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| Rencontre avec ses Ancêtres (Pv Mathilda Tyler) | |
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Nicolas de Merville | Sujet: Rencontre avec ses Ancêtres (Pv Mathilda Tyler) Lun 9 Jan - 19:04 | |
| Le Jardin d'Eden ! J'avais entendu parlé de cette maison-close qui faisait également office de club de strip-tease. D'après les rumeurs que j'avais pu percevoir, il appartiendrait à la mafia Bukovsky et accueillerait volontiers les vampires ainsi que les loups. Sans compter les jolies filles et les jolis garçons de l'établissement réputés pour être de très haute gamme. Je devais avouer que cela émoustillait ma curiosité. Je me demandais à quoi pouvait ressembler une maison-close pour êtres surnaturels. C'est la raison pour laquelle je me tenais ce soir devant ce fameux club dont l'enseigne brillait joyeusement dans la nuit. Une file de gens se trouvait devant moi, passant à côté d'un vigile intransigeant à l'allure sévère. Néanmoins, je pus remarquer qu'il laissait passer un bon nombre de personnes. Mortelles ou non. Même si la plupart s'avérait être des vampires. J'allais donc facilement pouvoir passer et entrer dans ce lieu qui m'intriguait. J'arrivai enfin devant l'homme chargé de contrôler les clients. Un humain ? Je fus assez surpris qu'ils aient engagé un mortel pour surveiller l'entrée. Cependant je vis assez vite les deux teasers ainsi qu'une lampe à sa ceinture. Des armes anti-vampire et anti-loup ! Voilà qui expliquait tout ! J'avais intérêt à faire gaffe même si à priori tout se passerait bien. Le vigile me regarda d'un œil critique puis demanda mes papiers d'un ton bourru. Même si son attitude me déplaisait, j'obéis. Je ne tenais pas vraiment à faire d'histoire juste pour entrer dans une maison-close. Il supervisa rapidement ma carte d'identité que je lui avais tendu. Et oui ! J'en avais fait faire une après ma sortie de ma léthargie. C'est toujours utile. Même si j'en avais pas vraiment besoin compte tenu de ma célébrité. Ce qui n'échappa pas au tas de muscle face à moi.
- Vous pouvez entrer, dit-il en me rendant ma carte.
D'un geste vif, je la récupérai puis pénétrai dans le bâtiment. Dès que j'eus passé l'entrée, une musique lancinante parvint à mes oreilles. Et plus je m'avançais dans le couloir, plus elle devenait forte. J'arrivai enfin dans une grande pièce aux lumières tamisées rouge qui offraient au lieu une ambiance des plus chaleureuse mais également érotique. De quoi correspondre à la maison ! Des fauteuils et des canapés rouges étaient éparpillé un peu partout, encerclant des tables basse en verre. Une grande majorité des sofas étaient tourné vers la scène située au fond, permettant ainsi à chacun de profiter du spectacle lorsqu'il y en avait un.
Pour une heure aussi peu avancée de la nuit, il y avait beaucoup de monde. De petits groupes de trois ou quatre personnes se prélassaient sur les sofas et discutaient entre eux avec des sourires moqueurs. Un grand nombre de solitaires se tenaient au bar en plein centre de la salle. Ils sirotaient joyeusement leurs verres d'alcool – de sang quand il s'agissait de vampires – tout en bavardant avec le barman qui, avec la force de l'habitude sans doute, parvenait aisément à travailler en même temps. Lui aussi était mortel. Je trouvais étonnant que le personnel d'un établissement destiné aux vampires et autres êtres surnaturels soit constitué d'humains. A la limite, pour les garçons et les filles, je comprenais. Mais pas vraiment pour le vigile ou le barman. Mais d'un côté, ce n'était pas vraiment surprenant. Il est plus aisé de manipuler et de se faire obéir d'un mortel que d'un immortel. Et il n'y a que les mortels pour accepter de travailler pour des vampires comme les Bukovsky.
Je n'avais jamais rencontré l'un d'entre eux. Cependant, j'en avais pas mal entendu parlé depuis que j'étais devenu chanteur de rock. Et j'avais de fortes raisons de m'en méfier. Ils étaient dangereux. Et dire qu'avant toute cette histoire d'esclavage, je n'avais jamais entendu parler de vampires dits Sang-Pur. Et je n'étais pas certain de comprendre ce que cela signifiait réellement. Si ce n'est qu'ils sont les supérieurs de tous les autres vampires.
Je me demandai soudainement si un de ces vampires se trouvait ici. Sentirais-je une différence avec la présence des autres buveurs de sang dans la salle ? Ont-ils une aura plus forte que les autres, ce qui imposerait à l'obéissance comme c'est le cas des loups alpha ? Moi-même, comment réagirai-je face à un Sang-Pur ? Me montrerais-je respectueux mêlé à une crainte ou serais-je arrogant comme il me sied le mieux ? Toutes ces questions me firent sourire. Surtout en m'imaginant fermer le clapet à un Sang-Pur. Ce devait être follement drôle ! Je secouai doucement la tête pour me sortir toutes ces idées superflues de mon esprit. Si cela devait arriver, je serais probablement mort. Hors, il n'était pas encore temps pour moi de mourir. Je devais retrouver Roxane avant. Et lui dire à quel point je suis désolé de lui avoir causé tant de souffrance. Même si cela ne réparerait strictement rien, je tenais au moins à lui faire savoir. Qu'elle sache que je regrette de l'avoir profondément blessée.
Fièrement et avec toute la prestance d'un prince – n'étais-je pas le Prince de l'Arrogance ? Oh ! Ce n'est pas moi qui l'ai dit ! C'est ma Sauvage ! – je descendis les marches de l'estrade pour atteindre la salle. Quelques regards se posèrent sur moi. Certains avec curiosité, d'autres avec indifférence. Mais les plus nombreux furent effarés et quelques peu admiratifs. Leur idole, Nicolas de Merville, le chanteur du groupe The Ressurected, se trouvait devant eux ! Je faillis en rire. Même parmi les vampires j'étais adoré, vénéré ! Décidément, je méritai le titre de dieu ! Toujours avec la même assurance et la même fierté, j'allais prendre place sur un fauteuil. Bien qu'en retrait, je pouvais parfaitement voir tout ce qui se passait dans la pièce. Que ce soit sur la scène ou parmi les clients. A peine fus-je assis qu'une serveuse s'avança vers moi.
- Que puis-je vous servir, monsieur, demanda-t-elle poliment.
J'eus un fin sourire en constatant que sa voix tremblait légèrement. Pauvre petite que l'émotion mettait en émoi ! J'en profitai pour la regarder à ma guise. Des cheveux blonds très fins attachés en jolie queue de cheval. Un petit nez droit. Un menton joliment arrondi. Des yeux en amande de couleur marron. De hautes pommettes dont les joues devenaient écarlates tandis que mes yeux émeraudes la scrutaient, s'attardant sur ses formes. Je devais avouer qu'elle était plutôt pas mal. Et son rougissement la rendait adorable. Je lui fis un sourire amicale avec tout ce qu'il y avait de plus charmant. Le genre de sourire dont toute femme craque. La prude en rougit d'autant plus. Puis je pris une voix douce en plongeant mes yeux dans les siens.
- Qu'avez-vous à me proposer, ma demoiselle ? Demandai-je à mon tour.
Elle dut se prendre à deux fois avant de me faire une énumération des différents type de sang qu'ils avaient en stock. Je fus sidéré qu'ils en possèdent autant. Et comment parvenaient-ils à s'en procurer ? Je doutais que les hôpitaux acceptent de fournir des poches de sang en aussi grande quantité, en sachant qu'ils en ont grand besoin.
- Et il y a possibilité de réchauffer le sang, si vous le souhaitez, ajouta la serveuse. - Ce serait aimable à vous, mademoiselle. Et je prendrai du A positif. - Bien, monsieur. A votre service, monsieur
J'eus du mal à retenir un rire. C'était trop charmant pour ne pas être un minimum attendri par autant de sollicitude. Et d'autant plus en sachant que c'était la nervosité qui l'avait fait parler ainsi. Je la suivis du regard avec air amusé. Je pus remarquer un petit déhanché timide et totalement involontaire. Cette fois je ne pus m'empêcher de rire doucement. On aurait presque dit qu'inconsciemment elle cherchait à me faire céder à son charme féminin. Mais ma pauvre petite chérie, navré de te décevoir mais la seule femme capable de s'emparer de mon cœur est d'un tout autre calibre. Jamais tu n'auras son niveau. Qu'importe tes efforts pour y parvenir, il est bien trop élevé pour que tu ne puisses ne serais-ce que l'effleurer. Vous ne jouez pas du tout dans la même cour. Tu as beau être très charmante et plutôt attirante, tu n'as rien à voir avec ma Roxane. Aucune comparaison n'est possible. Ce serait même insulter ma Sauvage que de faire cela. Roxane est l'incarnation même de la Beauté, de la grâce féminine et de ce qui fait une femme. Elle est la femme dans toute sa splendeur destructrice ! La forme même de son sexe. Elle est le feu, voire l'incendie alors que tu n'es qu'une toute petite étincelle qui finit par mourir.
Je me désintéressai d'elle pour parcourir les lieu du regard. Les gens évitaient mon regard ou feignaient n'avoir pas regarder dans ma direction. Pendant un bref instant, j'avais la sensation de me retrouver au XVIIIe siècle, lors des innombrables réceptions que les aristocrates de cette époque se plaisaient à organiser pour soi-disant être bien vu par la société. Ma présence à ce genre de soirées ne manquait pas de faire fureur et les murmures sur mon passage ne manquaient pas. Et je me plaisais à les entretenir. J'aimais qu'on parlât de moi, susciter l'attention, qu'on envie ce que je représentai, montrer ce que jamais ils ne pourraient être, cette liberté que j'avais acquise par moi-même et qui leur était inaccessible à cause de leur étroitesse d'esprit. Sur ce point, Roxane et moi sommes pareils. Nos différences ? Mon ex-femme est bien plus fière que moi. Ce qui n'est pas peu dire. J'ai moi-même un égo démesuré. Et je n'ai pas honte de l'avouer. Mais Roxane me surpasse dans ce domaine. Ce qui me rend d'autant plus fier de l'avoir à mes côtés. Du moins, quand elle l'a été... Lorsque que je méritai d'être son mari.
