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 Visite Nocturne et... cruel dilemme

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Roxane De MervilleRoxane De Merville
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MessageSujet: Re: Visite Nocturne et... cruel dilemme   Visite Nocturne et... cruel dilemme Icon_minitimeMer 9 Nov - 23:41

Je soufflai la bougie présente sur ma coiffeuse. Il était une heure avancée, tout du moins pour ma cousine qui m'avait simplement jeté dans ma chambre m'ordonnant le repos. Comme si j'en avais envie ! Je devrais être en train de visiter Paris, de mener une danse dont j'étais l'unique œuvre d'art, la ballerine hors pair que l'on observait et que l'on jalousait. Il me fallait prendre l'air, rester enfermer m'était tout simplement impossible. A-t-on idée de garder prisonnier un oiseau de feu comme moi, pris de liberté et de dévoiler à la face du monde son magnifique plumage ?
Heureusement, j'étais pleine de ressources. J'avais tranquillement attendue que ma cousine dorme, et m'aidant de ma nourrice, je me trouvai une robe de nuit que je m'empressai d'enfiler. Mon esprit de jeune fille tait en effervescence. Non seulement j'allais braver ma cousine et on inutile autorité, mais j'allais aussi partir à la découverte de cette ville que je ne connaissais pas encore. Ma fugue me donnait une sensation comment dire... jouissive ?

-Que comptes-tu faire ?
-Visiter Paris !
-Seule, à cette heure ?
-Bien sûr que non ! Je ne prendrai jamais le risque de me faire abîmer par des mains qui traînent dans la suie ou à l'intérieur d'autres femmes à longueur de journée. Ne me prends pas pour une vulgaire noble ou une catin je te prie.
-Ce n'était pas ma pensée.
-Encore heureux !

Elle sourit légèrement tandis qu'elle arrangeait mes cheveux avec une certaine tendresse.

-Alors ?
-Alors je me rends de ce pas chez Nicolas de Merville.
-Au nom du ciel Roxane, qu'avez vous en tête ?
-Rien de bien particulier à vrai dire. Simplement, c'est le seul qui est à la hauteur de se promener à mon bras.
-Cela fait combien de temps que vous le connaissez à présent ?
-Six mois. Et il n'a pas avancé d'un pouce dans ma conquête.
-Avez-vous seulement avancé dans la sienne ?

Je me retournai vivement en haussant un sourcil et plongeai mon regard dans le sien.

-Pour qui me prends-tu ? Si je n'avais pas avancé, il m'aurait déjà eu dans son lit. Mon jeu est parfait, et il va perdre. Je ne fais que m'amuser. Car il est le seul jouet valable que je puisse m'attribuer dans ce bas milieu qu'est Paris.
-Vous êtes impossible ma fille.
-Je sais. Et j'adore ça.

Elle soupira et partit en parlant aux cieux en italien. Quant à moi, je finis de me préparer habilement. Je serai la princesse de sa nuit, la princesse de ses pensées, la princesse de son désir. Et je mettrai une main d'honneur à gouverner tout cela avec toute mon habileté de future souveraine et de libertine hors pair. Non, personne ne me valait. Et il allait le savoir, bien plus que les soirs précédents. Je serai sa folie encore plus que ce qu'il en était déjà.


Je finis de nouer les nœuds à mon drap et le jetai par la fenêtre. C'est avec un sourire que je le vis descendre jusqu'au sol. Je l'attachai avec fermeté au volet en bois avant d'y descendre sans un bruit et de disparaître dans la nuit, tel un félin partant dans la brume.
Je pris ma jument et galopai jusqu'à le demeure de Nicolas. Je descendis et conduisis ma monture à l'écurie me permettant de lui attribuer un box.
Je repérai la chambre de Nicolas et y grimpai à l'aide d'un lierre. La fenêtre tant entre ouverte, je me permis d'y entrer sans gêne mais en silence. Il faisait nuit. Et à ma plus grande surprise, le propriétaire du lieu dormait tranquillement dans son lit ! Je mis mes poings sur mes côté et avançai vers lui. Je me penchai au-dessus de son corps. Apparemment, il dormait nu, pour le plus grand plaisir de mes yeux magnifiques et incomparables. Un sourire tira mes lèvres et je retirai la couverture et le drap. Il dormait vraiment le bougre ! Je stoppai un petit rire qui montait à ma gorge afin de pouvoir mieux observer le spectacle. C'est qu'il tait bien bâti mon prince ! Et ce membre , mmmhhh, une délectation ! Pour un peu, je me serai déshabillée et m'y serai livre. Je n'en fis rien. Au lieu de ça, je me penchai simplement sur son visage et laissai mon souffle aller sur son visage et sur ses lèvres que je m'amusai à frôler. Je m'empêchai une nouvelle fois de rire. Allai-je jusque dans ses songes ? Inconsciemment avait-il reconnu l'odeur de ma peau et mon souffle ? En tout cas, si le propriétaire dormait, la virilité elle était bien en éveil. Et c'était une pure merveille !
J'allai à son cou que j'embrassai doucement et avec langueur avant de monter à ses oreilles. Je poursuivis mes baisers et mordillai le lobe de son oreille. Je le savais à présent éveillé.

-Vous êtes un met de choix marquis de Merville. Me voilà prise dans un cruel dilemme. Dois-je vous rejoindre et poursuivre mes baisers le long de votre corps ? Ou vous faire lever et vêtir afin de me faire visiter Paris de nuit comme deux jeunes fugueurs.

Je lui souris et descendis doucement ma main sur son corps, caressant son torse de mes doigts enfantins mais déjà si experts.

-Je suis certaine que vous auriez beaucoup à m'apprendre de vos expériences, à moi, pauvre petit ange si innocent...

Tandis que je parlais à son oreille et que ma main venait caresser son membre plein de fougue, ma douce poitrine était proche de ses lèvres.

