Nicolas de Merville | Sujet: Véra et Nico Sam 4 Juin - 16:05 | |
| Assis à mon bureau et un stylo entre mes doigts, j'écrivais. Ma main glissait sur le papier, donnant naissance à une suite de mot aux consonances mélodieuses et dures à la fois. Les rimes et les strophes jaillissaient comme un rien, comme guidées par l'état d'esprit dans lequel je me trouvais. A travers le stylo, ma souffrance s'exprimait. Mon esprit, focalisé sur Roxane, pleurait au moyen de ma « plume ».Les mots qui sortaient étaient mes larmes, la représentation même de ma douleur de l'absence de mon ex-femme.
J'étais dans un autre monde. Un monde où j'étais seul avec ma Roxane. Un sol, des murs et un plafond blancs parfaitement uni donnant l'impression qu'il n'y avait rien d'autre. Nous étions nus, comme au premier jour de notre naissance et entrelacés dans les bras de l'autre. Son corps était si tendre, si doux, si parfait ! Elle me souriait, heureuse d'être à mes côtés. Et je le lui rendais, submergé d'émerveillement devant sa silhouette aux courbes bien dessinées. Ma Roxane était tellement faite pour moi ! Ma main épousait à la perfection la moindre de ses formes. Que ce soit les hanches, les seins, les épaules. Et ses lèvres ! Ses lèvres fines et tendres qui me rendaient fou chaque fois qu'elles les posaient sur moi ! Peu importe l'endroit. Sa façon de m'embrasser n'avait rien en commun avec toutes ses pimbêches qui m'avaient embrassé durant ma vie humaine. Elle seule parvenait à me donner pareils frissons de plaisir.
Elle me manquait atrocement... J'aurais voulu qu'elle m'enlace comme elle-seule le faisait. Qu'elle caresse mon torse. Que ses mains expertes parcourent mon corps. Que ses lèvres me fassent frémir à nouveau. J'aurais voulu qu'elle me fasse soupirer, voire hurler, de plaisir. En esprit, je la revoyais s'approprier ma personne. Je sentais son parfum, son corps sur le mien. Je l'entendais me murmurer à l'oreille « Mon Prince Arrogant » avec une sensualité qui me faisait frémir comme jamais. J'étais de nouveau à elle. Je lui appartenais encore une fois. Tout comme elle m'appartenait. Roxane... Prend-moi ! Possède-moi ! Aime-moi comme toi-seule en est capable !
Une larme de sang douloureuse coula le long de ma joue et vint s'écraser sur la feuille. Puis d'autres suivirent , silencieuses alors que je continuais d'écrire ma douleur. Roxane ! Pourquoi es-tu partie ? Pourquoi m'avoir laisser seul ? Tu m'as abandonné ! Trahi ! Tu m'as laisser en compagnie de ma solitude... Cette ennemie que j'abhorre et que je ne peux supporter... Tout ça à cause d'une stupide jalousie !
Non... J'étais injuste... La faute me revenait entièrement... Si je n'avais pas trahi moi-même ma propre femme, la mère de mon fils, en transformant Victor, elle serait encore à mes côtés, en train de me cajoler. Comment avais-je pu être si stupide ! Si aveugle ! Si égoïste... Serais-je un jour pardonné ? Personnellement, j'en doutais... Comment pourrait-elle me pardonner de l'avoir poignardée dans le dos ? Comment pourrait-elle me refaire confiance après ce que je lui avais fait subir ? A sa place, j'en serais incapable... Roxane... comme je regrette... Je suis désolé. Je sais que ça n'est pas suffisant. Que c'est même insignifiant compte tenu ce que je t'ai fait. Mais j'ignore quoi dire d'autres. Il n'y a pas d'autres mot pour exprimer ma culpabilité. Et je culpabilise d'autant plus car, au fond, je ne regrette pas d'avoir transformé Victor. D'avoir encore et toujours de l'affection pour lui. Même si je lui en veux énormément de m'avoir également laisser, je ne regrette pas de l'avoir amené dans notre monde de ténèbres. Et ça me déchire ! Car je sais à quel point toi tu en souffres ! Je suis incapable d'effacer les sentiments que j'éprouve pour Victor. A mes yeux... je l'aime autant que toi. De façon différente mais de la même intensité. Je ne pourrais renoncer à aucun de vous deux et c'est bien cela le problème... Je m'en veux pour ça... Je mérite ta colère, ta haine, ton mépris... Mais ne pouvais-tu comprendre que ça ne changerait en rien mes sentiments à ton égard ? Que tu serais toujours ma Roxane et que je serais toujours ton Prince Arrogant ? Ne pouvais-tu savoir que notre vie n'aurait pas été changée pour autant ? Pourquoi as-tu douté ? Pourquoi as-tu été jalouse ? Parce que tu ne supportais pas l'idée de me partager ? Mais mon amour, jamais tu n'aurais eu à me partager. Je ne me serais pas offert à lui. Du moins, si tu ne m'avais pas abandonné... Tu aurais toujours été la privilégiée, la seule qui aurait la permission de me posséder. Et c'est encore le cas.