Sur des estrades, des danseuses et des danseurs bougeaient au rythme sensuel de la musique. Ils s'aidaient d'une barre métallique pour exécuter certains tours qui, je devais l'avouer, étaient plutôt recherchés. Ils se mouvaient contre cette barre comme s'il s'agissait d'une autre personne. Leurs mouvements langoureux et souples semblaient s'unir avec les notes plaintives et suppliantes qui sortaient des hauts parleurs. Une femme releva une jambe et la fit montrer le long de la barre. Elle s'y collait presque, donnant l'impression qu'elle en demandait davantage.
Mes yeux s'attardèrent sur un jeune homme qui dansait lui-aussi. Ses figures et ses gestes étaient plus hésitants. Sans doutes était-il un nouveau. Je trouvais son manque d'assurance plutôt craquante. Et lui-même était à croquer. Son visage jeune et doux lui donnait un air angélique et innocent, à l'image d'un enfant. Ses yeux bleus plein de vie étaient vifs et brillaient d'une naïveté charmante. Sa bouche aux lèvres pleines appelait aux baisers. Quant au reste de son corps, il avait tout d'un homme accompli et bien formé. Je pouvais voir des muscles fermes sous ses vêtements de cuir noir. D'ailleurs son pantalon lui collait tellement à la peau qu'il épousait la forme de ses jambes longues sans la moindre pointe de graisse. Son vêtement s'avérait particulièrement serré à l'entrejambe, laissant ainsi deviner les contours. Je mis la tête légèrement de côté, m'amusant à en juger la taille et l'apparence. D'après ce que je pouvais en voir, elle était pas mal. Je fus tenter de lui retirer tout son attirail pour vérifier mes déductions et pousser plus loin mon exploration. Mais bien entendu, je n'en fis rien et me contentai d'observer d'autres parties de son corps. Comme ses larges épaules et son torse puissant que j'aurai eu plaisir à caresser dans une certaine intimité.
Je fus soudainement sortis de ma contemplation par le retour de la jeune serveuse.
- Voici votre coupe de sang, monsieur de Merville, annonça-t-elle.
Je tournai la tête vers elle et lui adressai un sourire charmeur, bien que je fus quelque peu irrité par sa soudaine arrivée. J'attendis qu'elle s'éloigne avant de prendre une gorgée. Le sang n'avait peut-être pas la chaleur qu'il devrait avoir mais au moins il l'était suffisamment pour être apprécié comme il se devait. Et bien ! Il allait falloir que je félicite le service. Je pris une seconde gorgée quand un petit homme trapu et grassouillet monta sur la scène, un micro en main.
- Messieurs ! Bien le bonsoir ! Dans quelques instants notre show va bientôt commencer. Et à la fin du spectacle vous aurez la chance de contempler la plus fine fleur de notre maison. La splendide, la ravissante et la sulfureuse Mathilda Tyler dansera et chantera pour vous !
Quelques cris enthousiastes et impatients retentirent. Pour ma part, je me contentai de boire sans même réagir. La fine fleur, hein ? Durant ma vie de mortel, j'étais allé plusieurs fois dans des maisons-closes et les « fines fleurs » n'étaient pas aussi belles qu'on le prétendait. Du moins, à mes yeux. C'est la raison pour laquelle cette annonce ne me fi ni chaud ni froid. Buvant mon sang, je regardai le spectacle d'un air absent.
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| | | Mathilda Tyler | Sujet: Re: Rencontre avec ses Ancêtres (Pv Mathilda Tyler) Mar 10 Jan - 16:15 | |
| Assise devant le miroir, je soulignai mes yeux de crayon noir alors que mon visage était saupoudré de fond de teint. Un rouge-à-lèvre discret colorait ma bouche d'une couleur tendre. Je n'avais jamais été du genre à me pomponner de la sorte. Je me maquillais que très rarement, préférant de loin être au naturel. Mais quand on est une prostituée, il faut savoir faire fi de nos habitudes. Plus ou moins satisfaite du résultat, je commençai à me faire une coiffure. Je tordis mes cheveux dans tous les sens , cherchant quelque chose d'à peu près convenable mais rien ne me convenait. Dans un soupire de lassitude, je les laissai retomber sur mes épaules. Au diable la coiffure ! J'étais beaucoup mieux les cheveux détachés. Et qu'importe ce que pouvait dire le patron ! Qu'il aille au diable, lui aussi ! Si j'étais de mauvaise humeur ce soir ? Oui, en effet. Pourquoi ? Je l'ignorai. Un rien pouvait m'irriter. J'étais d'une humeur où le simple fait de me parler me faisait sortir de mes gonds. Ou presque.
Ce genre d'attitude ne me correspondait pas. Ce n'était pas vraiment moi. Du moins, en partie. D'ordinaire, j'étais joyeuse et plutôt taquine. Je me montrai compréhensive et douce, restant à l'écoute des autres. Mais ce soir... j'étais comme une chatte toute griffe dehors. Les filles, autour de moi, s'apprêtaient également pour le show qui venait de commencer. Certaines étaient déjà passée sur scène mais elles étaient revenues dans les coulisses pour remettre en place leur coiffure ou leur maquillage avant de se faufiler parmi les clients avides de tendresse.
En ce qui me concernait, je serai la dernière à monter sur l'estrade, étant le clou du spectacle comme le patron aime à le dire... J'émis un soupire à cette pensée. Oh ! Je n'étais pas vraiment mécontente de ma pseudo célébrité au sein de l'établissement. Ainsi, Sevastian Bukovsky entendrait parler de moi, ce qui me permettrait de me rapprocher de lui et donc de ma mère. Je trouvai juste exaspérant de faire tout un foin pour ça.
Soudain, une des filles entra brusquement dans les coulisses. Elle semblait surexcitée alors que son visage était rouge, sans doute pour s'être précipitée ici . Tout le monde se retourna pour lui faire face, moi y compris.
- Vous ne devinerez jamais qui j'ai vu dans la salle ! Déclara-t-elle. - Qui ça ? Demanda une de mes collègues. - Nicolas de Merville ! Le chanteur de The Resurrected ! - Quoi !
Tout le monde se leva d'un bond et parlant d'une même voix. Je fus la seule à rester assise, je me détournai de l'agitation général afin de continuer à me préparer. Je laissai mes collègues s'extasier tout seuls sur une personnalité qui, selon moi, ne méritait pas autant d'attention. Nicolas de Merville était célèbre, oui. J'aimais peut-être sa musique. Ses paroles me touchaient beaucoup et sans doute plus que je ne me l'avouerai, compte tenu de l'amour et de la souffrance parfaitement palpables qui en jaillissaient. Mais cela s'arrêtait là. A mes yeux, il restait un petit vampire ne sachant que se vanter et pervers de surcroît. Je secouai légèrement la tête en les voyant agglutinés devant le rideau pour voir ce qui se passait dans la salle. Même les garçons s'y mettaient ! A la limite, venant de Brian, je comprenais. Il était homosexuel comme quelques autres qui travaillaient ici.
- Il est où ? Je le vois pas ! Fit Angelica. - Là-bas, dans le coin, en peu à l'écart. - Ah oui ! Qu'est-ce qu'il est beau ! Et qu'est-ce qu'il a la classe avec sa coupe de sang à la main ! - Moi, je lui donne mon sang quand il veut ! - Et dire que l'un d'entre nous aura la chance d'être baisé par lui ! J'ai entendu dire qu'il était bi. - Ça t'arrange bien, hein Brian ? Fit un des garçon en direction de l’interpellé. Qui sait, peut-être que tu pourras profiter de son joli petit cul.
Brian se contenta de lever les yeux au ciel. Il avait l'habitude de ce genre de remarques qui, contrairement à ce qu'on pourrait penser, avait tout ce qu'il y avait de plus amical et gentiment taquin. Entre prostitués, les allusions en tout genre sur le sexe ou sur les orientations sexuelles étaient monnaie courante. De ce côté-là, nous étions libre et sans la moindre gêne.
- Pourquoi seulement un d'entre nous ? Poursuivit Angelica. Il peut en avoir plusieurs. Il a toute la nuit devant lui - Tu as raison. Je me demande qui il choisira. - Personne...
Ma voix avait mit fin à toute cette cacophonie et ce babillage ridicule. Tout le monde resta silencieux alors qu'on me jetait des regards surpris et curieux.
- Quoi ? - Je disais qu'il ne choisira personne. - Pourquoi tu dis ça ? - Et qu'est-ce que tu en sais ? Répliqua Angelica
Je la toisai du regard avec mépris. Regard qu'elle me rendit bien et auquel je ne cédai absolument pas. Elle et moi étions comme chat et chien. Nous nous détestions mutuellement. Elle était jalouse de ma notoriété, de l'entente que je pouvais avoir avec les autres filles et garçons de la maison-close. Quant à moi, je la trouvai stupide d'être aussi fière d'être prostituée. Mis à part moi, personne n'avait voulu vendre ainsi son corps. Qui a-t-il de glorifiant ? Moi-même, je ne ressens aucune fierté à me retrouver là-dedans. Et ce n'est que dans l'unique but de retrouver ma mère et obtenir des explications de sa part concernant le meurtre de mon père. La police ne pouvait la retrouver, étant donné qu'elle était proche de Sevastian Bukovsky. Et on ne m'aurait certainement pas permis de l'approcher comme je l'aurai voulu. Et les condition n'auraient pas été favorables pour une conversation honnête. Je n'avais trouvé que ce moyen là. Mais Angelica, c'est tout autre chose. Elle a voulu devenir prostituée. Parce que soit-disant ça lui permet de coucher avec des hommes qu'elle n'aurait pas pu approcher. Et aussi parce que, soit-disant, c'est classe. Vraiment ridicule..