-J'avais pensé que vous pourriez me montrer l'opéra et le théâtre...
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Nicolas de MervilleNicolas de Merville
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MessageSujet: Re: Visite Nocturne et... cruel dilemme   Visite Nocturne et... cruel dilemme Icon_minitimeJeu 10 Nov - 2:16

A genoux et le dos en sang, je tremblais douloureusement. Pour me soutenir, je m'appuyais sur le sol à l'aide de mes mains et de la seule force de mes bras qui étaient pris de tremblements. Plusieurs gouttes écarlates dégoulinaient le long de ma colonne vertébrale. Tout mon corps convulsait de douleur tandis que je tentais d'atténuer la souffrance en prenant de grandes inspirations, me concentrant sur ça pour la supporter.
Derrière moi, j'entendais les pas prononcés de mon père qui faisait des allers-retours. Jusqu'à ce qu'un énième coup de fouet, plus violent que les autres, vienne frapper mon dos avec force. Je pus m'empêcher de pousser un cri en me mordant la lèvre inférieure et en fermant les yeux mais je ne pus retenir mon dos de se cambrer. Une unique larme de douleur glissa sur ma joue.
D'autres coups suivirent. Et, étrangement, un visage s'imposa à mon esprit, presque aussi naturellement que de respirer. Derrière mes paupières baissées, je voyais le visage de Roxane. Ses yeux océans me fixaient avec intensité tandis qu'elle se moquait gentiment de moi, comme elle aimait le faire depuis notre rencontre. Elle repoussait mes avances avec franchise et sans détour. Elle jouait avec mes sens, se plaisant à les éveiller au maximum pour me mettre à l'agonie. Agonie que j'accueillais avec délectation. J'en souris d'amusement. Je me demandais pourquoi, en un tel moment, je pensais à elle.
Bah qu'importe ! En tout cas, je ne cracherai pas sur ce qui pouvait me faire tenir face à l'humiliation que m'imposait mon père. Et encore moins s'il s'agissait de Roxane.
Le coup de fouet qui suivit me força à m'écrouler sur le ventre. Je voulus me redresser mais une poigne de faire m'attrapa par les cheveux, me forçant à relever la tête. La tension sur ma gorge me fit tousser tandis que de nouvelles larmes s'échappaient

- j'espère que tu as compris la leçon ! On insulte pas ainsi son fils ! Et pour être sûr que ça rentre dans ta petite tête, Sylvain te montrer ce que ça fait !

Mon père me lâcha . Ma tête frappa douloureusement le sol, me faisant grimacer. J'entrouvris les yeux et vis devant mon mon frère. Il ne me fallut même pas une seconde pour comprendre ce qu'il comptait faire quand il ouvrit son pantalon. Je voulus enfouir mon visage contre mon bras mais il était trop tard. Le liquide chaud et nauséabond se déversa sur moi, inondant mes cheveux, ma bouche et mes yeux. Je dus en cracher pour ne pas avaler. Je serrai le poing avec rage. Je n'arrivais pas à bouger. Mon dos me faisait trop mal et je tremblais toujours.
Dans un rire, mon père et Sylvain quittèrent la pièce, me laissant seul sur le sol, le dos en sang et le visage couvert d'urine. J'ignore combien de temps je restai ainsi. Mais cela me parut une éternité. Péniblement, je me levai. Je pris un mouchoir et m'essuyai comme je pus le visage d'une main tremblante. Puis je remis ma chemise blanche qui fut vite maculée de tâches rouges.
D'un pas mal assuré, je sortis de la pièce. Je fermai lentement la porte derrière moi et montai à l'étage pour rejoindre ma chambre. Je dus me soutenir au mur pour pouvoir marcher. Intérieurement, j'espérai que personne ne me voit dans cet état. Mais c'était sans compter le passage de ma mère dans le couloir. Pitié ! Non ! Faites qu'elle ne s'approche pas...

- Nicolas ?

Trop tard... Je restai sans bouger, sachant qu'elle viendrait vers moi. Mais avant qu'elle soit assez proche pour voir dans quel état j'étais, je me mis à parler.

- Mère, pourriez-vous demander aux domestiques de me faire couler un bain ?
- Oui, si tu veux mais...
- S'il vous plait, mère. Ne... me posez pas de questions.

Je m'en voulus d'être agressif de la sorte mais je n'avais pu me retenir. Sans plus un mot je me dirigeai vers la salle de bain sous les yeux inquiets de ma mère. J'arrivai dans la pièce et me laissai glisser le long du mur. Je me pris la tête entre les mains et éclatais en sanglot. Ce qui me mit en rage ! Je ne voulais pas pleurer ! Je ne voulais pas... De colère, je pris le premier objet qui me vint sous la main et le jetai à l'autre bout de la pièce en poussant un cri. L'objet en question se brisa sur le carrelage fragile.
En tremblant toujours, je retirai ma chemise vivement et la jetai également loin de moi. Je sentis à peine la douleur du tissus se décollant de mon dos à vif. Au même moment, quelqu'un toqua.

- qui est-ce ? Répliquai-je.
- Nous sommes venu pour préparer le bain comme vous l'avez demandé, monsieur.
- Entrez...

La porte s'ouvrit,laissant apparaître deux femmes qui eurent un air choqué en me voyant le dos en sang et les cheveux dégoulinant d'urine. Néanmoins, elles eurent le bon réflexe de ne rien dire et de s'affairer en silence.

- Votre bain est prêt monsieur.
- Merci...
- Vous souhaitez que quelqu'un de précis nettoie votre dos ?

Je la regardai en haussant un sourcil

- Si on ne fait rien, vos blessures vont s'infecter
- Très bien, faites le moi... fis-je d'un ton exaspéré.

Je me mis à me déshabiller devant elle sans la moindre gêne, me fichant royalement qu'elle en rougisse. Me voyant grimacer à cause de mon dos, elle vint m'aider malgré son intimidation. J'entrai ensuite dans la baignoire en marbre. A peine fus-je installé que je poussai un soupire d'aise. Jusqu'à ce que la domestique vienne frotter mon dos avec véhémence, me faisant affreusement grimacer de douleur.

- navrée de vous torturer de la sorte mais si je ne le fais pas, vous le regretterez, s'excusa-t-elle.

