça manquait cruellement d'imagination. Je ne lui donnerai plus d'occasion de se moque plus longtemps de moi.
- Tu viens de me donner une nouvelle preuve de ton amour pour elle. Tu refuses de lui faire ce que tu fais à toutes les autres femmes. Et hommes, accessoirement. - J'ai jamais dit que je ne ferais pas d'elle ce que je souhaites. Je t'ai simplement fait savoir que ta petite manigance ne me prenait pas. Je compte la faire tomber amoureuse de moi et l'amener dans ma couche. - Et la suite ? Tu n'as pas l'intention de la jeter dans la boue comme tu te plais si souvent à le faire ? - Roxane ne tomberait pas dans ce piège. Bien qu'en étant amoureuse, elle s'y attendra. Elle n'est pas stupide. Elle sait parfaitement que jamais je tomberai amoureux. Elle s'y fera et parviendra à éteindre cet amour pour moi. Et nous resterons de bons amis. - Tu te voiles la face, mon chou. Jamais Roxane ne te pardonnera de l'avoir duper. Jamais tu ne parviendras à la faire tomer amoureuse de toi. Parce qu'elle se protégera. Comme tu l'as dit, elle ne tombera pas dans ce piège. - Si, je l'aurais... Elle sera à moi... Je la veux et je l'aurai. Point ! Ne fait pas l'erreur de me sous-estimer. - Et toi ne fais pas l'erreur de la sous-estimer, elle.
Lucile mit son index sous mon menton, me forçant à la regarder dans les yeux. Puis, avec le pouce, elle caressa mes lèvres avec une certaine douceur. Tout en s'exécutant, la libertine détailla avec minutie mon visage. Et en particulier mes yeux émeraudes que je savais être en partie mon succès auprès des femmes et des hommes. Elle se pencha vers moi pour venir embrasser mes paupières. Sa main se fit aventureuse, ouvrant lentement et un à un les boutons de ma chemise, et se glissa à l'intérieur pour cajoler mon torse imberbe à même la peau.
- Elle a déjà commencé à s'emparer de ton cœur. Et bientôt le reste suivra. Ton esprit, tes pensées lui appartiendront. Aussi sûrement que tu auras été un libertin hors du commun. - Je croyais qu'elle n'était qu'une gamine inexpérimentée. Je n'ai donc aucun soucis à me faire, n'est-ce pas ?
Lucile eut un rire doux à cette remarque alors que son autre main vint jouer avec mes cheveux tandis que la première poursuivait ses caresses sur mon torse. Un de ses doigts titilla un des tétons, provoquant de petites vagues de frissons. J'avais toujours été sensible à cet endroit et Lucile le savait. La preuve, elle y dessinait de petits cercles. J'eus un petit sourire alors que je posai mon front sur le sien, m'amusant à frotter mon nez contre le sien. Doucement je m'emparai de sa bouche puis de sa langue. Lucile plaça ses jambes de chaque côté des miennes tout en répond avec délice à mon baiser. Elle se colla à moi, de sorte que nos bassins se touchent. Je pouvais sentir son intimité contre la mienne.
D'une main ferme, je caressai sa cuisse en faisant remonter le jupon de sa robe. Mes doigts explorèrent plus en amont, frôlant son entrée. Son souffle devint plus prononcé quand mon pouce insista un peu plus sur cette partie érogène. Lucile n'eut pas d'autre choix que de me punir en mettant sa main au même endroit. Ses doigts enserrèrent doucement mon entrejambe pour ensuite la libérer de leur étreinte. Elle répéta le phénomène plusieurs fois, à la manière d'un massage.
Quant à moi, je flirtai avec ses lèvres tout en délaçant sa robe afin de libérer un de ses seins. Je le pris pleinement en bouche. Elle rejeta la tête en arrière en soupirant. Ses doigts serrèrent un peu plus ce qu'ils tenaient, me faisant malgré tout un peu mal. Mais la légère vague de douleur fut vite remplacée par autre chose de plus agréable. Lucile vint embrasser le creux de mon cou, me forçant à rejeter la tête en arrière. Je fermai les yeux pour mieux me laisser aller aux vagues de plaisir qui m'assaillaient. Ses lèvres descendirent à mon torse. De longs soupires s'échappèrent de ma bouche Soudainement, elle cessa. J'ouvris les yeux pour découvrir son visage tout proche du mien, nos bouche se frôlant. Elle introduisit sa main dans mon pantalon et caressa ce qu'elle y découvrit. J'en fermai à nouveau les yeux.