- Tu es dans sa tête peut-être ? Ricana Angelica. - Contrairement à toi, j'ai un cerveau. Et ce cerveau me fait supposer qu'aucun homme n'aurait plaisir à avoir des oies comme toi qui piaillent sans cesse dans ses oreilles. Si j'étais lui, cela me couperait très vite l'envie, répliquai-je sans scrupule. - Qu'est-ce que tu viens de dire, espèce de garce ? - Quoi ? Que tu n'as pas de cerveau ? C'est la vérité pourtant
Elle s'apprêta à se jeter sur moi, mais on la retint de force. Brian s'avança vers moi.
- Hey, ma petite louve, fit-il.
C'était un surnom qu'il se plaisait à m'affubler. D'ailleurs, un bon nombre de personnes s'était vu attribuer ce genre de petits mots affectifs.
- J'ai l'impression que tu es d'humeur rageuse, ce soir, dit-il alors que les autres tentaient de calmer Angelica. - Ton impression est bonne, répondis-je, acide.
Il posa ses mains sur mes épaules et se mit à me masser.
- Laisse-moi te détendre un peu. Et puis, tu sais que tu ne devrais pas provoquer Angelica. Même si je reconnais qu'elle... - Merci mais je me passerai de tes conseils, Brian... - D'accord ! D'accord ! Je dis plus rien.
Il continua à me masser en silence. Je m'en voulus. Brian n'était pour rien dans cette histoire. Je n'avais rien contre lui. Et il n'était pas la source de ma mauvaise humeur. La vérité, c'était que je me faisais du soucis pour Swan. Aujourd'hui était l'anniversaire de la mort de sa mère. Et je n'étais pas présente pour la soutenir. De plus, chaque année, à cette date, son père devenait plus violent que d'habitude. Comment pouvais-je la laisser seule avec lui... ? Je m'en voulais de n'avoir pas pu me libérer pour être avec elle. Nous serions allée quelque part pour boire quelque chose. Ou alors on aurait marcher en silence. Ou bien, nous serions restée chez elle, malgré la compagnie plus qu'orageuse de son paternel. Qu'importe ce que nous aurions fait mais au moins elle n'aurait pas été seule et triste. J'espérai que quelqu'un d'autre fut avec elle. Quelqu'un qui essaierait de la faire rire, ou au moins sourire. Je l'espérais vraiment.
- Pardon, Brian, dis-je. Je n'aurai pas dû te parler ainsi. - Ne t'en fais pas, petite louve. Je ne vais pas t'en vouloir pour ça.
Il cessa ses massages.
- C'est à ton tour, il me semble.
J'acquiesçai puis me levai de ma chaise pour me diriger vers la scène. En passant devant Angelica, je lui tirai "gentiment" la langue. Totalement puéril, je le conçois. Mais la tentation avait été trop forte pour pouvoir y résister. Elle faisait une telle tête rageuse que je n'avais pas su m'en empêcher. Dès que je mis le pied sur la scène, une véritable ovation m'accueillit. On me siffla et m'applaudit. C'était à qui faisait le plus de bruit. J'avais tellement l'habitude de ce genre d'acclamation que cela me fit ni chaud ni froid. Je m'installai près de la barre de fer située au centre de la scène et attendit que la musique commence avant de danser. C'est alors que je le vis, ce fameux vampire célèbre et faisant craquer quiconque posait son regard sur lui. Confortablement installé sur son fauteuil, il me regardait avec une attention presque soutenu. Un mélange de curiosité et, peut-être, d'effarement se lisait dans ses yeux d'un vert si intense qu'ils me troublèrent.
Dernière édition par Mathilda Tyler le Mar 17 Jan - 1:12, édité 1 fois |
| | | Nicolas de Merville | Sujet: Re: Rencontre avec ses Ancêtres (Pv Mathilda Tyler) Dim 15 Jan - 4:37 | |
| Je regardai le spectacle d’un air distrait. Même si les danseurs et danseuses qui évoluaient sur la scène avait un certain talent et possédaient un certain charme – on ne pouvait le nier – aucun ne se démarquait. Ils n’avaient rien d’original à mes yeux. J’avais vu des spectacles bien plus recherchés. Comme dans certaines maisons-closes parisiennes alors que j’étais toujours humain.
Au souvenir de ma ville natale, j’eus un sourire nostalgique. Ah ! Paris au dix-huitième siècle ! Elle était animée ! Il y avait toujours de petites animations de rue. On pouvait se promener sur les bords de la Seine. Chose qu’il m’était régulièrement arrivé de faire avec une femme accrochée à mon bras. La place du marché était particulièrement vivante. Les marchands criaient à qui voulaient l’entendre que leur produit était le meilleur. Les gens s’affairaient autour des stands afin d’en juger la qualité. Des échanges se faisaient régulièrement. Des gens se connaissant s’y croisaient par hasard et se mettaient à discuter entre eux tout en faisant leurs achats. On trouvait aussi un nombre incalculable de tavernes où les ragots allaient bon train et où les étrangers décrivaient leurs pays ou les aventures éventuelles qu’ils avaient vécu. Et surtout, il y avait l’Opéra où se déroulaient toutes sortes de représentations. Y compris des pièces de théâtres ou des ballets. L’Opéra était l’endroit rêvé des aristocrates ! Très peu s’y rendait pour véritablement voir ce qui se passait sur scène, bien sûr. Ils étaient trop occupés à s’espionner les uns les autres et guetter le moindre faux pas. Les gens de cette époque étaient si hypocrites, aimant paraître plus beau et plus intelligents qu’ils ne le sont en vérité. Pour ma part, je faisais les deux. Je suivais le spectacle tout en jetant quelques regards sur les gens, m’amusant simplement de constater à quel point ils étaient stupides.
Ma ville, ainsi que mon pays, me manquait un peu. Je me demandai ce qu’il était devenu. Oh ! bien entendu, j’étais au courant que depuis plusieurs siècles il n’y a plus de roi et que la Révolution qui menaçait à l’époque où j’y vivais avait finalement éclaté. Mais je voulais voir comment était mon ancien chez moi. A quel point était-il devenu différent ? Comment avait évolué les mentalités ? Reconnaitrais-je la ville qui m’a vu naître ?
Je ne faisais plus du tout attention au spectacle qui se déroulait sous mes yeux. J’étais bien loin dans mes pensées et mes souvenirs. Je revoyais les fois où je faisais visiter Paris à Roxane. Elle n’avait pas particulièrement aimé la France sans pour autant la détester, contrairement à la Nouvelle-Orléans. Je faillis rire en repensant à la nuit où elle s’était infiltrée dans ma chambre alors que je dormais tranquillement pour se rendre au théâtre pourtant fermé. Oh ! Elle s’était bien amusée à me « chauffer » , comme on le dit aujourd’hui, quand elle m’avait vu nu sous mes draps. Une habitude due au fait que j’avais toujours détesté mettre les tenues de nuit qu’on portait à mon époque. Et je n’ai toujours pas perdu cette habitude, même si je préférai ce qu’on appelle les pyjamas.
Roxane… mon amour… Repenser à elle resserra mon cœur qui ne battait plus depuis pratiquement deux cent cinquante ans. Je bloquai immédiatement la douleur et me mis une barrière pour ne plus songer à celle que j’aimais. Au même instant, on annonça l’arrivée de Mathilda Tyler. Encore elle ? J’émis un soupire. Je doutais qu’elle rehausse le niveau de l’établissement. Je n’étais donc pas plus curieux de savoir à quoi elle ressemblait. Je pris simplement une gorgée de ma coupe de sang avec ennui. Pour être franc, j’étais déçu par cet établissement. Même s’il y avait de beaux spécimens et un minimum intéressants, je ne trouvais pas ce magasin du sexe très différent des autres que j’ai pu connaître. A part le fait que la majorité des clients s’avérait être des êtres surnaturels, il était semblable à toute autre maison- close. Même si j’avoue que l’ambiance était plutôt sympa avec les lumières tamisés, les fauteuils de velours, le bon niveau apparent des filles et des garçons – preuves d’un certain prestige – il ne sortait pas de l’ordinaire.
Une silhouette s’avança sur scène. Dès qu’elle apparut, une véritable euphorie explosa d’un coup. Tous les hommes, sans la moindre exception, se mirent à hurler en même temps. Certains sifflaient, d’autres criaient de joie. Il y en avait qui scandait, au point de s’époumoner, le nom de la jeune femme qui s’avançait. Sur le moment, je ne lui accordai aucun regard. Mais quand mes yeux se posèrent finalement sur elle je fus sur le choc. De peu, je me retins d’ouvrir la bouche de stupéfaction. Mon cœur fit plusieurs bonds dans ma poitrine. De légers tremblements me prirent tandis qu’un flot d’émotions m’envahit. La curiosité, la fascination, la consternation et l’incompréhension se mêlaient en moi pour me faire pratiquement perdre tout repère.
Cette assurance, cette droiture et ce maintient étaient la copie conforme de Roxane ! Elle avait la même grâce. Et sa beauté était sans pareil ! Pourtant, il y avait une nette différence. Le charme de Roxane était beaucoup plus brut, plus éclatant. Il éblouissait presque douloureusement. Alors que Mathilda possédait une beauté plus douce et plus modeste. Elle jouait plus sur le naturel bien qu’elle fut actuellement maquillée. Mais il s’agit d’un maquillage discret, juste là pour souligner ce qu’elle possédait déjà. Alors que Roxane aimait qu’on la remarque et en mettre plein la vue. Elle désirait qu’on ait d’yeux que pour elle, qu’elle soit au centre de l’attention générale. Et elle utilisait tous ses atouts pour ça, les amplifiant.