Je ne répondis pas tandis que je tentais d'ignorer la douleur. Puis elle se mit à frotter mes cheveux. Je voulus la repousser. N'étais-je pas assez grand pour le laver seul ? Mais je n'en fis rien. Sans doute étais-je trop las pour partir dans une polémique.
J'ignore pourquoi mais j'avais l'impression qu'elle prenait comme mission sacrée de me laver. Avec une certaine tendresse, elle passait le gant sur mon corps tout entier. Ce n'était pas désagréable d'être chouchouté ainsi. Surtout au moment où elle s'occupa avec délicatesse d'un certain endroit.
J'eus un fin sourire. Se serait-elle entichée de moi ? Pas impossible. D'un regard en biais, je l'observai un peu.
Elle n'était pas si mal. Des cheveux bruns assez épais qui lui arrivaient au niveau des épaules. Des yeux noisettes en amande. Je pouvais sentir ses seins d'assez bonne taille contre mon dos. Même si le contact était agréable, cela raviva la douleur de mon dos. J'en gémis.
Une fois propre, elle me sécha précautionneusement avant d'appliquer sur mes blessures un baume qui soulager quelque peu la douleur. Je me laissai docilement faire. J'étais trop exténué pour la faire cesser. Puis j'entrais dans ma chambre.
Je fermai lentement la porte derrière moi. Je retirai vivement mes habits, me retrouvant nu, et me jetai sur le lit dans mon simple appareil. J'avais toujours préféré dormir nu. La première raison était que je détestai mettre ces chemise de nuit blanche qui n'avaient aucun style. La deuxième était que je me sentais plus à l'aise pour dormir.
Je pris la couverture sur moi et fermai les yeux. Allongé sur le ventre, je m'endormis comme une masse, les cheveux encore humide.

Un vent frais caressa mon corps. Je me roulais doucement en boule pour me réchauffer. Je réalisai qu'en vérité, je n'avais plus de couverture. A tâtons, je tentai de la chercher. Ne la trouvant pas, j'abandonnai, me laissant plonger à nouveau dans le sommeil. Cependant, un souffle frôla mon visage. Même s'il était plutôt doux, je bougeai quelque peu le visage en espérant y échapper. Mais c'était sans compter des lèvres qui vinrent embrasser mon cou puis suçoter le lobe de mon oreille. J'émis un marmonnement plaintif. Je voulais dormir... Ne pouvait-on me laisser en paix. J'ouvris les yeux prêt à envoyer bouler la personne présente. Mais le visage que je découvris me stoppa dans mon élan. Elle ici ? Décidément, elle me surprendra toujours. Pour un peu, j'en serais presque tomber amoureux. Presque...

-Vous êtes un met de choix marquis de Merville. Me voilà prise dans un cruel dilemme. Dois-je vous rejoindre et poursuivre mes baisers le long de votre corps ? Ou vous faire lever et vêtir afin de me faire visiter Paris de nuit comme deux jeunes fugueurs.

J'eus un sourire amusé. Ainsi elle était venu en catimini dans ma chambre pour simplement passer du temps avec moi. Cette perspective me plut au plus haut point. D'une certaine façon, le fait qu'elle veuille être avec moi m'était favorable. Ainsi je pouvais l'amener plus facilement à mes pieds. Pas trop non plus. Sinon le jeu en serait moins attrayant.
Je la regardai dans les yeux alors que ses doigts commencèrent à parcourir mon torse. Docilement, je la laissai faire. C'était agréable. Même... très agréable.

-Je suis certaine que vous auriez beaucoup à m'apprendre de vos expériences, à moi, pauvre petit ange si innocent...

A présent, la poitrine d'une taille parfaitement à ma convenance se trouvait au niveau de mes lèvres. Même si j'en avais une folle envie, je me retins de les embrasser. Je réalisai mon érection uniquement quand ses doigts en prirent possession. Apparemment, il était déjà dressé quand elle m'avait vu endormi. Cela me fit sourire. Cachant ainsi assez habilement mon irrésistible envie de m'emparer de ses lèvres affreusement tentatrices. Oh probablement, cela ne lui échappa en aucune façon.

-J'avais pensé que vous pourriez me montrer l'opéra et le théâtre...

Sans la moindre brusquerie, je la poussai doucement sur le côté afin de pouvoir me redresser. Je me frottai un peu le visage d'une main afin de me réveiller totalement. Je tournai la tête pour voir l'horloge : une heure du matin.

- vous savez, à cette heure-ci, l'opéra ainsi que le théâtre sont fermés et ne donne plus de représentation.
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MessageSujet: Re: Visite Nocturne et... cruel dilemme   Visite Nocturne et... cruel dilemme Icon_minitimeJeu 7 Juin - 4:10

Je le regardai se lever sans le quitter des yeux. Oui un jour il serait mien, et je comptais bien en faire l'acquisition d'ici peu de temps. Il était de dos. Musclé, bien sculpté, parfait... Hormis... des traces sanglantes lui saillant la peau. Elles étaient fraîches et de plus anciennes se laissaient voir à la lumière de la Lune. Je ne dis rien. Il n'y avait rien à dire. S'il voulait parler, il le ferait de lui même. Il était inutile de vouloir lui forcer la main. Surtout lorsqu'il s'agissait d'un sujet aussi délicat. Je n'avais en revanche aucune hésitation quant aux personnes pouvant le torturer ainsi. Son père ainsi que son frère sans aucun doute. Si ces gens là ne m'aspirait déjà que du dégoût, à cet instant précis une haine que je ne me connaissais pas semblait prendre possession de moi. Je n'acceptais pas la souffrance. Que devais-je faire à présent ? Il devait se rendre compte que dans sa position son secret était dévoilé et que mon tempérament impossible ne lui permettait pas de connaître mes pensées ni ce que je comptais faire.