Des bras enlacèrent soudainement mon torse avec tendresse. Rêvais-je ? Etait-ce Roxane ? Ou juste que mon imagination me donnait l'impression que femme me serrait contre elle ? Les seins que je sentais contre mon dos étaient bien trop réels pour que ce fût un rêve.
- C'est encore ta Roxane ?
La voix plutôt douce et attristée de Véra finit par totalement me sortir de ma transe. Elle avait sa tête dans le creux de mon cou tandis que ses bras me serraient contre elle. Ses longs cheveux noirs caressaient ma joue tandis que je fixais le vide. Pour répondre à sa question, je fis un oui de la tête, ne prononçant pas un mot. Avec douceur, Véra se mit à glisser ses doigts dans ma chevelure, la caressant avec une tendresse dont seule les femmes amoureuses en sont capable. Pitié, Véra... Arrête ça... Si tu ne veux pas en être brisée, arrête...Je ne suis pas en état de résister. J'avais besoin d'affection. Un gros besoin même... Et Véra ne semblait pas l'avoir remarqué. Ou peut-être que si mais peut-être en profitait-elle ? Ça ne m'aurait pas étonné...
- Tu veux en parler ? - Non... Il n'y a rien à en dire...Elle est partie. Point. - Pourtant, tu continues d'espérer qu'elle revienne vers toi, n'est-ce pas ? - Oui.
Je l'entendis soupirer alors qu'elle me lâchais. Je me surpris à être déçu qu'elle se soit retirée. Bien que cette étreinte ne correspondait pas à celle que je désirais, il s'agissait d'une marque d'affection dont j'avais grandement besoin. Je me retournai un peu sur ma chaise pour voir Véra qui me tournait le dos, semblant réfléchir à la meilleure façon d'exprimer ce qu'elle pensait de tout ça. Même si elle cachait parfaitement bien ses pensées, comme je le lui avais appris, il ne m'était pas difficile de deviner. Elle était jalouse et en colère contre Roxane. Elle lui reprochait de m'avoir fait souffrir. Un peu comme moi quand j'étais pris dans mes plus grands assauts de solitude... Je ne pouvais totalement lui en vouloir d'avoir autant de haine envers Roxane. Elle ne comprenait pas et ne pourrait jamais comprendre la situation, n'ayant pas été présente.
- Nicolas... Qui te dit qu'elle reviendra ? Tu ne crois pas que si elle l'avait voulu, elle l'aurait déjà fait ? Ça fait presque un an qu'on est célèbre grâce à toi. Tu ne penses pas qu'elle a eu le temps de savoir comment te joindre ?
Les paroles de Véra me firent l'effet d'une gifle. Roxane ? Ne plus vouloir me revenir ? Etait-ce possible ? Oui, sans doute... Je l'avais suffisamment blessée pour qu'elle refuse de retourner auprès de moi. Mais n'étais-je pas le seul homme qu'elle avait aimé et aimera toujours ? En toute logique, ne devrait-elle pas avoir besoin de la protection de mes bras. Et pourtant... Oui... Véra devait avoir raison. Roxane serait déjà revenue... Après un siècle, elle serait revenue si elle l'avait voulu. Encore plus depuis que j'étais devenu chanteur de Rock... Roxane était trop fière pour vouloir être à nouveau à mes côtés. Ainsi donc m'étais-je acharné pour rien ? Avais-je été bercée par de faux espoirs ? Moi qui avait cru dur comme fer que mes chansons atteindraient ma Roxane, voilà que j'apprenais que je m'étais trompé... J'eus la sensation que ma maigre bouée de sauvetage que j'avais tenue depuis mon retour à la vie venait de disparaître et qu'à nouveau je sombrais dans les profondeurs des flots.
Véra prit place sur mes genoux et s'empara de mon visage, essuyant les larmes qui coulaient de mes yeux avec le pouce. Et tout ceci avec une extrême délicatesse qui me fit un peu frissonner.