Mathilda se mit à danser. Ses mouvements suivaient à la perfection le rythme de la musique. Ils étaient d’une telle aisance qu’on aurait dit qu’elle avait fait cela toute sa vie. Sensuelle, elle attisait la convoitise des hommes et en jouait avec habileté. Comme l’aurait fait Roxane. Elle s’approchait d’eux, glissant presque sur le sol de la scène alors qu’elle s’y étalait pour s’approcher du public. Elle faillit en embrasser un mais au dernier moment, elle s’écarta, le jetant presque loin d’elle. Elle me repéra et posa ses yeux sur moi qui ne pouvais cesser de la regarder. Elle avait les yeux bleus. Un bleu aussi profond que mon ex-femme. Ils en avaient presque la forme même s’il y avait une différence. Par moment, selon la lumière, ils viraient au vert. Un très beau vert, je dois avouer. Ses cheveux bruns effleuraient ses épaules, ondulant un peu à leur extrémité tandis que le reste étaient lisses, leur offrant un aspect soyeux et doux. De la même façon que Roxane.
Mais le pire restait ses lèvres. Tout à fait identiques à celle de ma bien-aimée. La même courbure. La même finesse. La même forme. La même teinte. Ce simple constat me fit réagir. Je fixai sa bouche sans pouvoir m’en détourner. Je désirai tant les embrasser, retrouver ces lèvres dangereusement tentantes et qui me manquaient affreusement. A tel point que mon corps tout entier me fit mal. Une douleur atroce provenant de la tension extrême de chacun de mes muscles, de mes membres. Sans exception. L’envie d’avoir Roxane contre moi, de sentir sa main me parcourir et me toucher me brûlait avec une telle intensité que j’avais la sensation d’être sur un bûcher. Attaché au poteau, j’étais sans défense et totalement livré aux flammes. Je faillis en pleurer de frustration.
Au premier abord, je crus que c’était bien Mathilda que je désirai. Mais la vérité était tout autre. C’était Roxane que mon corps réclamait avidement. A travers la jeune femme, il voulait retrouver cet être qu’il a toujours chéri et qui l’amenait dans ses derniers retranchements C’était pour moi une véritable torture ! Pire que tout ce que Roxane a pu me faire lors de nos ébats. J’avais la sensation d’être si proche d’elle tout étant à des kilomètres. Je ressemblais à un assoiffé à qui on tendait un verre d’eau mais qu’on refusait de lui donner.
- Roxane… murmurai-je inconsciemment.
Mon dieu, je la voulais ! J’avais tant besoin de Roxane ! Autant de son corps que de sa personne. Je crus en pleurer tant le manque me mettait au supplice.
Soudain, une main se posa sur ma cuisse. J’en eus un sursaut de surprise et tournai la tête. Une tête blonde aux cheveux détachés se tenait à côté de moi. Des yeux marron très banals brillaient de gourmandise alors qu’un sourire qui se voulait aguicheur donnait un air idiot au visage sur lequel il était collé. Sur le moment, je me demandai ce que cette femme me voulait, même si j’en avais ma petite idée. Mais en voyant le corset qui faisait remonter son ample poitrine et prononçait ses hanches, je fus sidéré. Elle ? Une prostituée du Jardin d’Eden ? Elle était plutôt une putain des rues à voir comment elle exagérait à l’outrance son apparence aussi banale qu’elle…Cela eut le don de me couper toute envie.
- Salut, dit-elle, souriante.
Je ne répondis pas, me contentant de constater les dégâts de sa mise. Elle ressemblait plus à un clown, ainsi peinturlurée de maquillage, qu’à une fille de joie. De même que ses vêtements qui la rendaient plus maigre qu’elle ne l’était. On aurait presque dit qu’elle était anorexique. Je ne pus réprimer une grimace de dégoût. Ce qu’elle n’eut pas la présence d’esprit de constater. Soit parce qu’elle était trop stupide, soit aveugle, soit parce qu’elle ne voulait pas le voir. Ou peut-être était-ce les trois. Elle se colla à moi, s’emparant de mon bras. Si j’avais été un chat, mes poils auraient commencé à s’hérisser et mon dos se seraient arrondi. Complètement insensible à mon dégoût, elle commença à caresser mon torse. Je fronçai les sourcils.
- Tu n’es pas très bavard on dirait, dit-elle. Ou alors tu es timide.
Je restai silencieux. Elle ne méritait pas que je lui parle. Je n’adressai pas la parole à des gens comme elle, juste bon à être baisées. Et encore… J’aurai pu la repousser mais j’espérais que mon indifférence à ses attentions et mon écœurement la chassent. Mas malheureusement, elle n'en fut pas découragée. Au contraire, même. Sa main descendit plus bas jusqu’à prendre fermement mon sexe qui n’eut aucune réaction.
- Retire ta main, dis-je ton sec et qui n’admettait aucune contradiction
Elle eut une petite moue et obéit. Mais ce ne fut aucunement ma sévérité qui la convainquit mais l’inactivité de mon entrejambe. Elle pensait être allée trop vite et que j’avais besoin d’être un peu préparé… L’idiote ! Si elle avait vraiment eu conscience de mon état d’esprit, elle m’aurait fui. J’étais à deux doigt de l’envoyer valser à l’autre bout de la pièce. Je détournai la tête pour profiter de la danse de Mathilda qui évoluait avec une grâce dangereuse et destructrice, attirant les hommes dans ses filets. Mais à peine eus-je posé mes yeux sur elle que des doigts fermes me prirent le menton pour me forcer à regarder dans la direction de la laide. - Ne fais pas attention à elle, déclara-t-elle. Elle n’en vaut pas la peine. Au fait, je m’appelle Angelica.
Mathilda ? Ne pas en valoir la peine ? Décidement, la jalousie pouvait avoir bien des visages ! Je faillis lui rire au nez mais n’en fis rien. Elle ne méritait pas que je lui prête attention. De plus, je me fichais royalement de son nom ! Je voulus encore une fois contempler la presque jumelle de Roxane mais Angelica fit une chose qui me déplut au point que je l’aurai tuée sur le champ si je ne m’étais pas contrôlé. Elle glissa ses ongles sur mon dos. D’un geste vif et sans la moindre douceur, je lui attrapai le poignet, le lui tordant à moitié. Elle poussa un gémissement qui me satisfit. Du moins en partie. Car j’étais trop furieux pour me rassasier d’un simple petit couinement. Je détestai qu’on touche mon dos devenu extrêmement sensible à force de recevoir continuellement des coups de fouet de la part de mon père. Personne n’avait l’autorisation de ne serait-ce que l’effleurer ! Hormis Roxane, mon fils et ma mère. Alors qu’on me griffe, même gentiment, m’était intolérable. J’avais les lèvres pincées par la fureur, les yeux brillants de haine pour cette chose qui avait osé se permettre d’atteindre mon point sensible.
- Ne… touche… plus… jamais… mon dos ! bouillonnai-je en accentuant chaque mot.
Je réalisai seulement après coup que j’avais parlé en français et non en anglais. Elle ne comprit sans doute pas ce que je lui avais dit. Mais elle avait sans doute capté ma fureur et saisirait l’idée. En tout cas, cela valait mieux pour elle car si elle venait à recommencer, pas sûr que je réussisse à me retenir de la tuer. J’eus tord de compter sur sa pseudo compréhension. Angelica se mit à sourire bêtement.
- Serais-tu chatouilleux ?
Sur le coup, je faillis lui en mettre une mais j’avais encore suffisamment de contrôle sur moi pour m’en empêcher. Elle profita de ma stupeur face à tant de stupidité pour dégager son poignet. Comme contente de son nouveau jeu, elle passa à nouveau ses ongles sur mon dos, appuyant un peu plus. Ce simple geste éveilla en moi des souvenirs que j’aurai préféré oublier. Même si ça n’avait strictement rien à voir, j’avais l’impression de sentir à nouveau la morsure du fouet meurtrissant mes chairs. Je me revoyais torse nu et à genoux aux pieds de mon père qui tournait autour de moi avant de me frapper au moment où je m'y attendais le moins. Mon sang coulait à nouveau le long de ma colonne vertébrale mais aussi de mes lèvres que je mordais pour retenir des hurlements de douleur.
Je m’emparai de la main qui avait commis le crime de m’avoir touché. Et violement, je la mordis, me délectant du cri que cela provoqua. Cela m’incita à labourer cette paume, à en briser chaque os. Je l’aurai probablement fait si un raclement de gorge ne m’avait pas détourné. Irrité, je levai les yeux vers la personne qui avait eu l’audace de me déranger. Mais ce que je vis effaça toute rage. Mathilda se tenait devant moi, un poing sur la hanche tout en me fixant. J’en lâchai Angelica qui se mit à pleurnicher.
Dernière édition par Nicolas de Merville le Mar 17 Jan - 16:38, édité 1 fois |
| | | Mathilda Tyler | Sujet: Re: Rencontre avec ses Ancêtres (Pv Mathilda Tyler) Dim 15 Jan - 23:27 | |
| Mon corps bougeait tout seul au rythme de la musique. J’étais souple et fluide, apportant ainsi grâce et surtout sensualité à ma danse. Je n’avais même pas besoin de penser à la figure que je voulais réaliser que déjà mon corps l’exécutait. Pieds nus sur la scène, j’étais une Esméralda qui attisait la convoitise des hommes par sa danse sulfureuse et son extrême beauté. Oh bien sûr, je n’étais pas aussi belle que la gitane de Paris. J’en avais conscience. Je n’étais qu’une jeune femme quelconque. Juste jolie.