Pour cette raison, tendrement et avec une douceur qu'il ne m'avait jamais vu, mes lèvres se rapprochèrent de sa peau et effleurèrent les anciennes cicatrices afin de ne pas lui faire mal. Ma bouche s'y posa avec délicatesse pour y déposer de doux baisers qu'aucune autre femme n'aurait su lui donner. Il m'avait donné une image de lui qu'il ne souhaitait pas montrer. Et bien je lui montrai à présent une partie de moi qu'il ne connaissait pas. La Roxane aimante et douce, l'attentionnée et délicate. Nous étions à égalité. Je souhaitais qu'il le sache. Mais l'embrasser ainsi, avec l'idée de pouvoir lui faire oublier quelques instants ses souffrances et ses douleurs, me donnait une sorte de joie et de plénitude. J'étais heureuse si je pouvais effleurer l'idée que je l'avais aidé à oublier.
Alors que mes lèvres prêtaient attention aux endroits qu'elles embrassaient, mes mains lui entourèrent la taille. Devant lui, le miroir renvoyait notre reflet. La sincérité se lisait sur mon visage. Puis mes yeux se levèrent et croisèrent les siens grâce à notre reflet et je lui adressai le sourire le plus doux qu'il puisse exister. Ma tête se posa un instant sur son épaule, bien que j'eus besoin de me mettre sur la pointe des pieds, et je nous observai. Nous étions un couple parfait, unique, physiquement, mentalement... Le miroir ne montait pas deux personnes contraires ou bien distincte mais un couple uni parfait comme si l'espace d'un instant, une petite voix nous soufflait « qu'attendez vous pour être heureux à deux et connaître le bonheur dans les bras l'un de l'autre... »

-Oui... L'opéra et le théâtre ne donne plus de représentations... Mais mon cher ami... Nous sommes les meilleurs acteurs que l'on puisse trouver et la scène n'attend que nous.

Un sourire énigmatique s'afficha sur mon visage.

-Soyons des Dieux, mais ce soir, restons deux...

Je me séparai doucement de son corps, bien qu'un léger manque se fit tout de suite sentir quand je me détournai. Je repris tout aussi vite ma contenance et mon ancienne bonne humeur.

-Dépêchez vous marquis... Ou vous manquerez une nuit inoubliable. Vous avez besoin de dix minutes pour vous préparer au mieux et vous coiffer convenablement. Je vous en donne trois.

Mon regard n'était pas une plaisanterie. Si dans trois minutes il ne m'avait pas rejoint en bas, je partirai sans lui.
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Nicolas de MervilleNicolas de Merville
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MessageSujet: Re: Visite Nocturne et... cruel dilemme   Visite Nocturne et... cruel dilemme Icon_minitimeMer 20 Juin - 7:55

Assis au bord du lit, je me frottai le visage en tentant de me réveiller quelque peu et de faire partir le brouillard du sommeil qui voilait encore mes yeux. Puis je me levai, offrant involontairement à Roxane la vue de mon dos scarifié. Sa présence fortuite m'avait fait oublier ce détail qu'en temps normal je n'aurai pas mis de côté si facilement. Quoi que... sans doute mon inconscient voulut se rappeler à moi car, sans véritable raison, je me dirigeai vers un fauteuil sur lequel reposai un peignoir de soie rouge. Mon bras se tendit dans le but de sans emparer mais déjà ma compagne de jeu m'avait rejoint et se tenait derrière moi. A travers le miroir qui nous faisait face, je devinai sa silhouette plus que je ne la voyais réellement ; mon corps, bien que svelte, cachait le sien bien plus petit et mince. Comment en aurait-il été autrement ? Je détenais l'apparence d'un homme accompli et bien battis de presque vingt ans alors qu'elle avait la physionomie d'une enfant. Bien que mes muscles fussent sculptés avec précision et bien visibles, ils n'étaient pas particulièrement développé. Seul mon ventre plat sur lequel mes abdominaux se laissaient gentiment voir en fonction de mes mouvements montrait la qualité de ma masse musculaire.

Roxane paraissait si menue à côté avec ses bras semblables à des brindilles comparés aux mieux que ça en était attendrissant ! Le haut de sa tête atteignait le milieu de mon bras. Je mesurais un mètre quatre-vingt, une taille exceptionnelle pour l'époque où nous vivions. Et Roxane aussi paraissait grande comparée aux autres filles de son âge. Notre taille se trouvait à la hauteur de notre prestige. Nous étions l'un comme l'autre plus grands en esprit et en apparence que les autres de la société mondaine qui se voulait fleurissante. Et le constater à travers le miroir me plut. Au point, d'en sourire de satisfaction.

Soudain, les lèvres de mon invitée surprise se posèrent sur mon dos meurtri. Sur le moment, je me raidi. J'avais toujours détesté qu'on touche ce point sensible à juste titre. Jusqu'à présent, seul le contact de ma mère ne me révulsait pas. Quiconque osait frôler mon dos se retrouvait avec un nez ou des dents cassés. Mais étrangement... la douceur inhabituelle qu'elle mettait dans sa mission d'embrasser chacune de mess vieille cicatrices m'apaisa peu à peu. Sous ses doigts posés sur mes épaules, elle pouvait sentir la soudaine tension qu'elle avait capté quelques secondes plus tôt s'estomper lentement.

De doux et légers frissons me parcoururent l'échine, me forçant à fermer les yeux pendant de brèves secondes. Je les rouvris et fixai la glace devant nous. Je ne voyais toujours pas Roxane ; en revanche, je sentais parfaitement sa bouche me picorer avec une douceur que je ne lui connaissais pas. Me montrait-elle une facette cachée de sa personne comme je venais de le faire involontairement en lui présentant l'état de mon dos ? Avais-je fait une percée dans sa carapace de froideur et d'arrogance ? Si tel était le cas, je ne pus que m’enorgueillir. Oh ! Bien entendu, je me trouvai bien loin du résultat escompté mais au moins j'avais la preuve que j'avais fait quelques progrès dans mon entreprise à la conquérir. Elle se souciait suffisamment de moi pour vouloir m'offrir, en échange d'une révélation de ma part, une part de son être. Oh ! Bien entendu, jamais elle n'admettra cette évidence. Roxane était bien trop fière pour cela. Et il est vrai qu'en soit, il ne s'agissait pas d'une preuve fiable de son affection à mon égard. Mais pour moi, c'était le cas. Je détenais la confirmation que j'avais commencé mon emprise sur elle. Qu'elle le veuille ou non, Roxane sera mienne. Purement et totalement mienne. Elle sera ma plus fameuse conquête, la plus éblouissante! Jamais autre guerre n'aura cette ardeur et ne me donnera autant de plaisir et de félicité que celle-ci. Mais quand ce sera finit, je savourerai avec délice le souvenir des obstacles à franchir et des engrenages qui m'auront permis d'atteindre mon objectif.