- Dis-moi que je suis irrésistible, Nicolas, dit-elle dans un souffle.
J'entrouvris les yeux pour l'observer, sans pour autant oublier de pleinement savourer ses attentions. Je me demandais quoi répondre. La connaissant, si je lui disais ce que j'avais vraiment envi de dire, elle partirait en me laissant sur ma faim. Je pourrais lui mentir mais je ne savais pas si j'en avais envi.
- tu es irrésistible, fis-je avec un sourire au coin.
J'avais opté pour le mensonge. Ce qui n'était pas plus mal car elle me récompensa par de doux mouvements de la main. J'avais ce que je voulais et elle aussi. Au final tout le monde est content. N'est-ce pas merveilleux ? Alors que je recommençai à m'occuper de son sein, Lucile s'empressa de m'ôter la lanière de mon pantalon et de mettre à l'air libre ma virilité. Virilité qu'elle ne tarda pas réchauffer avec sa bouche. Je la regardai faire alors qu'elle tentait de s'appliquer tout en massant les testicules. J'observai sa façon de faire tout en me concentrant sur ce que je ressentais. A savoir pas grand chose en vérité. Bon certes, le plaisir était là. Mais je devais avouer que sa langue ne me faisait pas aussi frissonner que je ne l'avais pensé.
D'autres femmes et hommes m'avaient offert ce genre... d'attention et ils s'étaient débrouillés bien mieux qu'elle. Pour m'amuser, je me demandai comment s'y prendrait Roxane. Sans doute son manque d'expérience me donnerait des frissons inégalés. Enfin.. ; quand je dis manque d'expérience, c'est peut-être un peu fort. Mais elle n'en avait pas autant que moi ou d'autres femmes de ma connaissance. Vu son âge, c'était normal. Peut-être pourrais-je lui apprendre certaines choses que les hommes aiment ? Je faillis en rire. Moi ? Enseigner à une libertine en devenir ? C'était à s'en tordre. J'eus un sourire en coin à cette pensée. Que Lucile interpréta à sa façon car sa langue s'accentua sur mon sexe. Ce qui eut le don de m'agacer un peu. Je profitai qu'un instant je fus hors de sa bouche pour la faire revenir s'asseoir sur mes cuisses.
Elle écarta un peu les pans de ma chemise pour déposer de petits baisers sur mon torse. Ça au moins, ça avait le don de me donner des frissons le long de l'échine jusqu'au bas du dos ! Elle savait où poser ses lèvres, à quel moment et comment. Y compris pour les petits coups de langue qui avaient davantage d'effet sur mes tétons. Ce revirement parvint à accentuer mon envie. Je glissai ma main sur son intimité et titillait du bout du doigt. Le souffle de Lucile s'en trouva plus pressant. Néanmoins, elle écarta ma main et s'empala sur moi. Je poussai un gémissement de plaisir en rejetant un peu la tête en arrière. Gémissement qui se transforma en râle quand Lucile commença à faire des mouvements. Je pouvais également l'entendre gémir et sentir son souffle précipité dans mon cou.
J'allais et venais en elle avec aisance, même si – comme à chaque – je ne parvenais pas à entrer entièrement. Par chance, j'y étais un peu plus des trois quart. Je n'avais jamais pu entrer totalement en une femme. Allez savoir pourquoi ! Mais je m'y étais habitué. Il suffisait juste de faire attention à ne pas leur faire mal, tout simplement. Et en l'occurrence, pour ce coup-ci, c'était à Lucile de faire attention. Car c'était elle qui menait les rennes en cet instant. Elle poursuivit ses mouvements tout en m'embrassant , allant de plus en plus vite au fur et à mesure que le plaisir montait. Puis dans un dernier petit cri et un dernier râle, nous atteignîmes l'extase.
Lucile enfouit son visage dans mon cou tandis que je fixai le vide en face de moi..Elle me déposa un baiser sur la joue puis s'enleva de mes cuisses. Elle resserra les lanière de sa robe comme elle put tandis que je remettais en place mon pantalon.
- Nico ? Fit-elle soudainement. - Oui ? - Fais attention. Tu tombes amoureux.
Je n'eus pas le temps de répliquer quoi que ce fut que déjà elle sortait de la pièce.
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