Mais en cet instant, j’avais la sensation d’être quelqu’un d’autre. Ou plutôt qu’une part de ma personnalité s’était éveillée comme à chaque fois que je montai sur scène. Un côté extrêmement sombre qui ressortait dans cette ambiance malsaine de la maison-close. Je me plaisais à être cette autre personne. Une personne qui s’amusait à torturer les sens de ces mâles en rut. J’avais envi de faire le mal, d’être une méchante. Cette douce aura ténébreuse m’enveloppait, me berçait presque alors que mes mouvement assurés et francs étaient portés par elle. J’étais la louve solitaire et sauvage qui s’avançait fièrement et dédaignait avec arrogance les autres loups, n’acceptant aucun soutient et aucune aide. Aussi loin que remontait mes souvenirs, ces ombres avaient toujours sommeillé en moi. Depuis toute petite. Peut-être étaient-elles nées le jour où mon père a été assassiné sous mes yeux. Probablement. Elles étaient devenues une partie de moi. Si on venait à me les retirer, je ne serais plus du tout la même personne. J’ignore quelles en seraient les transformations. J’en avais peur. Peur qu’un jour cette noirceur se retourne contre ceux que j’aimais et ne les blesse. Peut-être était-ce déjà le cas par le fait que je devienne de mon plein gré une prostituée. Cette angoisse m’avait toujours retenue de faire des choses que j’aurais été capable de réaliser. Si je m’étais écoutée et avait laissé ce côté sombre me guider, je serai sans doute devenue une criminelle, ayant assassiné tout ceux qui m’avaient causé du tord. Comme ma mère, par exemple.
C’est uniquement grâce à la douceur de Swan et aux entraînements intensifs de Kyle que j’ai pu réfréner en partie ce mal qui couvait en moi. Ma meilleure amie l’avait adouci et arrivait comme un rien à le calmer. Quant à mon parrain, il m’avait donné un exécutoire en m’apprenant les arts martiaux. Ainsi ma haine pouvait s’exprimer un peu et ne se sentait pas frustrée. Ce qui aurait aggravé les choses.
Alors que je dansais, jouant avec le désir de ces messieurs agglutinés autour de la scène, je me savais observée. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres avec amusement en sachant qui me regardait ainsi. Les yeux émeraude de Nicolas de Merville ne me lâchaient pas. Je jetai un rapide coup d’œil dans sa direction. Je le vis en compagnie d’Angelica. Je me retins d’hausser un sourcil. Qu’est-ce que cette idiote avait l’intention de faire ? Venant d’une cruche comme elle, je devais m’attendre à tout. Et je doutais que cela face plaisir au vampire qui, je devais le reconnaître, était beau comme un dieu.
Je poursuivis ma danse tout en les guettant depuis la scène. Je faillis rire en voyant Nicolas snober mon ennemie sans la moindre pitié. Si je ne la détestais pas, je l’aurais presque plainte. Après tout, ce n’était pas sa faute si elle était aussi stupide. Elle est née ainsi. La vérité était que je plaignais surtout le vampire qui ne semblait absolument pas apprécier d’avoir ma collègue collée à lui. Comme je le comprenais ! J’espérai pour lui qu’il n’a pas été en proie à ses désirs. Sinon, je doute que l’envie soit restée longtemps au moment de l’apparition d’Angelica à côté de lui.
Ma danse se termina sous une avalanche d’applaudissements, de sifflements mais aussi de remarques totalement obscènes que j’ignorai royalement. A force, j’en avais l’habitude. Je descendis de l’estrade en regardant Nicolas. Il tenait fermement le poignet d’Angelica avec une colère non dissimulée. Je fronçai les sourcils. Qu’est-ce qu’elle avait encore fait ? Mieux valait que j’intervienne sinon ça risquait de dégénérer… Je m’avançai donc vers eux dans le but de venir en aide au chanteur. Et j’eus raison de le faire car je le vis mordre à plein crocs la main d’Angelica. Je pressai le pas et arrivai devant eux en me raclant la gorge.
Cela attira l’attention du vampire qui lâcha ma collègue dès qu’il me vit. Je le regardai en silence. Pendant quelques brèves secondes, nous nous fixâmes comme si nous nous jugions. Puis je tournai la tête vers Angelica qui pleurnichait. Un simple coup d’œil à sa main, et en dépit de la quantité de sang qui coulait encore, me fit savoir que Nicolas n’avait pas été très méchant. Elle saignait peut-être beaucoup mais la blessure n’avait rien de grave. Les vampires qui travaillaient ici auraient vite fait de la guérir.
- Angelica, arrête de pleurnicher… Tu vas pas mourir. Et tu n’as rien d’autre que ce que tu mérites à tout le temps provoquer tout le monde. Va en coulisse et te soigner
Elle me jeta un regard haineux que je lui rendis. Ce qu’elle n’avait pas prévu car elle baissa aussitôt la tête et s’éloigna. Ne faisant plus attention à elle, je me tournai vers Nicolas qui n’avait pas cessé de m’observer.
Je le regardai plus attentivement. Des cheveux bruns tombant un peu sur ses épaules, ondulant de chaque côté de son visage allongé et mince. Sa bouche généreuse semblait avoir l’habitude d’afficher un sourire au coin à peine perceptible et discret que seuls les gens le connaissant bien pouvaient déceler. Je trouvais son nez droit et fin plutôt craquant. Quant à ses yeux, ils étaient la source même de son charme. Leur couleur ainsi que l’expression qui en dégageait donnaient toute la force de son pouvoir de séduction.
Il avait un charisme sans précédent. Son maintient droit et fier, empli d’arrogance, le prouvait. Pendant un instant, j’eus l’impression de voir Kyle, mon cher parrain qui avait un égo et une fierté si démesurés qu’il ne supportait pas la moindre taquinerie. En revanche, les deux hommes n’avaient pas du tout la même carrure. Nicolas était peut-être mince pour un homme, il n’était pas pour autant dépourvu de muscles bien formés et parfaitement visibles. Mais à côté de mon parrain, il était un gringalet. Kyle était un homme particulièrement baraqué pour faire énormément de sport de combat. Il essuya du revers de l’index une goutte de sang qui s’était logée sur son menton.
- Je ne sais pas ce qu’elle a fait ou dit pour que vous vous mettiez ainsi en colère, fis-je. Et je ne veux pas le savoir. Mais si vous aviez été plus… sévère, ça vous serait retombé dessus. Les filles et les garçons de la maison sont très protégés. Du moins physiquement. Mais ça, je suppose que vous le savez déjà et c’est pour ça que vous avez été… indulgent.
Il ne répondit pas, me regardant simplement de la tête aux pieds. Je constatai que ses yeux s’attardaient sur chaque parcelle de mon corps. Que ce soit mes yeux. Mes cheveux. Mes formes. Et surtout mes lèvres. J’en fus un peu amusée.
Je l’observai à mon tour avec plus d’attention. Il avait vraiment quelque chose de charmant, mise à part sa belle apparence. Il dégageait une aura bien particulière qui m’attirait. Ce n’était pas son arrogance ni sa fierté. Ni son charisme. C’était son humanité. Derrière toutes ces parts plutôt négatives de sa personnalité, je voyais des sentiments parfaitement humains. Et un sentiment en ressortait plus que les autres. Il s’agissait d’amour.
Dans l’émeraude de ses yeux, je lisais une passion indescriptible. Pas pour moi, bien entendu. Mais pour que autre femme. J’avais presque oublié, en le voyant au Jardin d’Eden, qu’il était amoureux. Même s’il ne l’a jamais clairement dit dans les médias, c’était pourtant évident. Cela se voyait à des kilomètres. Ses chansons parlaient pour lui, décrivaient le manque de celle qu’il aime, le vide de son absence. L’intensité de sa passion m’était parfaitement palpable. J’en fus troublée. Surtout par la manière dont il me regardait. Touchée par tant d’amour, je décidai de m’installer à côté de lui. J’eus l’envi soudaine de le connaître, rencontrer l’homme qui se cachait derrière cette façade arrogante. Je souhaitais me rapprocher de lui et de soulager la profonde tristesse que je percevais en lui par mon amitié.
C’était assez étrange, d’ailleurs. Même si j’étais totalement contre cet esclavagisme envers les êtres surnaturels, je ne leur faisais pas vraiment confiance. Tout du moins à ceux qui se rendaient au Jardin d’Eden. Or, je ne ressentais aucune crainte face à Nicolas. Je n’avais pas peur qu’il s’en prenne à moi comme certains vampires l’avaient fait. Ils m’avaient déjà pris du sang contre ma volonté. Ils m’avaient également prises avec férocité, me faisant réellement mal. Ils m’avaient également un peu violenté et forcé à me mettre dans certaines positions sans jamais penser à mes désirs. Avec Nicolas, c’était différent. Instinctivement, je savais qu’il ne ferait rien de tout ça. Il me traiterait avec respect et comme une personne, non comme un objet de plaisir. Je me demandai s’il passerait à l’acte, s’il me toucherait. Pour être franche, je l’ignorai. Il était follement amoureux. A cause de ce simple fait, il n’y parviendrait peut-être pas. Mais il était séparé de sa bien-aimée depuis bien longtemps maintenant. En tout cas, d’après ce que j’en avais conclu à travers ses chansons. Je doutais qu’un homme comme lui s’accroche à la fidélité charnelle dans ce genre de situation.
J’adressai un sourire au vampire qui ne m’avait pas lâchée des yeux. Il me le rendit. D’abord timidement puis plus franchement et avec sincérité. Une certaine tendresse s’en dégageait alors que son regard semblait braqué sur mes lèvres.
Dernière édition par Mathilda Tyler le Mar 17 Jan - 1:25, édité 1 fois |
| | | Nicolas de Merville | Sujet: Re: Rencontre avec ses Ancêtres (Pv Mathilda Tyler) Lun 16 Jan - 3:59 | |
| Je regardai Mathilda qui se tenait devant moi alors qu’elle faisait de même avec moi. Sa beauté et son incroyable ressemblance avec Roxane me coupèrent le souffle. Toute trace de ma colère s’envola à l’instant même. Comment aurais-je pus encore être furieux face à elle ? J’avais même oublié la greluche d’â côté. Jusqu’à ce que la petite louve s’adresse à elle, l’intimant de partir.