Rien que cette idée me fit saliver intérieurement. Ma virilité, pourtant déjà au garde-à-vous, manifesta son approbation quant aux baisers et aux mains de Roxane glissant sur ma taille en se durcissant et s'allongeant davantage. Je pouvais sentir les veines palpiter sous la peau fine qui enveloppait la verge. Si je désirai cette femme-enfant dangereusement tentatrice ? Bien évidement ! Quel homme normalement constitué ne la désirerait pas ? Surtout un homme comme moi avide de sensations fortes et de sensualité ! Je la voulais toute entière. Je voulais qu'elle se livre à moi et s'offre au point de ne plus en laisser à d'autres. Je voulais lui apposer une marque indélébile qui la consumerait totalement. Et j'y parviendrai ! Comment en serait-il autrement, de toute manière ? C'était ainsi ! Rien ne pourra sauver Roxane de ses sentiments pour ma personne. Tôt ou tard, elle sera à moi !
Et j'en eus à nouveau la confirmation quand elle se dressa sur la pointe des pieds pour poser la tête sur mon épaule. Le regard qu'elle m'adressa n'avait rien à voir avec ceux qu'elle m'avait jeté jusqu'à présent. Il était sincère et empli de la même douceur attentionnée qu'elle avait intégré à ses baisers suivant mes cicatrices. Une sensation étrange m'envahit alors que je contemplais, non pas deux personnes distinctes, mais deux moitiés qui s’imbriquaient l'une avec l'autre pour ne former qu'un seul être. Un seul et unique être délicieusement parfait et puissant.

Pour la première fois de ma vie, je me sentais complet. Sans savoir que, jusqu'à présent, il manquait quelque chose à mon intégrité.

-Oui... L'opéra et le théâtre ne donne plus de représentations... Mais mon cher ami... Nous sommes les meilleurs acteurs que l'on puisse trouver et la scène n'attend que nous.

La voix tentatrice me fit sourire. Etre les acteurs de notre propre histoire ! Voilà qui s'avérait d'une exquise jouissance ! Une divertissement comme on en faisait pas !

- Soyons des Dieux, mais ce soir, restons deux..

Au mot Dieu, je frémis presque d'extase. L'idée même ressemblait à une gourmandise qu'on devait savourer avec délectation. Etre un dieu ! Voilà une chose des plus faciles ! N'en étais-je pas déjà un ? Tout comme Roxane était ma Déesse ?

Néanmoins, je fus quelque peu déçu par la fin de sa phrase. Rester deux ? Je n'étais pas certain de comprendre où elle voulait en venir... Cependant, cela me fit comprendre que nous avions vu exactement la même chose dans le miroir et que notre vision s'avérait identique. Voulait-elle effacer cette image ? Est-ce pour cette raison qu'elle sépara nos deux corps en s'écartant pour rompre le charme de cet instant ? Avais-je déjà parcouru autant de chemin jusqu'à son cœur pour qu'elle veuille me fuir et mettre de la distance entre nous ? Son trouble, bien que bref et très léger, ne m'échappa aucunement. Bien qu'elle reprit très vite contenance, j'eus le temps de l'apercevoir quelques secondes, moi qui l'observais attentivement à travers la glace.
Rien dans mon attitude ne montra que j'avais relevé son instant d'égarement. Pas une lueur dans mon regard. Pas un rictus au coin des lèvres. Pas même un tressaillement de satisfaction. Rien.

-Dépêchez vous marquis... Ou vous manquerez une nuit inoubliable. Vous avez besoin de dix minutes pour vous préparer au mieux et vous coiffer convenablement. Je vous en donne trois.

Marquis ? Certes, j'étais peut-être le fils d'un marquis mais j'en étais le cadet. Par conséquent, je n'en posséderai jamais le titre à moins que le roi ne me fasse cette grâce. Grâce dont je me passerais bien, en vérité. Je ne relevai pas, me doutant que Roxane souhaitait peut-être me rendre ce qu'elle jugeait m'appartenant.
Quant à la suite, j'en restai immobile de saisissement.

- Pardon ? Fis-je

Le regard qu'elle me lança ne laissa aucun doute sur le sérieux de ses propos.

- Trois minutes ?

De nouveau ses yeux océan ne détrompèrent pas l'échéance imposée. Échéance impossible à tenir, même pour moi. Et encore moins dans cet état. Bouger les bras tiraient sur les blessures encore ouvertes et mettre un vêtement provoquait des frottements douloureux sur la chair à vif.
Mais pensez-vous que cela m'arrêta ? Bien sûr que non ! Au contraire ! J'aimais les défis, quels qu'ils puissent être. Et Roxane le savait parfaitement. Elle avait deviné que je le relèverai même s'il s'avère impossible.

Sans plus hésiter, j'attrapai mes vêtements et enfilai des bas de soie blanche, une culotte en velours rouge, une chemise à jabot de satin blanc, une veste dorée sans manche – ou gilet si vous préférez – ornée de broderies rouges et argentées descendant jusqu'à la taille, et enfin d'un justaucorps également de velours rouge aux manches dorées. A cela compléta des souliers vernis de couleur noire.

Spoiler:

J'ignore combien de temps je mis pour me vêtir ; et au final ça n'avait pas d'importance. Je ne comptai pas les minutes, me concentrant uniquement sur ce que je faisais. En tout les cas, je fis aussi vite que mon dos me le permettait. Je dus retenir à plusieurs reprise un léger gémissement quand mes mouvements trop vifs tendaient les zébrures toutes fraîches ou lorsque le tissu rappa désagréablement sur les plaies. Malgré cela, je fus prêt au bout de six minutes. Et Roxane se tenait toujours là, dans ma chambre, attendant que je la rejoigne. Ce que je ne manquai pas. Je tendis un bras vers elle pour qu'elle puisse y glisser le sien et toucher du bout des doigts la douceur du velours de mon habit.

- Si vous voulez bien vous donner la peine, mademoiselle de Beauville, ce sera avec grande joie que je vous guiderai à travers Paris, déclarai-je d'un ton faussement formelle qui indiquait clairement mon envie de jouer avec elle.