Il ne fallait pas qu'elle continue... Véra en serait brisée. Et je ne voulais pas lui faire ça. Elle était une gentille fille avec du cœur. Un cœur d’artichaut mais un cœur quand même. Elle était toujours prête à aider les autres et à être présente pour ceux qu'elle aime. Et je devais avouer qu'en cet instant j'avais un furieux besoin de tendresse, avoir une épaule sur laquelle pleurer. Une chose qui ne me ressemblait pas. Mais mon cœur était si meurtri, broyé... La moindre marque de tendresse me soulageait un peu de ce point lourd à porter. Et Véra était en train de le faire en m'enlaçant et glissant sa main dans ma nuque. Puis cette même main vint descendre le long de mon torse. Je lui lui retirai avec une certaine douceur.
- Tu devrais pas, Véra. Tu sais très bien qu'il y aura jamais qu'une seule femme. Et ce n'est pas toi. Ça sera toujours Elle. Uniquement Elle. - Je le sais. Mais je sais également que tu as besoin d'être consolé, d'avoir quelqu'un qui te donne de l'affection. Même si ça ne correspond pas à ce que tu souhaites vraiment. Et j'aimerai pouvoir être là pour toi, te soulager un petit peu de ta peine.
Je la regardai quelques secondes. J'étais près à céder à sa requête. Quel mal y avait-il en vérité ? Roxane ne reviendrait probablement pas. Devais-je rester seul sans m'offrir quelques petits plaisirs ? Le problème c'est que Véra, même si elle avait parfaitement conscience que je ne suis pas amoureux d'elle, va commencer à avoir de l'espoir malgré elle et énormément en souffrir. Et je n'y tenais pas vraiment. Je l'appréciai. A l'instar de Matthew, David et Jeremy, elle m'avait également sorti de ma léthargie au moyen de la musique. Ce serait mal la remercier que de la faire plonger.
- Tu en souffriras, Véra. - Qu'importe. Si j'ai pu te consoler d'une quelconque manière, j'en serai heureuse.
Elle ne comprenait pas... Elle était trop naïve pour réaliser à quel point ce genre de chose pouvait faire mourir un cœur. J'allais le lui dire mais elle fit parcourir sa main sur mon torse avant de poser ses lèvres sur les miennes. Ce fut la destruction de mes dernière digues. Je glissai doucement la langue en fermant les yeux, me laissant aller à sa tendresse. Je la soulevai et la conduisis dans sa chambre pour l'allonger sur le lit.
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Nicolas de Merville | Sujet: Re: Véra et Nico Sam 4 Juin - 17:24 | |
| Allongé sur le lit, je fixai le mur face à moi, le dos tourné à Véra qui dormait à côté de moi. Je repensai à ce que je venais de faire avec ma musicienne. Le regrettais-je ? Oui un peu. A coup sûr, elle en souffrirait. Mais ce n'était pas comme si je ne l'avais pas prévenue, n'est-ce pas ? En tout les cas, nous avions passez un moment plutôt sympa. Oui, je dis bien sympa. Car c'était bien ce que ça avait été. Sympa mais rien de plus. Un peu comme une soirée en famille à faire des jeux de société. C'était un bon moment mais rien d'exceptionnel non plus. Si je me sentais satisfait ? Pas vraiment. Requinqué, certes mais pas pleinement satisfait. Véra m'avait tout juste fait frissonner. Mais heureusement pour elle, suffisamment pour me remettre d'aplomb et me redonner courage. Roxane ! Tu me reviendras ! Je n'abandonnerai pas ! Même si je dois attendre encore un siècle, je serai toujours là, prêt à t'accueillir ! Tu seras de nouveau à moi et rien qu'à moi ! Tu m'appartiendras ! Je le décrète ! Plein d'une nouvelle énergie, je quittai le lit, nu. Je pris mes habits et commençai à m'habiller. Alors que j'enfilai mon pantalon de cuir noir, Véra se réveilla et me regarda.
- Tout va bien, Nico ? - Parfaitement bien, ma petite chérie, déclarai-je avec un petit sourire en coin.
Torse nu, je m'approchai d'elle. Je vis son regard s'attarder sur mon thorax imberbe et lisse et ne pus m'empêcher d'en sourire. Désolé, petite Véra, mais plus jamais tu n'auras l'occasion d'y poser la main. Délicatement, je pris le menton de ma musicienne, la forçant à plonger son regard dans le mien si vert. Cruel, moi ? Noooon ! Juste un parfait salaud.
- Tu n'imagines pas ce que tu as fait pour moi. Peut-être te le revaudrai-je ?
Ignorant son petit haussement de sourcil, je l'embrassai sur le front avant de quitter sa chambre, encore torse nu et tenant sur mon bras mon haut. Je fermai la porte derrière moi sous les yeux éberlué de Véra qui venait de comprendre à qui elle avait à faire.
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