En la voyant partir la tête basse et fulminante, je faillis en rire. Et bien quelle autorité ! Roxane aussi en avait. Même moi lui obéissait. Bien entendu, tout dépend de l’ordre mais elle savait comment m’amener à la servir comme il sied à une princesse italienne. Un soir, elle m’avait réveillé en pleine nuit pour que je lui apporte des fraises. Et elle ne les voulait pas demain mais maintenant ! Je n’eus pas d’autre choix que de quitter à regret mes draps chauds pour descendre en cuisine pour lui en chercher. Et comme j’étais fatigué et franchement pas réveillé, je me cognais partout, poussant des jurons à qui voulait l’entendre. Roxane a dû bien rire, cette nuit-là. Surtout après m’avoir demandé de redescendre parce que, soi-disant, j’avais oublié la crème et le sucre alors qu’elle ne me l’avais pas précisé. Je faillis en rire en y repensant. Même si ce ne fut pas du tout le cas ce soir-là.
Soudain, je réalisai qu’un peu de sang restait sur mon menton. J’entrepris de l’enlever avec mon doigt sans quitter Mathilda des yeux.
- Je ne sais pas ce qu’elle a fait ou dit pour que vous vous mettiez ainsi en colère. Et je ne veux pas le savoir. Mais si vous aviez été plus… sévère, ça vous serait retombé dessus. Les filles et les garçons de la maison sont très protégés. Du moins physiquement. Mais ça, je suppose que vous le savez déjà et c’est pour ça que vous avez été… indulgent.
Je restai silencieux. Sa voix était douce et belle. Néanmoins, elle était très différente de celle de Roxane. J’en fus quelque peu déçu. J’avais supposé qu’elles avaient une voix identique. Mais à quoi m’attendais-je ? Mathilda n’était pas Roxane, malgré l’étonnante ressemblance.
La jeune femme me regarda avec insistance. Je me perdis avec joie dans ses yeux bleus. Ils brillaient d’une lueur que je ne saurais décrire. Ce simple regard de sa part me donnait la sensation d’être totalement à nu devant elle. De la même façon que Roxane juste après nos ébats. Même s’il y avait une grande différence. Il n’y avait pas d’amour. Du moins, pas le même genre d’amour que ma Sauvage. Mathilda n’avait pas l’attitude d’une femme amoureuse même si je percevais une franche affection pour moi. Je me sentais compris. Et s’il n’y avait pas eu autant de monde, j’aurai sans doute pleuré et lui aurait livré mes sentiments.
J’en fus troublé. Comment pouvait-elle m’apprécier à ce point alors qu’on ne s’était absolument pas parlé ? Comment parvenait-elle à me comprendre et à voir quel genre d’homme j’étais en réalité ? Et pourquoi ressemblait-elle à ce point à Roxane ? Il y avait quelque chose également de très familier chez elle. Mais je ne saurais dire quoi. Et cela me perturbait. Quelque chose me disait que j’aurais dû savoir de quoi il en retournait et reconnaître ce petit truc qui me donnait une impression de déjà-vu.
Mathilda s’assit à côté de moi. La sentir aussi proche, même si elle ne me touchait pas, provoqua de légers frissons dans tout mon corps. Bon sang ! C’était horrible ! Je voulais tellement Roxane… Ma Roxane ! Où es-tu, mon amour ? Reviens-moi ! Aime-moi à nouveau ! Je t’en supplie. Un sourire sincère étira les lèvres de Mathilda. Une douce chaleur envahit mon cœur. J’avais l’image de mon ancienne compagne me souriant de la même façon. Et ça me faisait un bien fou. J’avais la sensation de la retrouver. Je me sentais si bien en compagnie de Mathilda. Sa présence, même si elle me mettait involontairement à la torture, me soulageait. Un peu comme lorsqu’on masse un bleu. Toucher la partie contusionnée faisait souffrir mais le massage rendait cette douleur moins pénible.
Je rendis son sourire à Mathilda. Il fut d’abord hésitant, à cause du trouble qui s’opérait en moi, mais devint plus franc. Je ne pus m’empêcher de tendre la main vers la jeune femme. Mes doigts frôlèrent ses lèvres, les lui caressant. Un million d’aiguilles traversa mon bras, partant de l’extrémité de ma main jusqu’à mon épaule. Et autre chose s’éveilla pour la seconde fois de la soirée.
Je faillis en pleurer de frustration. Je ne pouvais pas le faire ; Quelque chose m’intimait, me hurlait presque, de m’abstenir. Mais j’en avais follement envie. Enfin… j’avais envi de le faire avec Roxane. Personne d’autre. Et si je venais à me mettre sous les draps avec Mathilda, je savais que je ne me sentirai pas vraiment satisfait. Le manque n’en serait que plus pesant à cause de sa ressemblance avec mon ex-femme. Elle n’était pas Roxane. Mon corps ne faisait que réagir à ces ressemblances car il reconnaissait en cette prostituée des particularités qui lui ont plu. Et c’était dur de résister à cet appel. Mais qui avait-il de mal au fond ? Certes, mon cœur était fidèle à Roxane. Il était incapable d’en aimer une autre. Et il en sera toujours ainsi. Mais qu’en était-il de mon corps ? Devrais-je arrêter toute relation charnelle sous prétexte que j’aimais une femme qui m’avait quitté et qui ne reviendrait sans doute jamais ? Le sexe et l’amour ont toujours été quelque chose de très différent à mes yeux. Ils pouvaient se mêler bien sûr mais le sexe n’était pas l’amour et l’amour n’était pas le sexe.
Où était le mal dans le fait de coucher avec une prostituée ? Il n’y aurait aucun sentiment. Juste l’acte. Et c’était là, le soucis. Je voulais de l’affection, de l’amour, de la passion. Et il n’y avait que Roxane qui était capable de me faire sentir ça. Quand je l’ai fait la seule et unique fois avec Victor, il n’y avait eu que de l’affection. Un peu d’amour de ma part. Mais en ce qui concernait la passion… absolument rien. Cependant, je m’étais satisfait de cette affection. Je ne m’étais pas attendu à plus tout comme je ne m’attendais pas à plus avec Mathilda. Bon sang ! Voilà que je pensais comme si nous allions réellement nous mettre dans un lit ! Calme-toi, Nico ! Calme-toi… Reprend tes esprits ! Il faudrait un miracle pour ça…
J’étais incapable de m’arrêter de caresser les lèvres de Mathilda. Mes doigts avaient toujours aimé les parcourir. Et mes propres lèvres avaient toujours aimé les embrasser. C’est alors que je sentis la chaleur de la cuisse de la jeune femme contre la mienne. M’étais-je rapproché sans m’en rendre compte ? Possible vu l’état où j’étais. La sentir contre moi stimula mes sens bien plus qu’ils ne l’étaient déjà. A cette distance, je pouvais percevoir son parfum. Mon dieu ! Même son odeur avait un peu de Roxane ! Avec ça comment suis-je sensé me retenir ?
Je voulais un baiser. Rien qu’un baiser. Un tout petit baiser… Pitié, j’en avais besoin ! J’avais besoin des lèvres de ma Roxane. Qu’on me laisse les retrouver ! Je vous en supplie ! Accordez moi ça. Je ne demande rien d’autre. Juste un baiser. N’y pouvant plus, je pressai mes lèvres sur les siennes. Mon corps tout entier trembla à ce contact. Sa bouche avait la même saveur, la même douceur ! Je fermai les yeux, savourant la plénitude de ce baiser. Je poussai un léger soupire puis un gémissement presque plaintif, allant chercher quelque chose que je n’arrivai pas à obtenir. Il manquait quelque chose. Il n’y avait aucune émotion venant de Mathilda. Elle se laissait faire, acceptant mon baiser. Mais elle ne répondait pas. Je pressai un peu plus mes lèvres sur les siennes, voulant l’inciter à réagir. S’il te plait, ma belle ! Répond-moi ! Accepte de m’embrasser. Embrasse-moi…
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| | | Mathilda Tyler | Sujet: Re: Rencontre avec ses Ancêtres (Pv Mathilda Tyler) Ven 20 Jan - 21:38 | |
| Un frisson me parcourut quand les doigts gelés de Nicolas caressèrent mes lèvres. Je ne m'y étais pas du tout attendu. Je le regardai dans les yeux. Mais les siens étaient focalisés sur ma bouche. Son regard était ailleurs. Nicolas se projetait sans doute dans un autre monde. Un monde dans lequel où il rejoignait probablement sa bien-aimée. Il se rapprocha de moi et nos cuisses se collèrent l'une à l'autre. Je le sentis frémir. Et, malgré la pénombre de la salle, je remarquai une bosse sous son pantalon en cuir noir. Je me sentis troublée et un peu gênée d'avoir provoqué un tel état. Ce qui me surpris de ma part. J'étais une prostituée, une personne faite pour éveiller le désir des hommes et parfois des femmes. Pourquoi était-ce différent avec Nicolas ? Pourquoi me sentais-je mal à l'aise d'avoir fait apparaître cette bosse ? Je ne pus m'empêcher de rougir d'embarras. Et j'en fus heureuse que le chanteur n'y fit pas attention. Intérieurement, je me moquai de ma réaction. Le rouge qui monte aux joues était un phénomène qui allait mieux à Swan. Ça lui arrivait si souvent qu'on ne pouvait dissocier les deux. Il semblerait que, pour une fois, ce fusse mon tour La vérité, c'était que j'ignorai pour quelle raison je rougissais. D'où venait un tel embarras ? Quelque chose familier sortait du vampire. J'étais incapable d'y mettre le doigt dessus mais je le sentais. Cela venait de son aura, de toute sa personne. J'avais la sensation d'être en présence de mon père. Et me dire que j'avais provoqué une érection à mon propre géniteur était très perturbant. Soudain, il m'embrassa. Ne m'y attendant vraiment pas – malgré les conditions de son entrejambe – je me raidis pas quelques brèves secondes. Je ne bougeai plus. Je ne réalisai même pas ce qui était en train de se passer. Avait-il vraiment ses lèvres sur les miennes et les pressaient avec force comme un noyer accroché à sa bouée ? Je ne savais pas comment réagir ou quoi faire. Devais-je répondre à son baiser ? Etant une prostituée, la logique voudrait que oui. Mais ce n'était pas si simple que ça. Nicolas n'était pas un client pour moi. Il était... quelqu'un de cher. Un ami. Et cela sans qu'on ne se soit parler. Et pour cela, j'ignorai quoi faire. J'avais confiance en lui, il me plaisait et rien, dans la situation actuelle, ne me donnait raison de refuser de passer une nuit avec lui sous des draps bien chauds. Mais d'un autre côté... on ne se connaissait pas . On ne s'était même pas échanger le moindre mot. Comment évoluerait cette « amitié » après ça ? Et puis... quelque chose en moi bloquait. Ce n'était pas le fait qu'il soit amoureux d'une autre – je n'étais pas amoureuse de lui – mais... Non... Inutile de me leurrer, la problème était là. Je ne pouvais pas le faire avec lui parce que son cœur en désirait une autre. Pas parce que cela risquait de me faire souffrir mais parce que lui allait immanquablement être déchiré. D'après sa réaction, il semblerait que je lui fasse penser à celle qu'il aime. Si nous venions à faire l'amour, inconsciemment, il s'imaginerait le faire avec sa bien-aimée. C'était inévitable. Le contre-coup le serait forcement fatale. Il souffrirait davantage de l'absence de son amante en réalisant que je ne suis pas elle. Et je ne voulais pas le conduire dans cette situation. Si j'avais un minimum de compassion, d'affection et surtout de respect pour lui, je ne ferai rien qui puisse l'inciter à me faire des avances. Je reculai doucement, séparant ainsi nos lèvres. Il ne fallait pas que cela aille plus loin. Ce simple contact était déjà de trop à mes yeux.