Je la fis sortir de ma chambre, sa main délicatement posée sur mon avant-bras. Quitter la pièce par la fenêtre aurait été impossible pour moi. Le lierre n'aurait pas supporté mon poids et mes draps n'étaient pas assez nombreux et longs pour les faire descendre jusqu'à une hauteur convenable. Je nous fis donc parcourir les couloirs plongés dans les ténèbres en espérant ne pas faire de mauvaises rencontre comme mon père ou Sylvain. Cependant, j'avais très peu de crainte à avoir. Mon paternel et mon frère dormaient comme des souches et ne risquaient pas d'abandonner leur lit. Quant aux domestiques... ils n'avaient rien à dire et ne s'amuseraient pas à tout dévoiler. Ils me connaissaient et ne seraient pas plus surpris que ça de me voir avec une femme magnifique à mon bras même en plein milieu de la nuit.
Roxane et moi sortîmes dans les jardins pour atteindre l'écurie située en bordure du domaine. Je fis pivoter les battants et une odeur forte mais aucunement désagréable de foin s'imposa à mes narines. Je ne fus pas surpris de découvrir une jument qui habituellement n'occupait pas cette place. On dirait bien que mademoiselle de Beauville ait pris ses aises. Cela me fit sourire et je me dirigeai vers un splendide pur sang d'un noir ébène. L'animal releva et sortit la tête hors de son box quand il m'entendit. Il émit un hennissement joyeux en guise de salutation que je lui rendis en flattant son encolure et le museau d'une caresse affectueuse. L'étalon me donna soudainement un coup de tête impatient sur le torse, me faisant savoir qu'il trépignait à l'idée d'une promenade nocturne pour le moins inhabituelle.

- Oui, mon fidèle compagnon, dis-je d'un ton amusé. Nous irons.

Avant de pouvoir le monter, je pris l'initiation de brosser son poil soyeux afin qu'aucun grain de poussière ne ne vienne le blesser sous la selle que lui mis ensuite. J'ignore ce que fis Roxane pendant ce temps, tant j'étais concentré à bichonner mon cheval qui manifesta son contentement en se collant parfois à moi. Après lui avoir donner une petite friandise, je me hissais sur son dos et attendis que Roxane en fasse de même avec sa monture.
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MessageSujet: Re: Visite Nocturne et... cruel dilemme   Visite Nocturne et... cruel dilemme Icon_minitimeMer 20 Juin - 17:42

Je venais de finir de préparer ma somptueuse jument. Quand Nicolas revint, j'étais assise en amazone, comme on m'avait toujours appris à le faire. Je détestais cette position, tout simplement, mais quel autre choix pour une princesse bien qu'en Italie comme ailleurs les filles de bonne famille comme on disait étaient toutes logées à la même enseigne. Heureusement pour moi, même si j'avais grandi dans le luxe et le charme, j'avais toujours été une enfant turbulente. Quant à mon père, il avait toujours rêvé d'avoir un petit garçon à ma place. Pas de chance pour lui, mais grand avantage pour moi. Enfant unique, héritière unique, mon père royal m'avait choyée. J'étais une enfant gâtée dans ses bras. J'avais eu les meilleurs enseignements. Aussi bien masculins, que féminins. Par conséquent, si cette chevauchée commençait à se faire trop embêtante pour moi, je n'aurais qu'à mettre une jambe de chaque côté de ma jument, et ce n'était certainement pas Nicolas qui allait s'en plaindre ou rapporter quoi que se soit. Quant aux gens que nous pouvions croiser pendant le trajet, je n'en avais strictement rien à faire.

-Partons nous ?

Sans plus attendre, je lui souris et partit au galop avant même qu'il n'eut le temps de me rejoindre. Le vent fouettait mon visage, faisait danser mes cheveux dans une danse endiablée de liberté et de sensualité. Mais ma robe et cette position ne me permettait pas de me mettre à l'aise. Je ne voulais pas faire de course, pas la nuit.
Je fis cesser à ma jument sa course, descendit avec souplesse. Sans plus attendre, je retirai mon chapeau et le jetai à terre, tout comme ma robe comme si ce n'étais que de vulgaires bout de tissus, ce qui, selon mon point de vue, était bel et bien le cas. Ne me restait plus sur le dos qu'un corset magnifiquement ouvragé annonçant une taille fine et de très jolis petits seins, qui ne méritaient que promesses futures. Pour bas, j'avais un simple jupon, bien plus agréable que cette robe lourde et pompeuse. Le tissu blanc était largement transparent et laissait entrevoir des jambes somptueuses, un corps de rêve pour celui qui pourrait s'en saisir, un corps appelant aux baisers et aux caresses.
Je me détachais encore les cheveux. Les quelques cheveux que j'avais sentis sur mon visage n'avait pas rassasié ma faim. Je me tournais vers Nicolas.

-Je peux compter sur votre discrétion je suppose.

Je remontai sur ma jument à califourchon, le jupon dévoilant dès lors mes petits et fines chevilles ce qui pour cette époque, était catégorisé comme très osé.
Je repris alors ma course, libre, loin de tout, avec devant moi une étendue de liberté vers laquelle je m'élançais. Nicolas chevauchait à mes côtés, je pouvais sentir son odeur à l'aide du vent ce qui me plaisait inconsciemment. Paris n'étais plus très loin. J'attachai ma ravissante jument à un arbre, en retrait de la ville, cachée par une série de buissons et d'arbres. Personne ne la trouverait et quand bien même, je savais très bien qu'elle n'avancerait pas si quelqu'un d'autre que moi s'avisait de la monter.

Comme deux jeunes amants en fugue, je pris la main de Nicolas et l'entraîna en ville. A travers les ruelles sombres, la joie me prenait. Ce que nous faisions était risqué, je le savais. Et cela m'excitait... Dans tous les sens du terme. Dès que quelqu'un s'approchait, je tirais Nicolas dans une ruelle sombre, ou inversement. Alors que nous approchions, une fine pluie commença à tomber, avant de se transformer en véritable déluge. En un rien de temps nous fûmes trempés. Mais je m'en fichais. Peu importe le rhume que nous risquions d'attraper. Bientôt nous serions au sec. Alors que l'on s'approchait de notre but, un policier débarqua et j'eus tout juste le temps de nous tirer dans une impasse sombre. J'étais contre le mur de pierres, Nicolas contre mon corps. Mon jupon était désormais transparent, mes cheveux dégoulinaient, mais suite à cette course, mon corps était chaud, ma respiration saccadée. Mon corps était collé à celui de mon Prince. Mon regard s'encra dans le sien.Il était magnifique. Ses vêtements qu'il avait mis lui allait à ravir. Ses yeux émeraudes dans la pénombre étaient magnifiques, tout comme son visage et le reste de son être. Subjuguée, emplie d'un désir impétueux, mes lèvres se saisirent soudainement des siennes. Fougueuse et passionnée, je répondais à notre baiser. Mes petits seins étaient tout contre lui, avide de caresses. Mon corps brûlait dans ses bras, ma langue se frayait un passage entre ses lèvres et mes mains lui offraient des caresses qu'aucune femme ne lui avait encore offerte. Il n'y avait plus de temps, plus d'opéra, plus de policier, plus de ruelle sombre... Juste son corps contre le mien.... Mais alors que ma main allait s'aventurer de manière plus osée, le policier qui tournait au coin de la rue sans nous voir me ramena à la réalité en interpellant un homme ivre.
Avec difficulté, je me séparai de ses lèvres.

-Allons-y mon Prince... Nous n'aurons plus une aussi belle chance.

J'étais encore troublée. Mon corps l'enviait encore. Mais la perspective de me donner à un homme tel que lui dans une ruelle sombre sous la pluie et dans le froid ne me plaisait pas. Je souhaitais mieux à ses côtés. Je ne voulais pas le faire comme une voleuse, c'était indigne de nous.
Mais non... Je ne cédais pas non plus à ses pieds. Si je venais à m'offrir cette nuit, il savait tout comme moi que c'était loin d'être gagné.
C'était vrai. Je pensais que mon désir pouvait se contrôler même à son contact. Peut être lui même pensait il cela. Je ne voulais pas le faire avant qu'il ne soit totalement à moi. Cette envie subsistait toujours certes... Mais à présent, pourtant, je n'avais aucune envie de résister à un corps à corps endiabler.
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MessageSujet: Re: Visite Nocturne et... cruel dilemme   Visite Nocturne et... cruel dilemme Icon_minitimeMer 20 Juin - 22:34

Roxane fila en direction de la capitale avant moi. Bien que prit au dépourvu, j'émis un petit rire et je partis à sa suite sur les routes qui menaient jusqu'à Paris. Le domaine de mon père longeait la ville, nous permettant de nous y rendre sans encombre et de nous baigner dans les trésors que la capitale nous offrait. Il ne fallait même pas un quart d'heure à dos de cheval pour atteindre les premiers bâtiments.

J'eus tôt fait de rejoindre Roxane, assise en amazone sur sa jument. Mais au même moment, elle s'arrêta et descendit de sa monture. Surpris et me demandant ce qu'elle avait en tête, j'attendis, stoppant la marche de mon Pur Sang qui renâcla le sol avec impatience, fougueux et tout désireux de poursuivre son chemin. Je voulus interroger ma compagne de la soirée sur la raison de son arrêt mais j'eus tôt fait d'avoir la réponse à ma question quand je la vis jeter loin d'elle son chapeau et surtout sa robe élégante comme s'il s'agissait de vieux chiffon. Elle ne garda que son jupon et le corset qui rehaussait ses petits seins en plein développement. Je ne me gênai pas pour contempler la courbure de ses hanches et la finesse de ses chevilles et de ses mollets que le fin tissu du jupon suggérait plus qu'il ne montrait réellement.

Un spectacle tout à fait à ma convenance que je ne manquait pas de profiter alors qu'un sourire en coin étirait mes lèvres. Au même moment Roxane se tourna vers moi mais je n'effaçai aucunement mon sourire et le gardait sans honte alors que je l'observai.

- Je peux compter sur votre discrétion je suppose.
- N'ayez aucune crainte, fis-je d'un ton à la fois moqueur et amusé.

Malgré la lueur malicieuse dans mon regard, j'étais sincère. Je suivis les mouvements de son corps alors qu'elle remonta sur la jument qu'elle lança au galop sans la moindre hésitation. Toujours souriant, je donnai le même ordre à ma propre monture qui ne se fit pas prier et rejoignit sans mal les deux femelles. Alors que nous nous rapprochions de Paris, je ne pus m'empêcher de lorgner sur sur les formes des jambes de Roxane. Elles étaient parfaites et délicieusement tentante. Je dus me faire violence pour ne pas tendre le bras et en caresser les courbes. La peau que ses chevilles me laissaient voir me paraissait d'une exquise douceur et j'aurai aimé en faire le constat. Malheureusement, je me devais y renoncer... pour le moment. Car un jour, j'aurai le privilège de mettre les mains sur elle et de la savourer totalement. Il faut que vous sachiez qu'à cette époque, les femmes ne montrait pas leurs jambes en public. Elles les cachaient sous leurs amples robes et ne les dévoilaient que dans une certaine intimité. Or Roxane les exposait sans gêne à mes yeux. Et je devais avouer que ça n'était pas pour me déplaire. Je les contemplais comme s'il s'agissait du seul moment où je pourrais les savourer des yeux. Comme si elle allait à tout moment me les ravir à ma vue. Je la voyais bien me provoquer et me tenter de cette façon. Ça lui correspondait bien.

Nous arrivâmes enfin en ville. Nous laissâmes nos monture attacher à un arbre et filâmes à travers les ruelles. Roxane me tirait avec elle comme une enfant surexcitée voulant tout découvrir en même temps. Cela me fit sourire alors que j'aurai dû m'inquiéter des maraudeurs qui traînaient un peu partout dans chaque coin de rue. A cette heure-ci, ils affluaient et n'hésitaient jamais à se servir de leur couteau pour quelques pièces d'argent. Même pour moi, c'était dangereux. Alors pour Roxane, ça l'était d'autant plus. Surtout vêtue de cette façon. Ou plutôt aussi peu habillée. Et elle le savait autant que moi. Dès que nous voyions quelqu'un, nous nous cachâmes, l'un entraînant l'autre dans une ruelle opposé ou dans l'ombre avant de poursuivre notre chemin.