- Non, murmurai-je. Non, Nicolas.
Les mots me brisèrent la cœur. J'avais mal pour lui. Je sentais son besoin de tendresse, sa détresse mais je ne pouvais lui donner ce qu'il souhaitait. Même en sachant que mon refus était la meilleure solution pour lui, je ne pouvais m'empêcher de m'en vouloir. J'avais l'impression de lui avoir enfoncer un poignard en plein cœur.
- Je... Je suis désolée mais je ne peux pas.
Penaude et sincèrement mal pour lui, je baissai la tête.
- Pardon...
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| | | Nicolas de Merville | Sujet: Re: Rencontre avec ses Ancêtres (Pv Mathilda Tyler) Ven 20 Jan - 23:11 | |
| Je poussai un gémissement plaintif quand elle éloigna sa bouche de la mienne. Non... Je t'en prie... Ne fais pas ça. Ne pars pas. Reste ! Embrasse-moi. J'ai besoin de ton baiser. Donne le moi... Laisse-moi encore savourer tes lèvres si douces et si voluptueuses. Je t'en conjure. Aie pitié d'un homme au désespoir et en proie à la douleur de l'amour. Je n'étais plus moi. Je n'étais plus le fier et arrogant Nicolas de Merville. J'étais... rien. Une loque. Un insecte se noyant dans une flaque et qui risquait de se faire écraser par le pied d'un humain ou la patte d'un animal. Je me sentais mourir. Je voulais tant Roxane... Elle me manquait avec une telle violence que j'avais l'impression de suffoquer. Mon ventre se nouait douloureusement, me donnant des nausées affreuses. Dans un geste désespéré, comme un noyé s'accroche à sa bouée de sauvetage, je cherchai à m'emparer une seconde fois des lèvres tant désirées. Mais elles se dérobèrent.
- Non, fit un murmure. Non, Nicolas.
Ce simple son parvint à me faire reprendre un peu mes esprits. Lentement mais tremblant, j'ouvris les yeux. La première chose que je vis fut des iris d'un bleu profond. Je retins un souffle. Ils étaient si semblable à ma Roxane. J'en eus les larmes aux yeux. Mais par chance, aucune goutte de sang de glissa sur mes joues. Mathilda me regardait avec tristesse. Sa peine et sa culpabilité m'étaient parfaitement perceptible. Je n'avais pas lu ses pensées – jamais je me le serai permis avec elle – mais son aura et son regard me parlaient, exprimant des émotions parfaitement identifiables. Elle désirait m'aider, me réconforter et s'en voulait de se refuser à moi. Je dois avouer que je ne comprenais pas pourquoi. J'ignorai la raison de son rejet. Je lui plaisais. Inutile d'être un génie pour le voir. Et elle n'était pas amoureuse. Donc elle ne se formaliserait en rien que je cesse de lui prodiguer mes attentions. Logiquement, tout prêtait à l'acceptation. Mais non. Elle me rejetai bonnement et sûrement. Cela m'intrigua. En même temps, je me sentis piquer au vif. Non seulement en tant qu'homme mais également en tant qu'ancien libertin. Nul ne s'était refusé à moi. A part Roxane mais il s'agit d'un cas totalement à part. Mais elle avait fini par céder. Tout comme j'ai cédé. Si j'ai pu gagner le cœur d'une femme telle que mon ex-femme, aucune autre n'est, en toute logique, capable de me résister. Alors comment Mathilda y parvenait-elle ? Une légère pointe de colère monta en moi. Mon orgueil n'acceptait pas cela. Ma fierté en avait pris un coup et je me sentais quelque peu humilié. Et d'autant plus en repensant sous quel jour je m'étais présenté à elle : pleurnichant comme un enfant pour réclamer un baiser ! J'eus une soudaine envie de lui faire mal, de la voir à mes pieds et rampante pour me supplier de l'épargner. Je voulais la voir désespérer comme je l'avais été devant elle. Soudain, elle s'excusa. Et contre toute attente, cela eut le don de me calmer aussi sûrement que ma colère s'était éveillée. Son repenti sincère doucha mon irritation. Je ne saurai dire pourquoi mais le fait qu'elle n'ait pas voulu me vexer fit s'envoler la moindre trace animosité à son égard. - Ce n'est rien, répondis-je.
J'étais calme. Etrangement calme. Mon désespoir, bien que toujours présent, s'était largement atténué. Je me sentais bien. Ou en tout cas nettement mieux. Et je réalisai que ce n'était que maintenant que je lui avais parlé. Jusqu'à présent, je n'avais spas prononcé un seul mot. Rien. Il allait falloir que j'y remédie. Mais que dire ? Je n'avais aucune envie de tomber dans des banalités à pleurer. Pas avec elle. Je souhaitais la connaître, savoir qui elle était réellement derrière ses similitudes avec Roxane. En quoi était-elle différente ? Pourquoi lui ressemblait-elle à ce point ? Je voulais comprendre. Je la fixai quelque secondes avant d'enfin lui adresser la parole pour la première fois de la soirée.
- Qui es-tu ? A part ton nom je ne sais rien de toi.
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| | | Mathilda Tyler | Sujet: Re: Rencontre avec ses Ancêtres (Pv Mathilda Tyler) Jeu 14 Juin - 3:59 | |
| La colère de Nicolas ne fut pas une surprise pour moi. En vérité, le contraire m'aurait étonné. Comment un homme tel que lui pouvait-il accepter un refus tel que le mien sans sourciller ou se vexer ? Impossible. Ses yeux émeraude brûlaient tel un incendie. La flamme de la colère les embrassait et j'eus peur de m'y empêtrer. Pour écarter tout danger de brûlure, il suffisait pour moi de baisser le regard. Malheureusement, j'en fus incapable. La fascination forçait mes iris à fixer les siennes et à affronter le feu destructeur qui étincelait. J'acceptais son courroux sans broncher, prête à encaisser des remarques blessantes ou des insultes. Je ne tremblais même pas alors que j'aurais sans doute dû. Mais non. Rien. Je ne craignais pas le vampire qu'il était alors qu'il détenait le pouvoir de me briser comme un rien. Face à sa force, je ne faisais pas le poids, moi, pauvre petite humaine.
C'est étrange... On dit souvent que l'amour rend aveugle. Mais en cet instant, il s'agissait de ma confiance en lui. Je savais qu'il ne me ferait pas le moindre mal, même prit d'une fureur colossale à mon égard. Je le savais incapable de lever ne serait-ce la main pour m’octroyer une simple gifle. J'ignorai d'où me venait une telle conviction mais elle était là, bien présente. Et elle fut tout à fait concrétisée quand Nicolas se calma presque soudainement. Ses traits crispés par la colère se détendirent pour prendre un air apaisé. Toute trace de son irritation s'envola, ne laissant aucune signe de son passage.
J'en fus troublée et pourtant, ce la ne me surpris pas. J'avais la sensation de l'avoir toujours connu. Non pas le vampire qu'il était mais l'homme qui se cachait derrière. Comme s'il faisait parti de moi. Ou plutôt comme si je faisais parti de lui. J'avais la sensation de venir de lui ; que c'était grâce à lui que je me trouvais ici. Non pas dans cette maison-close mais dans le monde qui m'entourait. Sans lui, je ne serai pas née. Sans lui, je ne serai ps la femme que j'étais : têtue, déterminée, un peu insouciante. Comme si ces traits de caractère m'avait été légués par lui. Une idée tout à fait folle, bien entendu mais... tel était mon ressentiment.
- Ce n'est rien
Ces simples mots eurent le dons de me mettre mal à l'aise. Je me sentais coupable de l'avoir rejeté de la sorte. Je m'en voulais de ne pas pouvoir lui offrir ce qu'il recherchait. Ce qu'il désirait, c'était sa bien-aimée, celle-ci qui le complétait. Hors je ne n'étais pas elle. Accepter ses avances ne l'aurait que frustrer davantage. Sans doute comprit-il mon choix, la raison de mon rejet. En tout cas, il passa outre et prit l'initiative de tourner la page en me posant une question que je trouvai très peu à propos. Ou si justement... Qui j'étais ? Moi-même, je me le demandais parfois, en vérité. Et ce la soulevait à nouveau l'étrangeté de la situation. Nous ne savions absolument rien l'un de l'autre. Hormis son nom, sa célébrité et la certitude de son amour pour une autre, j'ignorai tout de lui, de son histoire et ce qu'il avait traversé à travers les âge. Tout comme il ne connaissait que mon nom et mon métier ingrat. Chose qu'il souligna.