Cela avait quelque chose de grisant et de follement excitant ! Le danger que ce la représentait ne faisait que nous complaire et nous donner plus envie de tenter le Diable. Du moins, jusqu'à un certain car quand un policier se fit voir, Roxane me tira à elle dans les ténèbres, se tenant contre un mur alors que je la recouvrai de mon corps.
La pluie fine mais abondante eut tôt fait de nous transformer en fruit de mer. Nos cheveux gorgés d'eau se changèrent en cascades détrempées retombant mollement sur nos épaules. Ainsi collé à elle, je pouvais sentir la chaleur de son corps ; son souffle frappait mon visage comme une caresse. Mes yeux émeraudes se fixèrent à ses iris alors que je contemplais la perfection de sa figure enfantine.

Roxane était d'une indéniable beauté. Une beauté inimaginable et que je n'avais encore jamais vu jusqu'à présent. Elle représentait tout ce que je désirais chez une femme. Que ce soit son caractère ou son apparence, tout chez elle me mettait en appétit. J'avais l'irrésistible envie de la croquer à pleine dent. Mes mains, appuyées de chaque côté de ses épaules, me démangeaient à l'idée de partir à l'exploration de ce corps qui appelait aux caresses et aux baisers.
Et en parlant de baisers... Sans savoir comment cela put arriver, ses lèvres se jetèrent sur les miennes, les prenant et les dégustant avec une passion qu'aucune femme ne m'avait communiqué. Malgré moi, j'y répondis. Ma langue se joignit à la sienne alors que je me pressai contre elle, un genou glissant insidieusement entre ses cuisses. Mes doigts vinrent se mêler à ses cheveux alors qu'un soupire m'échappait à mon insu. Ses lèvres... Ses lèvres étaient... Je ne saurais les décrire. Elles n'avaient rien à voir avec toutes celles que j'avais embrassé. Elles savaient exactement comment me donner du plaisir et titiller une part de moi-même profondément enfui dans mon cœur. Elles possédaient un goût sucré qui aurait pu me faire tourner la tête si je ne m'étais pas maîtrisé.

Ses mains partirent à la découverte de mon corps, glissant ses bras, mon torse et mon ventre. Es doigts fins me firent frissonner et je me sentis obligé de lui rendre la pareille. Ma propre main se posa sur ses hanches et remonta voluptueusement jusqu'à son sein. Je l'emprisonnai doucement contre ma paume massant sans honte ce mont que je n'avais pas encore explorer. J'en savourai la fermeté et la rondeur parfaitement adapté à mon touché. Je le quittai néanmoins à regret pour partir à l'aventure d'une cavité plus chaude. Ma main descendit à sa cuisse et se glissa sous son jupon gorgé d'eau pour le faire lentement remonter. Quant à elle, ses doigts s'apprêtaient à s'aventurer dans un lieu plus intime. Je lui facilitai l'accès en écartant un peu les jambes.

Mais au même instant, la voix intempestive du policier rompit totalement le charme et nous fit cesser en même temps. Je retins un grognement de frustration. Mais au fond, je ne fus pas contre cette interruption. Je voulais Roxane, oui. Mais pas seulement son corps. Je la voulais elle. Le moment n'était pas encore venu pour moi de pleinement la prendre. Sans compter que le lieu ne se trouvait pas à ma convenance. Nous méritions mieux qu'une rue sombre sous la pluie.

-Allons-y mon Prince... Nous n'aurons plus une aussi belle chance.

J'acquiesçai d'un sourire, refoulant le désir qui m'avait assailli. J'y parvins assez facilement, et ce malgré la proximité tentatrice des ses charmes. Et surtout malgré la vue que j'avais sur elle. Plusieurs gouttes glissaient entre ses seins pour venir s'échouer à l'intérieur de son corsage.
Me détournant de cette vision, je lui pris la main, y déposai un doux baiser et l'entraînait jusqu'à l'Opéra tout proche.
Personne dans les environs ou qui gardait les grande portes fermées à clé. Je nous fis faire le tour afin de trouver un moyen de nous infiltrer et parvint à repérer un passage. Je la guidais à l'intérieur du bâtiment et nous arrivâmes enfin dans la grande salle. Les sièges de velours s'étendaient devant nous alors que les loges dans les balcons nous surplombaient. Quant à la scène paraissait immense quand aucun spectacle ne s'y déroulait.

Je me hissais dessus sans la moindre difficulté et attrapai Roxane par la taille pour l'aider à me rejoindre. Sur le côté se trouvaient les coulisses. Je me sentis étrange, à surplomber ainsi tout ses sièges et je m'imaginai facilement un milieu de visages qui nous regardait, moi et Roxane. Je voyais leurs regards émerveillés qui nous contemplait, dieu que nous étions.
Un rire enfantin s'échappa de mes lèvres et je me mis à tournoyer sur moi-même au rythme d'applaudissements imaginaires. Et plus je les entendais, plus mon rire s'intensifiait. Il sortait du plus profond de ma gorge et jaillissait avec une aisance inhabituelle. Je me sentais étrangement bien, presque heureux.

Joyeux, je me mis à chanter un air d'opéra. Oh bien sûr, je n'avais pas le coffre impressionnant de ces chanteurs à la voix portante et grave mais je me débrouillais plutôt bien. Je me mis dans la peau d'un soupirant esseulé cherchant à reconquérir sa dame. Je m'amusai à courtiser Roxane en chanson, ma voix enflant avec une douce harmonie. Je poussai le jeu plus loin en me mettant à genoux devant la belle de mon cœur – aujourd'hui Roxane – et lui chantait des mots doux comme seul un amant est capable.
Je ne me prenais absolument pas au sérieux et ne faisait que jouer un rôle comme un autre. Mais je m'en amusai et me laissait aller au jeu comme un enfant ravie de son nouveau jouet. Par moment, j'esquissai une danse durant laquelle j'entraînais Roxane avant de finir mon petit tour à genoux, une lueur malicieuse dans le regard.
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