J'eus un sourire gêné, ne sachant par où commencer. Je baissai légèrement la tête, me concentrant quelques secondes sur mes doigts. Un peu comme s'ils allait me donner un fil directeur qui ne me viendrait pas. Me sentant dans la nécessité de lui répondre, je relevai les yeux pour plonger dans l'émeraude de ses iris.
Cependant, je sentis des regards sur nous. Les hommes – humains, vampires et loups – se prélassant dans les fauteuils de la grande salle dardaient sur moi des yeux lourds de lubricité ; chacun attendait de moi que je vienne leur prodiguer un peu d'attention. Une atmosphère peu propice aux confidences... Je pris donc la main du chanteur. La température glacée de sa peau me fit à peine frissonner, à force de toucher des vampires. Le tenant par le bout des doigts, je me levai et l'invitai à faire de même.
- Venez, fis-je doucement. Allons dans un endroit plus tranquille.
Comme il obtempéra, je le tirai derrière moi et le conduisis à travers le dédales des tables et fauteuils jusqu'à passage où se trouvait des escaliers. J'avais l'étrange sensation d'être une enfant traînant son père. L'image me paraissait saugrenue, surtout en pareil lieu, mais elle refusait de partir. Je dus me faire violence pour l'ôter de mon esprit en me secouant intérieurement.
Nous arrivâmes en haut des marches parcourûmes un long corridor dont le sol était recouvert d'un moquette d'un rose léger complété par du papier peint rouge sombre apposé aux murs. Un nombre incalculable de portes se succédaient et derrière chacune se cachait des chambres à coucher luxueuses parfaitement équipée pour les jeux du plaisir. Certaines d'entre elles étaient occupée et on pouvait entendre des soupires, des râles et même des cris exagérés lorsque nous passâmes devant sans nous arrêter ou y prêter attention.
Nous allions entrer dans l'une des chambres, évidemment, mais pas n'importe laquelle : celle qu'on m'avait assignée. Ma chambre, comme le gérant de la maison aimait la qualifier. Sans doute la plus belle de toute. Elle se trouvait tout au bout du couloir, entre les deux portes du fond qui ornaient chacun des murs de l'allée. Nicolas et moi atteignîmes l'entrée et j'abaissai la poignée pour faire pivoter doucement le battant. J'appuyai sur l'interrupteur qui diffusa une lumière tamisée de couleur violette, offrant une douce et chaleureuse intimité à la pièce.
J'entrai et l'entraînai à ma suite le vampire derrière moi en enserrant fermement sa main glacée entre mes doigts qui devaient lui paraître brûlants. Comme si je craignais qu'il m'échappe. Je fermai derrière moi et l’amenai jusqu'au lit qui reposait sur un socle transparent qui imitait le cristal. En posant une main ferme mais douce sur son épaule, je l'invitai à s'asseoir sur le matelas aux draps de soie violets avant de me joindre à ses côtés sans quitter du regard les traits parfaits de son visage.
- Voilà, déclarai-je. Ici, nous serons plus tranquilles pour discuter.
J'hésitai à poursuivre. J'ignorai par ou commencer ni ce qu'il souhaitait savoir à mon sujet . Le plus simple restait donc de lui demander.
- Qu'est-ce qui vous intéresse à mon sujet ? Mes goûts ? Ma vie ? Mes activités ? Ma personnalité ?
En l'interrogeant ainsi, je me rendis compte que lui aussi m'intéressait. Je souhaitais connaître son être profond, l'homme véritable qui se cacher derrière son masque de vampire et son masque de libertin. Car il s'agissait bien de ça, n'est-ce pas ? Un homme aimant tous les plaisirs, quels qu'il soit. Un homme allant au gré des aventures charnelles, jouant avec les sentiments des autres, manipulant avec habileté dans son propre intérêt et pour son plus grand plaisir.
- Et si... Et si chacun posait une question à l'autre à tour de rôle ? Je pose une question, vous répondez ; vous m'en posez une, je réponds. Ainsi de suite. Enfin...
Je me sentis soudainement ridicule... Il n'avait pas besoin que je lui explique ce que j'avais en tête et j'eus une furieuse envie de me gifler... J'avais l'impression d'être une adolescente face au premier garçon qui lui plait et ce n'était pas pour me plaire... Je me voyais comme ces groupies baveuses qui devaient tourner autour de Nicolas comme des tigresses en chaleur... Une image très peu glorieuse et qui me rendit honteuse. J'en rougis et ce la m'énerva davantage contre moi-même. En fait, en cet instant, je me sentais dans la peau de Swan...
Oui, Nicolas me plaisait physiquement. Il avait un charme indéniable qui n'avait pas forcément à voir avec sa vampirisation. Un charme qui capable de faire fondre n'importe qui posait le regard sur lui. Il avait une allure et un corps qui appelaient au désir.
Sauf que je ne ressentais pas de désir. Il s'agissait de quelque chose de plus tendre et de plus intime à la fois. Et pourtant tout à fait chaste. Plus profond également et impossible d'y résister. Je l'identifiais comme étant de l'amour. Non pas cet amour passionné entre un homme et une femme mais plus comme deux membres d'une même famille. Nicolas faisait parti de la mienne. Il y était entré à partir du moment où il avait franchi les portes du Jardin d'Eden. Il appartenait à présent à mon monde.
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| | | Nicolas de Merville | Sujet: Re: Rencontre avec ses Ancêtres (Pv Mathilda Tyler) Mer 20 Juin - 3:53 | |
| Je fus d'abord surpris qu'elle veuille ainsi s'éloigner de l'agitation de la salle. Je n'allais pas m'en plaindre, évidemment. J'appréciai moyennement que tout ces mâles en rûte puissent ainsi la lorgner avec insistance. Tout comme j'aurai très mal accepter qu'ils puissent baver comme des animaux sur ma Roxane...D'ailleurs l'un d'eux s'amusa à faire un geste purement obscène vers Mathilda. Un humain... Il ne me fallut qu'un simple regard en sa direction, un regard lourd de menace, pour qu'il fasse profil bas. Chose qu'il fit bien car dans le cas contraire, je l'aurai tué... Mathilda se trouvait sous ma protection et quiconque lui faisait le moindre mal se verrait envoyé dix pieds sous terre sans autre forme de procès !
Mathilda ne sembla pas remarquer mon manège avec cet idiot et m'incita à la suivre, ce que je fis de bonne grâce. Elle nous fit traverser la salle puis monter un escalier avant de longer un couloir pour nous conduire à une chambre. Quand elle alluma l'interrupteur, elle me permit ainsi de découvrir les lieux. Une pièce magnifique d'une lumière tamisée mettait en valeur un grand lit au drap de même couleur mais un peu plus sombre et qui reposait sur un socle qui ressemblait à du cristal, bien que c'en n'en fut pas. Je me laissai entraîner à l'intérieur par les mains douces et expertes de la jeune femme qui m'invita d'une pression sur l'épaule à m'installer sur le matelas. Docile, je me laissai faire, sans la quitter des yeux.
Je gardai le silence, me contentant de la contempler. J'admirai la forme de son visage allongé,ses yeux aux teintes bleutées, son petit nez droit, ses lèvres si semblables à celles de Roxane. La chaleur de son corps si proche me mettait à la torture. Je me sentais irrésistiblement attiré par ses formes féminines parfaitement dessinés. De ses hanches prononcées à ses petits seins adorables en passant par sa taille fine. J'avais envi de la toucher, de la prendre dans mes bras et la serrer contre mon torse. Je la désirai. Du moins... en ce qui concernait son corps qui dégageait autant de force que Roxane. Elle appelait autant aux plaisirs que celle qui avait été ma compagne. La savoir juste à côté de moi, sentir sa proximité, savoir qu'il me suffit de tendre la main pour la toucher et la caresser me mettait dans un état qu'on aurait jugé de très peu catholique. Sans doute aurais-je cédé à cette douloureuse tentation si la jeune femme ne s'était pas mise à parler.
Au début, j'écoutai à peine, ses mots ne m'atteignant à peine. Jusqu'à ce que sa voix me sorte peu à peu de mes rêveries. Je ne pus m'empêcher de sourire face à sa gêne et sa soudaine timidité que je trouvais pour le moins attendrissant.
- Le jeu me convient parfaitement, déclarai-je. J'accepte sans la moindre hésitation de satisfaire ta curiosité si tu combles la mienne. Le marché me paraît équitable.
Je lui adressai un mes très rares sourires sincères qui n'avaient été offert qu'à Roxane, mon fils et ma mère. Mathilda n'avait pas eu besoin d'utiliser ce stratagème pour en apprendre sur moi sans me contrarier. J'aurai répondu avec plaisir à ses questions sans rien attendre en retour. Je n'exigeai rien d'elle, de toute façon.
- je te laisse l'honneur de commencer. Que veux-tu connaître de ma personne ? N'aie crainte de te sentir indiscrète. Tu es libre de me demander n'importe quoi, j’accéderai à ta requête. Je n'en prendrai nullement ombrage.
J'étais sincère. Mathilda pouvait m'imposer la moindre exigence que je m'y soumettrais sans la moindre hésitation. Roxane avait eu ce pouvoir sur moi. Elle avait été capable de me faire faire des choses qu'en temps normal je n'aurais jamais songé. Du moins, jusqu'à un certain point. Même si ma sulfureuse sauvage savait tirer les ficelles de ma personne, je ne demeurai pas moins un homme parfaitement maître de ses actes. De toute façon, elle ne m'aurait jamais obligé quoi que ce soit qui fut contraire à ce que je suis. Tout comme, je ne lui aurai jamais fait ça. De toute manière, je n'y serais pas parvenu.
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